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ITIE-Gabon : La société civile alerte sur une situation critique et demande une refondation

Les membres du collège élargi de la société civile au sein du Groupe multipartite (GMP) de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE) au Gabon ont tenu une conférence de presse ce 10 novembre 2025, à leur siège sis au quartier Batterie IV, pour dénoncer la « situation critique » du processus national, malgré les efforts affichés par le gouvernement et, demander la refondation du processus ITIE au Gabon.

L’ITIE, norme mondiale visant à améliorer la transparence et la redevabilité dans les secteurs pétrolier, gazier et minier, est jugée pertinente pour le Gabon, qui a ré-adhéré à l’initiative en 2021 après une radiation en 2013. Les rapports ITIE 2021 et 2022 ont d’ailleurs permis de documenter des écarts significatifs et de proposer des recommandations pour des réformes. Malgré un hommage rendu aux plus hautes autorités du pays pour leur engagement en faveur des accords internationaux et, pour le paiement des cotisations internationales, la société civile pointe du doigt des blocages majeurs qui minent l’efficacité de l’ITIE-Gabon.

Le principal obstacle réside dans une exécution budgétaire chaotique et des lourdeurs administratives au sein des services financiers de l’État. Entre 2022 et 2025, l’ITIE-Gabon a été régulièrement privée de ses dotations budgétaires, avec des pertes massives de crédits non documentées. A titre d’exemple, « la réaffectation en 2023, du budget de l’ITIE-Gabon par le ministère de tutelle, pour un montant de 563 054 830 FCFA au programme Art Gold, occasionnant à l’ITIE-Gabon, la perte totale dudit budget« , ou ‘’l’amputation sans explication d’une partie du budget 2024 par la DCAF du ministère de tutelle et des services du budget, d’un montant de 104 054 830 FCFA’’, ou encore ‘’ La délivrance très tardive des ordonnances de paiement, bloquant la mise en œuvre des activités de terrain’’. Ces blocages, selon la société civile, sapent les fondations du Pilier N°6 « Gouvernance et Institutions » du projet de société du Président de la République.

Malgré ces difficultés, le Gabon a obtenu un score de 73,50/100 lors de sa validation 2024, correspondant à une mise en œuvre modérée. Les progrès incluent l’engagement soutenu des parties prenantes et la publication de plusieurs rapports thématiques. Pour garantir la pérennité de l’initiative, le collège de la société civile lance un appel solennel au chef de l’État pour une refondation du processus ITIE au Gabon, sous le slogan : « Une ITIE avec les Gabonais, par les Gabonais et pour les Gabonais au service de la prospérité partagée ».

Cette refondation passe par la réalisation d’un certain nombre d’attentes claires adressées au gouvernement par les membres de la société civile. Ils sollicitent ainsi : l’instruction présidentielle pour lever tout blocage sur les paiements de l’ITIE-Gabon ; l’organisation d’un conseil présidentiel spécial pour réorienter les objectifs stratégiques de l’ITIE à l’horizon 2032 ; la modification du Décret 0077/PR/MER de 2022, jugé à l’origine de dysfonctionnements de gouvernance ; la sécurisation du budget annuel de l’ITIE-Gabon et dotation en moyens roulants et humains.

La société civile insiste sur la nécessité pour toutes les parties prenantes de se mobiliser pour la seconde validation du Gabon, fixée au 1er juillet 2027, afin de promouvoir la bonne gouvernance et la transparence dans le secteur extractif. Les attentes sont élevées, mais avec un engagement fort de tous, le Gabon peut se positionner comme un modèle de transparence dans la gestion de ses ressources extractives à l’échelle internationale.

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