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Insalubrité à Libreville : le canal Jean Paul II étouffé sous les déchets

 »Ne rien dire pour nuire, ne rien taire pour plaire »@Mingoexpress.com

Le canal de l’avenue Jean Paul II, autrefois voie d’évacuation des eaux pluviales au cœur de la capitale gabonaise, est aujourd’hui méconnaissable. Recouvert d’une épaisse couche de détritus, il symbolise à lui seul l’insalubrité grandissante qui ronge Libreville.

Des bouteilles plastiques, des emballages et toutes sortes de déchets s’y accumulent, formant un tapis d’ordures flottant à la surface de l’eau. Une situation alarmante qui a poussé le ministre de l’Environnement, de l’Écologie et du Climat, Mays Mouissi, et le délégué spécial de la commune de Libreville, Adrien Nguema M’ba, à se rendre sur place pour constater l’ampleur du désastre.

« Le problème récurrent de la saleté dans les villes, c’est d’abord l’être humain. Vous terminez de boire de l’eau, vous prenez la bouteille et vous la jetez dans le canal », a dénoncé Adrien Nguema M’ba.

« Je crois qu’on va passer nécessairement à cette phase là, taper dans la poche des citoyens pour qu’effectivement, non seulement nous puissions avoir des ressources financières pour contribuer à rendre tous ces canaux propres, mais en même temps je crois que les populations prendront conscience qu’il va falloir qu’ils fassent un grand effort. », a-t-il ajouté.

Pour les autorités locales, cette pollution n’est pas seulement la conséquence d’un manque de moyens, mais aussi celle d’un incivisme profondément enraciné. Malgré les opérations de sensibilisation et les campagnes de propreté, une partie de la population continue de jeter ses ordures dans les caniveaux et sur la voie publique. Résultat : les canaux d’évacuation se bouchent, les eaux stagnent, et les risques sanitaires augmentent.

Le ministre de l’Environnement, Mays Mouissi, a rappelé les dangers liés à l’usage abusif du plastique, l’un des principaux polluants retrouvés dans le canal.

« Nous sommes engagés pour essayer de limiter l’utilisation des plastiques parce que tous ces éléments là ne sont pas nécessairement recyclés. Évidemment nous savons que nous avons des problèmes liés à notre urbanisation anarchique, mais on essaie au moins pour commencer, d’identifier les points où on peut résoudre le problème. Mais pour ça, nous aurons besoin aussi que les populations s’adaptent », a-t-il expliqué.

Le gouvernement et la mairie de Libreville se disent déterminés à s’attaquer à ce fléau qui affecte la santé publique et l’image de la capitale. Toutefois, la réussite de cette lutte dépendra autant de la mise en œuvre de mesures répressives que d’un véritable changement de comportement de la population.

L’insalubrité à Libreville n’est donc pas qu’un problème de moyens ou de gestion , elle reflète un enjeu de conscience collective et de responsabilité citoyenne. Ainsi, le canal Jean Paul II n’est pas qu’un simple problème de propreté mais il est le reflet d’un défi collectif pour redonner à Libreville un cadre de vie sain et digne d’une capitale.

Lecia Marline

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