Depuis bientôt un mois le Gabon fonctionne sans son chef de l’Etat aux commandes. Situation qui a poussé – et à raison – plusieurs acteurs politiques à faire des sorties jusqu’à présent pour demander au Premier ministre et à son gouvernement de s’exprimer sur l’état de santé du président de la République. Et pour cause, la communication sur la santé d’un chef de l’Etat ne peut relever d’un simple fonctionnaire de la présidence de la République. Question sensible tant au sommet de l’Etat. Personne n’est à même, en dehors des révélations de la presse internationale, de dire qu’il a réellement accès au dossier médical de l’illustre patient de Riyad.
Et comme le dit l’adage : « Dans le doute, abstiens-toi ! ». Issoze refuse visiblement la polémique en laissant celui qui porte la parole du chef de l’Etat s’embrouiller avec la com’ de son chef direct. Pour les fonctionnaires de la primature, venant à la rescousse de leur patron : « La Constitution ne prévoit, dans aucun de ses textes, une disposition qui dit qu’en cas de maladie du président de la République c’est le Premier ministre qui est tenu de s’exprimer sur la question ». Nous le leur concédons. Mais alors à quoi sert le porte-parole du gouvernement ? A lire seulement les communiqués finaux des Conseils des ministres ou à s’en prendre à la presse comme s’illustre Guy Bertrand Mapangou en ce moment ? La réalité est là, patente, les autorités gabonaises n’ont pas en réalité accès au chevet de la première autorité du Gabon hospitalisée à Riyad et sur qui tombent tous les fantasmes en ce moment.
Pour les membres du cabinet de la primature : « Le plus important ici n’est pas la prise de parole du Premier ministre, mais plutôt la continuité du service public ».
Continuité du service public dans le strict intérêt de leurs concitoyens et à faire avancer les chantiers dans le cadre du Plan de relance de l’économie certes, puisque le Premier ministre et les membres de son gouvernement sont à l’ouvrage, mais ils ne peuvent se dérober à l’actualité du pays, surtout lorsque certains dossiers sont sensibles, tel celui de la santé du chef de l’Etat.
Si on peut noter que c’est dans ce sillage que le Premier ministre a saisi la Cour constitutionnelle la semaine dernière en vue d’interpréter les articles 13 et 16 de la Constitution, on s’est aperçu, la mort dans l’âme, que la Cour constitutionnelle a finalement profité, au passage, de la démarche du Premier ministre, en passant outre la question qui lui était posée, pour modifier l’article 13 de la Constitution.
Silence, le gouvernement travaille dans l’attente du retour du malade de Riyad. Si, toutefois, il rentre un jour.