Jusqu’aux investitures au sein du PDG, son parti, le mollah Ogouma assiègera non seulement ses camarades ennemis, mais aussi ses parents que sont Madeleine Berre et Richard Auguste Onouviet. La logique a ainsi été respectée ce samedi 14 juillet 2018 lors de ce qui apparaissait comme une simple opération de charme en guise de cérémonie de remise de dons aux populations de la commune de Lambaréné. Le secrétaire provincial, Roger Ekomi Ndong, et le membre du secrétariat exécutif, Eloi Nzondo, s’en sont donné à cœur joie, dopés par le mollah Ogouma, pour dézinguer les « indisciplinés camarades» cités plus haut.
Après avoir digéré son échec de ne pas pointer au gouvernement, pire d’avoir été éjecté de la direction de cabinet de Boa comme un malpropre, le mollah Ogouma s’est tout de suite remis à l’ouvrage. Dès le samedi 14 juillet au matin, des bus estampillés PDG faisaient le tour des quartiers de Lambaréné pour ramasser des militants et des badauds achetés la veille afin d’aller faire foule lors d’une cérémonie que le mollah voulait emblématique afin de montrer au Distingué camarade qu’il a du monde autour de lui à Lambaréné. Malheureusement, cette cérémonie n’a rassemblé que deux tondus et trois pelés (les images parlent d’elles-mêmes).
La cérémonie de remise de 3 machines à moudre le manioc aux femmes (du deuxième arrondissement, de l’île et de la rive droite) et une machine à fabriquer des parpaings aux jeunes de l’UJPDG par Joël Ogouma à l’esplanade de la mairie de Lambaréné le samedi 14 juillet 2018 s’est vite transformée en une cérémonie de règlement de comptes politique. Autrement dit, la raison de ce rendez-vous n’était qu’un leurre. Depuis un moment, le mollah Ogouma ne se prive plus de casser sa tirelire pour soudoyer certains cadres nationaux de son parti afin de venir l’aider à Lambaréné à tuer politiquement Rao, pourtant redevenu simple militant de base, et Madeleine Berre qui, par contre, a décidé de lui pourrir la vie dans la course à l’investiture.
A la suite de Dina Koussou et de Stéphane Iloko, le tour revenait à Eloi Nzondo de faire le périlleux trajet Libreville/Lambaréné aux frais du mollah afin de prêter main forte à ce dernier désormais très en difficulté sur le terrain au moment où l’investiture lui file entre les doigts et risque d’échoir à Madeleine Berre ou, comme il l’affirme lui-même, la remise en orbite de Rao par Boa. Ne pouvant digérer pareille éventualité, le mollah multiplie l’envoi des signaux forts vers Boa pour lui dire qu’à lui, on ne la fait pas et que « sans moi à Lambaréné, le déluge ». Lorsqu’on vous dit que ce monsieur est un vrai terroriste politique…
Faisant comme s’il lisait dans une boule de cristal les pensées de son très Distingué camarade président, le mollah a décidé de savonner la planche à ceux qu’il pense, à tort ou à raison, qu’en dehors de lui, qu’ils peuvent jouir de la confiance de Boa et glaner l’investiture pour le compte des prochaines législatives. Il va donc, jusqu’aux investitures, presser les citrons Rao et Madeleine Berre. Sa logique, jouer jusqu’au bout les agresseurs tout en se faisant passer, aux yeux de la hiérarchie du parti, pour la victime.
De mémoire d’observateurs que nous sommes, Lambaréné est la seule et rare localité où un illustre membre du bureau politique, de surcroît membre du comité permanent, organise à grands frais des expéditions de cadres nationaux du parti originaires d’autres provinces pour lui prêter main forte face à des militants qui sont pourtant non seulement moins gradés que lui, mais aussi ses parents. Le mollah est-il devenu un trouillard ? Le comble est que depuis qu’il s’est engagé dans cette logique périlleuse, ses soutiens locaux, déçus, commencent à prendre le large. On cite, par exemple, deux jeunes intégristes qui l’avaient aidé à recruter des excités dans certains coins de Lambaréné afin d’organiser la violence lors de sa mémorable confrontation avec Rao pour l’élection du membre du Bureau politique du premier arrondissement de Lambaréné. Il s’agit d’Abdoulaye Mbourou et d’Armand Joël Biwagou. Le premier lorgnerait du côté de l’« ennemie » Madeleine Berre alors que le second a rejoint la ministre Laéticia Diweckou avec armes et baluchon.
Le comble est que si Roger Ekomi a fini par adopter le langage ordurier de son mentor de mollah, on s’étonne que quelqu’un comme Eloi Nzondo, dont on connait la réserve, le sens de la pondération et de la mesure dans le langage ainsi que le respect qu’il voue aux aînés, ait pu tomber aussi bas. N’étant pas de Lambaréné, il aurait gagné à prendre de la hauteur au lieu de tomber dans le piège que lui a tendu le mollah. A Lambaréné, personne n’a souvenance d’avoir vu Rao ou Madeleine Berre organiser des réunions politiques pour mitrailler le mollah. De quelle indiscipline parle-t-on ? A y regarder de près, on se rend vite compte que c’est bien celui qui accuse les autres d’indiscipline qui est lui-même le plus grand indiscipliné. Car en livrant ses propres camarades à la vindicte populaire, Ogouma recherche deux effets. Le premier est de tout faire pour empêcher leur investiture. Le second est de faire en sorte que si, par extraordinaire, l’un d’eux est investi, qu’il soit désavoué par l’électorat et battu à plate couture dans les urnes. Au fait, à qui s’adresse-t-il, Eloi Nzondo, lorsqu’il dit : « Personne ne peut réussir seul quels que soient sa poche et son compte en banque » ? Le mollah Ogouma, qui a pris en charge ses frais de déplacement et de séjour est-il un clochard ? Mobilise-t-il à Lambaréné ? Des gens comme Eloi gagneraient à éviter de jeter de l’huile sur le feu dans cette poudrière qu’est le premier arrondissement de la commune de Lambaréné.