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Gabon rétrospectives 2024 : De la journée de libération à l’entrée dans la 5ème République

L’année 2024, qui est derrière nous depuis le mardi 31 décembre dernier, a été marquée, à notre sens, dans le pays par trois faits majeurs : le Dialogue national inclusif (DNI), la célébration de la journée du 30 août comme marquant désormais la libération du pays et l’adoption, par référendum, de la nouvelle Constitution qui fait basculer le Gabon dans une autre République.

Au plan national, c’est généralement l’actualité politique qui a constitué la trame des évènements qui ont marqué la vie de la Nation l’année écoulée avec la tenue du DNI au stade chinois d’Angondjé et la célébration, le 30 août 2024, de l’an 1 de la prise de pouvoir, par coup d’Etat, du Gl de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema. Malgré la réalité de la confrontation avec l’exercice réel de l’imperium qui a laissé transpirer des failles dans sa gestion politique et économique du pays, le pouvoir militaire a gardé l’essentiel de l’estime des populations, au point d’arriver à faire de la journée dédiée au renversement des institutions en place (Ali Bongo Ondimba) une date de portée nationale. Malgré le peu d’engouement que semble susciter l’évènement depuis son instauration.
Après tout, la transition se doit de suivre son chemin et la meilleure façon de faire avancer le processus c’était de suivre scrupuleusement la feuille de route préalablement établie avec la rédaction, puis l’adoption d’une nouvelle Constitution. Si Oligui Nguema a pu lâcher sur des dispositions comme celle qui parlait d’être de père et de mère gabonais pour être éligible à la présidentielle, d’autres verrous sont restés en place pour baliser l’accès au pouvoir à ceux qui le détiennent déjà. La campagne référendaire laisserait, néanmoins, émerger sur la scène politique certaines des personnalités qui seront demain, peut-être, les principaux contradicteurs du président de la transition quand il n’aurait pas réussi à phagocyter les uns et à éliminer les autres.
C’est aussi avant l’ouverture du scrutin référendaire qu’Hervé Patrick Opiangah, l’une des rares voix dissonantes dans le concert généralisé du « oui », a pu avoir scellé son sort et hypothéquer ses chances d’en découdre démocratiquement avec le tenant du pouvoir. Un pouvoir qui, tout au long de l’année dernière, a pris de plus en plus les distances avec ses propres chantiers et promesses en ne faisant rien pour réduire le PDG au silence. Le pouvoir a marqué aussi, tout au long de l’année, son grand intérêt pour un couvre-feu interminable, levé seulement en fin d’année suite à des bavures de moins en moins supportables par les populations. Mais certainement pas jusqu’à mort d’hommes comme on a pu le vérifier avec la mort du marin Bounda, refroidi par ses propres frères d’armes.
L’année 2024 a été aussi marquée par de nombreux scandales financiers dans des administrations publiques et parapubliques avec les suspensions ou les incarcérations de certains responsables comme celui de la poste SA.
La mort n’a pas aussi épargné le Gabon l’année passée avec des décès se comptant aussi bien dans le monde politique que médiatique. Nous citerons en exemples Vincent Essone Mengue, Henri Minko, Mboumbou Miyakou ou Adrien Nkoghe Essingone, tous anciens ministres de feu Omar Bongo Ondimba. La presse sportive a perdu notre confrère F. Bader Zogo de Mimbeng et le quotidien L’union notre consœur Josiane Mbang…
En Afrique, on devra noter la perte d’influence progressive de l’armée française, notamment au Tchad, en Côte d’Ivoire et au Sénégal. L’armée française est devenue un paria en Afrique francophone et la France elle-même devient de plus en plus ingérable depuis que le président Emmanuel Macron avait eu la maladresse de dissoudre sa propre majorité.
Dans le reste du monde ce sont les guerres Russie-Ukraine et Israël-Hamas qui perdurent. Et comment passer sous silence la bruyante chute de Bachar El Hassad en Syrie ?

Nkwara Mendzime

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