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Gabon/Gouvernement et institutions de la transition : Oyem en a-t-il trop pris sans rien lui rendre en retour ?

Le second fief politique d’Oligui Nguema, après Ngouoni, mérite-t-il toujours toute l’attention dont l’a témoigné le successeur d’Ali Bongo Ondimba depuis sa prise de pouvoir ? On pourrait se poser la question suite à la dernière sortie du chef de l’Etat à Tchibanga où l’on est plutôt parti étaler, en terre nynoise, le linge sali dans le chef-lieu de la province du Woleu-Ntem. Mais les comptes, tous les comptes, pourraient être bientôt soldés lors du prochain remaniement du gouvernement.

Qu’est-ce que la ville d’Oyem n’a pas eu depuis la prise de pouvoir de son fils à la tête du CRTI ? Outre qu’il est lui-même, par son père, originaire de la localité, Brice Clotaire Oligui Nguema n’a pas hésité à placer ses parents, au sens large du terme, tout en haut de la hiérarchie des institutions de la transition de la République gabonaise. Ainsi, en plus de la nomination de Raymond Ndong Sima comme Premier ministre, le poste de l’équivalent du ministre des Finances, a échu à un autre authentique Oyémois : Charles Mba Ekom. La ministre des Relations avec les institutions constitutionnelles, Murielle Minkouè, est l’épouse d’un Oyémois appelé Mintsa. Du fait du mariage, que ce soit chez les Blancs ou suivant nos traditions, elle appartient désormais au terroir de son mari. D’où l’accueil, plutôt tiède, qui lui aurait été réservé dernièrement à Mitzic, sa terre maternelle d’origine. Pour remplacer l’inamovible Marie Madeleine Mborantsouo à la Cour constitutionnelle, c’est aussi sur un autre Oyémois, Dieudonné Aba’a Owono, que le dévolu a été jeté.
Un tel témoignage d’affection est-il suffisamment payé en retour au regard de ce qui s’observe en ce moment et ce, au moment où les coups viendraient plutôt du camp chéri ? La réponse est clairement non en observant la cabale faite autour d’Aurélien Mintsa-mi-Nguema et de la tiédeur observée dans la riposte contre Billie-by-Nze alors que le porte-parole de la présidence de la République est, lui aussi…, Oyémois de pure souche. Il y a donc lieu de craindre, pour les compatriotes de cette partie du pays, que le président de la République ne choisisse de changer le fusil d’épaule. Il pourrait tout aussi bien procéder à un changement de femmes ou d’hommes de la même circonscription.
En effet, si, pour aller au référendum et baliser le terrain dans sa quête future du pouvoir suprême légitime, Oligui Nguema optait pour un meilleur équilibre dans la répartition des charges à l’intérieur de la vaste province du Woleu-Ntem, beaucoup de jouisseurs actuels de sa confiance pourraient laisser des plumes.
S’il prend aussi l’option de ne s’entourer que des « oui-ouistes », prêts à valider toute sa vision, Oligui Nguema n’aura que l’embarras du choix. Il pourra, dans ce cas, compter sur un soutien de la première heure comme l’actuel délégué spécial de la commune d’Oyem, Jean-Christophe Owono Nguema, le premier à avoir appelé à sa candidature. Ou miser sur l’éloquence persuasive de l’avocate Paulette Oyane Ondo, une ancienne membre du gouvernement qui a donné, dernièrement, une interview riche d’enseignements chez un de nos confrères de La Loupe.

Dercia-Clesha Akouma-Mbeng

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