Il y a un peu plus d’une semaine, le gouvernement a décidé de ramener le grand Libreville à un confinement partiel. Cela après deux semaines de confinement total.
Cette décision avait surpris plus d’un. D’autant plus que par la même occasion, on apprenait du comité scientifique mis en place dans le cadre de la lutte contre la pandémie à Covid-19, que le nombre de contaminations allait progresser considérablement dans les semaines, voire les mois à venir. Aujourd’hui, l’histoire donne raison à cette entité.
Les chiffres liés au coronavirus dans notre pays suscitent inquiétude et peur. Presque rien ne rassure. Surtout au regard des griefs qui sont fait au Copil quant à la prise en charge des malades. A entendre l’argument du gouvernement, on a tous relevé que la logique socioéconomique et politique semble prévaloir. A partir de là, et au regard de la vitesse à laquelle se propage le coronavirus au Gabon, il faut trouver une autre stratégie de lutte. Dans l’entendement de nombreux Gabonais, les autorités gagneraient à renforcer la sensibilisation d’une part et, d’autre part, à instaurer enfin la culture de sanction susceptible de discipliner ceux qui, au sein de la population, continuent de faire montre d’incivisme et d’insouciance. De ce point de vue, nombreux sont ceux qui se montrent prêt à applaudir le gouvernement s’il met à exécution toutes les mesures prévues.
D’abord renforcer les mécanismes de sensibilisation en impliquant le plus grand nombre de scientifiques (médecins, chercheurs, tradi-praticiens, hommes de Dieu, etc.) et les médias publics. Et, parallèlement, concrétiser ce que le « PC mixte FDS/ Gros-Bouquet » envisage. Entre autre : faire appliquer le port du masque, faire respecter le nombre de passagers autorisés selon le type de véhicules, faire respecter la distanciation sociale, organiser des patrouilles pédestres et motorisées y compris dans les marchés. Enfin, infliger les sanctions prévues à tous les contrevenants… Appliquée avec rigueur, fermeté et discernement, une telle stratégie ne peut que porter ses fruits. Mais avec le gouvernement actuel et son Copil, est jamais loin d’une surprise. D’ailleurs, répondant mardi dernier à nos confrères de RFI, le Premier ministre a justifié la levée du confinement dur du Grand Libreville, par la crainte d’une explosion social liée à la faim. Sauf que le fait de revenir à un confinement léger du Grand Libreville, s’il met le gouvernement à l’abri des émeutes de la faim, il n’en demeure, pas moins qu’elle expose les populations à un risque élevé de contamination, l’autodiscipline n’étant pas l’apanage des gens qui ont faim et qui pour trouver leur pitance, se moquent éperdument des mesures barrières édictées par le régime.