L’affaire des 353 containers de Kevazingo exacerbe les désaccords et trahisons au plus haut niveau entre les ministres, puis au sein des services et cabinets où les fonctionnaires (DC, SG, DG) ont été suspendus de leurs fonctions, durant tout le temps que l’enquête sera menée.
Un dossier glissant qui montre que le Kevazingo, majestueux arbre de la forêt gabonaise, a décidé de tomber, mais cette fois-ci avec tous les commanditaires de son exploitation sauvage et illégale. L’affaire enflamme la toile (sites internet gabonais d’information et réseaux sociaux) mais aussi les gabonais ordinaires dans les maisons et les lieux de divertissement comme les bars. Et pour cause, c’est le gouvernement lui-même qui attire l’attention des gabonais sur l’ampleur de la mafia. Comment par magie a-t-on voulu faire croire aux gens que 353 containers auraient disparu ? Doit-on vraiment croire qu’une partie ou la totalité des 100 containers non « localisés » encore se trouverait en Chine actuellement ? Pourquoi a-t-on atteint un tel niveau de corruption dans ce pays ?
Mieux, les gabonais savent que dans ce régime politique où la criminalité économique et financière est dans la peau des ministres et hauts fonctionnaires, une telle affaire n’a pas été portée à la connaissance de l’opinion nationale et internationale par hasard, par pure bonne foi, ou au nom d’une prétendue lutte contre la corruption. L’éclatement de cette affaire en fin avril dernier s’explique parce que les désaccords entre les acteurs de cette chaine l’ont emporté. Tant que tous les intermédiaires (eaux et foret, douanes, Oprag, justice), en province (Woleut-Ntem, Ogooué-Ivindo, Moyen-Ogooué) qu’à Libreville (Ministères et Port d’Owendo) avaient chacun sa part juste, le trafic fonctionnait à merveille et rendait tout ce petit monde content (argent).