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Chronique politique : Distraction électorale à la gabonaise

Par Guy Nang -Bekale, Docteur d’Etat en Sciences Politiques. Tél : 077 35 89 49
« Je fais twister les mots et je révèle certains faits pour qu’un jour, les enfants sachent ce que certains ont eu, ce qu’ils ont été et ce que nous avons fait du Gabon »

« N’en jetez plus, la Cour est pleine… la Coupe aussi ». Si le vin est tiré, faut-il le boire encore cette fois jusqu’à la lie ? ». Ali est candidat une fois de plus, une fois de trop.

Les gabonais savent que le processus électoral actuel a débuté dans des conditions exécrables. La qualité des décisions et des recommandations prises ne présagent rien de bon.   La question de savoir qui les prend se pose : le Centre Gabonais des Élections (CGE) ou un Centre Électoral Caché (CEC) ; à l’exemple de la fixation de la date limite de dépôt des candidatures (11 juillet 2023), de celles de l’ouverture des campagnes électorales (11 et 16 août), de leur clôture (25 août 2023 à 24h) et de la convocation du corps électoral (26 août 2023 de 7h à 18h) ? A quelle date seront définitivement installées l’ensemble des Commissions électorales pour recevoir les dossiers de candidatures ? Pourquoi la prestation de serment des Commissaires n’a pas été faite en une seule cérémonie ? Combien de représentants des candidats et de scrutateurs seront présents dans les bureaux de vote le jour des scrutins ? Les scrutins se dérouleront t-il convenablement, comme prévu, de 7h à 18h (11 heures) dans tous les « coins et recoins perdus du Gabon » ? A ces questions, s’ajouteront d’autres.

Le PDG a infecté toute l’administration gabonaise et tous les métiers du Gabon ; y compris ceux réputés nobles comme la médecine. Quel spécialiste soignant compétent et chevronné peut, en âme et conscience, attester qu’Ali Bongo, que l’on voit marcher péniblement et parle avec difficultés, est en bonne santé et apte à exercer la fonction présidentielle ? Pourquoi brusquement les tribunaux ont augmenté abusivement les frais d’obtention d’un extrait de casier judiciaire ? La vénalité a pourri certains gabonais. Dans le pays, tout est marchandise ; se vend et s’achète : des os des saints, aux sexes des anges, des femmes et des hommes. Le pire est à venir à court terme, quand la corruption fera son entrée solennelle dans les Commissions électorales et les bureaux de vote lors de l’élection des dirigeants des conseils locaux et des sénateurs… Pauvre Gabon, pauvres gabonais, pauvres nègres !

Parmi les candidats officiellement connus dont on ne sait pas si tous iront au bout de leur engagement ; il y a dans le camp du pouvoir, le candidat unique et naturel du PDG qui a déclaré sa participation à la présidentielle sans formellement associer les pédégistes pour obtenir leur soutien sous la forme festive habituelle faite de faste, de salamalecs et de « pourboires ».

Dans l’opposition, les candidatures significatives sont celles de Messieurs Bertrand Nzibe Abeghe ancien Député et Privat Ngomo informaticien et mathématicien, de Madame Paulette Missambo, du Pr Ondo Ossa, du Pr Alexandre Barro Chambrier tous trois anciens Ministres ; de Monsieur Raymond Ndong Sima ancien Premier Ministre et de Monsieur Pierre Claver Maganga Moussavou ancien Ministre et vice-président de la République, doyen des candidats à l’élection présidentielle au Gabon etc… Son heure a-t-elle sonné pour la victoire comme il le déclare ?

Où classerait-on la surprenante candidature du Général Jean Boniface Asselé ? Dans le camp du pouvoir ou celui de l’opposition ? Nous la qualifions pour le moment de candidature indépendante.

Le choix du vote des citoyens est une décision si importante qu’elle devrait prendre en compte les capacités de chaque candidat à proposer les solutions aux problématiques de portée nationale et internationale. Chaque candidat doit avoir une bonne  connaissance des enjeux majeurs de son pays et des défis du reste du monde. L’électeur doit connaître un pan de la personnalité et de l’histoire de la vie de chacun des candidats : son état civil, sa formation, son expérience, ses compétences et spécialités professionnelles, sa réputation, sa moralité, ses œuvres … bref, son profil et son curriculum vitae.

Pour ce faire, les données subjectives et affectives qui peuvent induire l’électeur en erreur doivent prendre une moindre place.

Le Gabon est gouverné par des personnes qui ne croient pas en Dieu, ne craignent pas Dieu et qui se comportent comme des êtres qui ont accédé à la vie éternelle sur terre. Quand le pouvoir suprême est exercé par les impies, toutes les valeurs morales se sclérosent, s’écroulent et entrent en perdition et en putréfaction. Les agissements diaboliques de celles et ceux qui exercent illégalement et sans légitimité le pouvoir d’Etat gabonais doivent s’attendre à rendre compte au peuple qui est l’unique souverain. Constatons qu’à l’approche de l’élection présidentielle, les violences se multiplient sous toutes les formes et à travers tout le pays…

La France et nous

Cette France que naguère nous, les natifs d’avant l’indépendance du Gabon, avons aimé pour sa beauté, son élégance, son prestige  et son charme n’était donc qu’une prostituée transgenre qui se maquillait pour cacher sa laideur. La France que nous croyions généreuse, amie, fraternelle et fidèle s’est révélée être parjure et infidèle. Celle dont gamins, nous avons chanté la Marseillaise à gorges déployées, est devenue criminelle et assassine. Sur le tard, nous nous apercevons qu’elle nous a niqués. Pour mon frère et ami JeanChrist Mbina et moi, la France que nous avons toujours encensée et glorifiée est celle que chante le virtuose et merveilleux musicien Jean Ferrat quand il dit que : « cet air de Liberté au-delà des frontières, aux peuples étrangers qui donnait le vertige et dont vous usurpez aujourd’hui le prestige… Elle répond toujours du nom de Maximilien de Robespierre ». Cette éloquente réplique faite aux bourgeois et bourreaux français d’un lointain passé est encore valable de nos jours. La France gaullienne a longtemps trompé, moqué, déshonoré et insulté les peuples africains francophones. Ses héritiers, continuateurs modernes, ont continué et développé les œuvres de leurs prédécesseurs voyous et ingrats.

C’est la France qui a installé Ali Bongo au pouvoir en 2009 (cf Robert Bourgi) ; la France doit aussi prendre part au départ, sans violence d’Ali de pouvoir au Gabon par respect du vote des gabonais.

L’élection présidentielle de 2023.

Elle ne doit pas se tenir si l’on n’a pas au préalable vider le contentieux électoral de 2016 qui passe par l’aveu de toutes les violations de la loi, dont la loi fondamentale : la modification de la constitution par la Cour constitutionnelle et l’auto reconduction de son mandat, le refus d’application de la loi qui a privé une partie des électeurs du 2ème Arrondissement du droit de vote, l’invention des notions « d’indisponibilité temporaire » et la proposition de la direction de l’Etat part un triumvirat et surtout, la proclamation de la victoire d’Ali Bongo, le perdant de l’élection de 2016 et celle de la défaite de Ping Okoka Jean, le vainqueur. Cette chienlit n’a que trop duré. Nos compatriotes de PDG doivent se rendre à l’évidence. Ils sont disqualifiés pour continuer à gouverner le Gabon.

De la Transition politique : Elle divise l’opinion et la classe politique. Pour trancher cette difficulté, il faut organiser, comme je l’ai suggéré, un Référendum afin de permettre au peuple souverain de s’exprimer et de décider. En vérité et en toute objectivité, c’est Jean Ping Okoka qui, par respect de la démocratie naissante au Gabon et par respect du peuple qui lui a confié son destin, doit conduire cette Transition. Si en revanche, la présidentielle se tient, il faut s’attendre à quelques violences.

Déjà, on apprend que Monsieur Firmin Pascal Ikabanga, l’un des éminents membres de la Coalition pour la Nouvelle République (CNR) que dirige Jean Ping, dont l’enlèvement a été programmé a eu la vie sauve que parce que les sbires à la solde du pouvoir l’ont confondu avec un de ses collègues qui a été copieusement et sauvagement torturé. Il faut avouer que les collaborateurs d’Ali Bongo qui gèrent sa communication et son image depuis 5 ans (2018-2023) sont des virtuoses de l’audace, de la témérité et de la barbarie. Ils ont réussi à emberlificoter et à couillonner une grande partie du peuple gabonais qui a crié et crie au sosie en évoquant la grâce divine.

De grâce, arrêtez votre cirque. Ça n’a que trop duré.

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