Rarement, au monde, un peuple a vécu ce que les Gabonais ont subi avant et depuis août 1960. Comment un minuscule pays, aussi riche et peu peuplé, comme le Gabon, a raté un sublime rendez-vous avec l’histoire, le bonheur et la grandeur terrestre ? Qu’est-ce qui a été entrepris de diabolique au Gabon, et par qui, au point de le confiner dans le sous-développement pendant plus d’une moitié de siècle ?
Si les gens d’ailleurs : observateurs politologues, analystes économiques, sociologues, historiens et autres qui ont connaissance des agrégats économiques et financiers de ce pays arrivent à l’aéroport de Libreville un (1) et demandent à visiter quelques localités de l’intérieur du pays et qu’on leur dise qu’ils sont au Gabon, ils vont en douter parce qu’ils se croiront dans un pays sorti de guerre qui a été bombardé et dont les hôpitaux, les établissements de formation et d’enseignement, les routes, etc. ont été détruits ou abandonnés.
En ce 21ème siècle, le Gabon est toujours un pays arriéré et en ruines qui fait honte à ses sincères patriotes. Quelle pitié, quel gâchis d’avoir dilapidé autant de richesses pour des futilités, des jouissances égoïstes, l’amour de l’argent facile et des délices du pouvoir ! Les femmes et les hommes qui ont dirigé le Gabon depuis l’avènement du PDG doivent tous plaider coupable face à la misère des Gabonais et à la dégradation des institutions républicaines. Ceux d’entre eux qui sont vivants doivent prendre part à l’effort de redressement du pays. Au risque de nous répéter, répétons qu’un peuple ne peut pas rêver de grandeur ou d’accéder au bonheur quand, durant plus d’un demi-siècle, il n’a connu que des dirigeants épicuriens, incompétents, tribalistes et sans culture ayant le même nom, ressortissants de la même localité, du même clan et qui ont été, non pas au service de leur peuple, mais soumis au diktat de l’étranger.
L’offre de grandeur et de bonheur destinée à un peuple ne peut provenir que de citoyens dont la flamme patriotique vivace brûle, sans discontinuité, en eux pour détruire les forces maléfiques. Comment ne pas s’indigner, s’attrister ou pleurer sur le Gabon, comme le Christ avait en son temps pleuré sur Jérusalem, en voyant les iniquités des habitants de cette merveilleuse ville ? Progressivement, les pratiques sataniques accumulées ont fait du Gabon une « Sodome et Gomorrhe » des temps modernes. Qu’est-ce qui explique ou justifie tous les événements qui l’accablent de malheurs aujourd’hui : des inondations qui provoquent des destructions des routes, la mortalité inexpliquée des poissons de l’Ogooué par milliers, les pachydermes qui attaquent les villageois et détruisent leurs plantations, l’homosexualité et la drogue hissées au pinacle, les crimes rituels et l’éloignement de la morale. Les Gabonais parlent de leur « vivre ensemble » tout en se détestant copieusement les uns les autres. L’on ne peut pas vivre ensemble, dans l’amour et l’harmonie, quand certains ont pour projet l’exclusion et la marginalisation des autres en faisant de leurs particularités des références communes. D’autres, par complexe de supériorité, se comportent de façon méprisante et dédaigneuse à l’égard de leurs concitoyens…
Le Gabon n’est pas encore véritablement une nation
Les mentalités de la majorité de la population, en particulier de celles des gouvernants, sont si attardées que l’émergence d’une véritable élite gabonaise tarde ou peine à s’affirmer. Une société qui ne parvient pas à mettre en évidence ses valeurs ne connaîtra point le progrès. Elle est condamnée à l’immobilisme. Certes, l’Homme, qui est le support privilégié des valeurs, est mortel tandis que les valeurs, les vraies, sont impérissables, presque éternelles parce qu’immatérielles. Elles sont d’essence divine. Ce sont, entre autres, la vérité, la justice, le courage, la liberté…et, bien évidemment, l’amour. Dans chaque pays, c’est la détention et l’exercice du pouvoir d’Etat par des gouvernants patriotes, honnêtes, légitimes et justes qui ont mission de mettre en exergue les valeurs sociétales, de les consolider et de les perpétuer afin de permettre aux générations présentes et à venir de les vivre concrètement au quotidien avec délectation. L’adhésion du peuple à une politique étatique dépend du bon ou du mauvais état dans lequel se trouve le pays. Une offre politique d’apparence insignifiante peut mobiliser des populations en peine, sans espérance ni confiance en l’avenir.
Un nouvel esclavage menace les Gabonais qui doivent courageusement et énergiquement se mobiliser pour prendre le contrôle de leur pays et rompre avec la domination étrangère multiséculaire. Le petit groupe de compatriotes qui se sont rendus complices des étrangers pour piller, pervertir et désoler le Gabon en bandes organisées doivent s’exprimer pour faire savoir à la multitude ce qui les a guidés et motivés. La participation à la destruction de son pays est un acte de trahison qui doit être portée à la connaissance de tous. Le peuple réclame la vérité et la justice.
Au général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, président du CTRI, chef de l’Etat
Excellence, j’attire votre bienveillante attention sur deux (2) douloureuses préoccupations vécues par une grande partie de nos compatriotes. Ce sont :
1- La « restauration-reconstruction » de la Cité de la démocratie
Ce joyau architectural, bourré d’histoire, symbole de la liberté d’expression et du retour au pluralisme politique en 1990, devrait être inscrit dans les priorités post-transition. Cela apaisera les esprits et la honte de nombreux compatriotes. Présentement, le Gabon ne dispose plus d’un palais de conférences de classe internationale. Aussi, nous vous demandons très respectueusement de faire en sorte que Monsieur Ali Bongo Ondimba, ses amis, parents ou descendants financent, avec l’argent qu’ils ont amassé, la construction, au moins à l’identique, sinon mieux, la Cité de la démocratie qu’il a détruite pour la remplacer par un terrain de golf. Cet instantané de « folie douce » passagère a privé le Gabon de son somptueux complexe composé du beau palais des congrès et conférences, de sa luxueuse salle des fêtes et des magnifiques villas attenantes.
2- Les problèmes fonciers simples à résoudre
Au Gabon, la terre est la propriété de l’Etat qui attribue des parcelles aux citoyens qui en font la demande et l’acquièrent contre règlement des frais y relatifs. Ce qui est incompréhensible, et qui s’apparente à une arnaque, est que l’Etat gabonais est l’un des rares propriétaires au monde qui vend les biens à ses administrés à titre provisoire. Comment un Etat sérieux peut-il aliéner à la légère et de façon provisoire, un bout de sa terre qui est un bien précieux ? Au Gabon, lors de l’achat d’un terrain, l’Etat délivre un document dit « décret provisoire d’attribution ». Un provisoire qui dure plusieurs décennies. Aujourd’hui, beaucoup de compatriotes habitent dans des maisons bâties sur des terrains dont leur propriété n’est pas établie. La solution rapide, sage et raisonnable à cette énorme supercherie passe par la délivrance des titres fonciers aux Gabonais qui détiennent des décrets provisoires depuis plus de 15 ou 20 ans après vérification de la validité et de la conformité de leur décret. Il serait juste que l’Etat reconnaisse et légalise les terrains ancestraux habités par des Gabonais dans les villes et les villages depuis très longtemps.
Président, vous êtes à l’écoute de vos administrés. Légalisez leurs parcelles de terre !
Respects !