Les agents licenciés depuis mai 2018 au Conseil gabonais des chargeurs (CGC) ont finalement entamé une grève de la faim le lundi 27 août 2018 dans les locaux de ladite administration. Ils revendiquent, entre autres, leur réintégration au sein de la boîte et le paiement intégral des 4 mois déjà d’arriérés de salaires.
Visiblement le CGC, pour ne plus le citer, semble désormais être un épicentre de l’insubordination administrative et d’abus de pouvoir. Des tares qui ne permettent guère la bonne marche des activités au sein de cette structure, propriété de l’épouse d’Ali Akbar Onanga y’Obeghe, le roi téké, et qui seraient à l’origine non seulement de son disfonctionnement, mais aussi source de conflit entre employeur et travailleurs. Depuis quelques années, le bras de fer entre sa direction générale et ses agents ne cesse de faire couler beaucoup d’encre et de salive. Une crise sociale fondée sur le non-paiement des arriérés de salaires ; le non-respect des engagements contenus dans le PV de conciliation établi par l’inspection du travail et le PV de la réunion présidée par le ministre chargé des Transports et le non-respect de la procédure de licenciement.
Après plusieurs interventions de la tutelle pour concilier les deux parties en conflit, la directrice générale récidive depuis le mois de mai 2018 alors même qu’il lui a été enjoint par son supérieur hiérarchique de surseoir sa décision de licenciement des salariés au motif que les contrats de travail liant les parties subsistent. La sépulcrale DG, qui a pris des engagements fermes, dont le paiement des arriérés de salaire des mois querellés, mais sans les respecter, a été également sommée, par l’inspection du travail, de réintégrer et de procéder au paiement des salaires desdits travailleurs dans un courrier datant du 31 mai 2018. Malgré toutes ces injonctions, force est de constater que la direction générale est restée égale à elle même dans un mutisme extravagant, diabolique et sans vergogne.
« … ça fait deux mois que nous venons ici. La direction générale ne veut pas entendre parler de nous. Nous avons fait venir un huissier de justice pour faire le constat et, jusque-là, aucune notification quant à la reprise du travail. On nous fait trainer, on ne veut même pas nous voir dans les bureaux. « Je ne vous reçois pas. Je ne vous reçois pas parce que vous êtes suspendus. Allez vous plaindre où vous voudrez, à l’inspection du travail ou ailleurs. Vous ne comprenez pas que vous êtes suspendus ? Je ne vous reçois pas. Partez ! » est le message qui m’a été adressé par Monsieur Serge Obame Evoung, responsable de ressources humaines adjoint, devant l’huissier », a expliqué un agent gréviste.
Face à ce refus manifeste de l’administration de les réintégrer, les licenciés du CGC ont pris leur destin en main en décidant de prendre possession de l’entrée principale de ladite administration le lundi dernier. « Il ne nous reste plus que cette option qui consiste à venir trouver refuge ici, car on ne peut plus payer nos maisons, encore moins nourrir nos familles. D’ici là, nos enfants viendront aussi habiter avec nous afin qu’ils comprennent (les responsables – ndlr) et qu’ils s’imprègnent de ce que les compatriotes vivent pour avoir décidé de servir l’administration gabonaise », a déclaré Monsieur Obame Ndong Calixtel, représentant du collectif des licenciés.
A quelques semaines de la rentrée scolaire, ces agents abandonnés à leur triste sort n’ont pour dernier rempart que la grève de la faim, pour ne pas dire la mort, si jamais une solution n’est pas trouvée d’ici quelques jours. « De toutes les façons, je ne quitterai pas ici. Si ce n’est pas Gabosep, c’est la réintégration qu’il faut et mes 4 à 5 mois de salaires », a lancé l’un des grévistes.
Toute tentative de notre part pour équilibrer l’information a été sans succès.