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Justice des Bongo : Il y a truand et truand

Ondias Souna, sa plus belle plume en main avant la signature des chèques pour ses amis de l’Ajev. Une petite gâterie d’enfant qui lui a valu dix ans de prison avec sursis. Autrement dit, tranquillement à la maison.

Au Bongoland, tous les truands ne sont pas logés à la même enseigne. Si l’on s’appelle Ondias Souna, Massassa, Magloire Ngambia, Maixent Accrombessi, Soleman Liban ou Noël Mboumba, on n’aura pas le même traitement que si l’on s’appelle Brice Laccruche Alihanga, Tony Ondo Mba, Justin Ndoundangoye ou Renaud Allogho Akoue…

Ondias avait certainement sablé du champagne en apprenant que BLA, pour une affaire de truquage de ses papiers d’état civil (une pratique dans laquelle excelle l’illustre sans-papier Abo), avait pris 5 ans fermes de la part des juges des Bongo alors que lui, pour un détournement de plus d’1 milliard, dans les 11 milliards perçus, s’en est tiré avec dix ans de prison avec sursis de la part des mêmes juges. Une peine qui fera école dans toutes les juridictions du monde. Sauf que le sieur Ondias n’est pas n’importe qui. C’est le cousin d’Ali Bongo. Ce dernier estime donc que si son frangin a tapé dans la caisse pour un montant aussi faramineux, c’est parce qu’il avait de mauvaises fréquentations. Suivez notre regard… Pour les 11 milliards, il s’agit de l’oseille reversée par la Comilog à la Société équatoriale des mines (Sem) dans le cadre des dividendes que ladite société reverse à l’Etat gabonais. Ondias Souna, à l’époque des faits, était le directeur général de la Sem, n’avait pas trouvé mieux que procéder à la redistribution de ce pognon entre les membres imminents de l’Ajev. Lors de son procès le 08 juin dernier, Ondias Souna ne s’est pas embarrassé de vite passer à table, comme s’il savait d’avance la suite du procès lors de cette comédie juridique. Ne voulant pas faire perdre le temps aux magistrats acquis à sa cause, il a avoué avoir reçu les instructions du ministre des Mines de l’époque, Tony Ondo Mba, pour que le milliard distrait soit redistribué de la manière qui suit : 500 millions de Fcfa pour Brice Laccruche Alihanga, 100 millions de Fcfa pour l’ancien ministre des Finances, Roger Owono Mba, 200 millions de Fcfa pour le ministre des Mines, Tony Ondo Mba, 100 millions de Fcfa pour, lui Ondias Souna, et 100 millions pour le PCA de la Sem.
Ailleurs, pour quelques centaines de mille volés, c’est la prison à vie. Si l’on s’en tient à la jurisprudence Ondias, on peut se poser la question de savoir que fait Léandre Nzuè en prison, lui qui est accusé, sans preuve pour le moment, d’avoir pris largement moins qu’Ondias Souna. Passons !
Un autre qui avait frappé dans la caisse, Noël Mboumba. Il est allé pour une simple ballade de santé à Sans-famille. Le temps d’un matin, il en est ressorti libre. Le « juge avait décidé d’une mise en liberté provisoire ». Une liberté provisoire qui est en train de devenir un « non-lieu ». C’est dire… Et pourtant, avant Massassa, Noël Mboumba faisait déjà transporter déjà des sacs d’argent à la Primature. Julien Nkoghe Bekale, l’actuel député de Ntoum, à l’époque PM, en était l’heureux bénéficiaire. C’est ainsi qu’à un moment, Ali avait songé à le jeter en prison avant de se raviser.
En quittant le Gabon, Maixent Accrombessi, qui s’était écrié lors de la validation de l’élection d’Ali en 2009 par la Cour constitutionnelle : « Ali a gagné, à nous les milliards ! Je les ai dans les mains », croule sous le poids des milliards volés au Gabon dans son Bénin natal. Idem pour le Somalien Soleman Liban. Dans quelques mois, les noms d’autres voleurs nous viendront de la présidence de la République.
C’est cette justice à deux vitesses que ne cesse de dénoncer le président du Synamag qui, lui, croit que la justice peut se désolidariser de l’injustice des Bongo.

 

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