Pendant plusieurs mois, et certainement davantage, la vie politique du pays sera marquée par l’avènement du CTRI et la mise en œuvre de son programme d’actions dont les orientations et les objectifs sont contenus dans la charte de la transition. Depuis le 30 août dernier, la gaieté, la joie et la fierté sont manifestes dans les 9 provinces du Gabon et à l’étranger. Le peuple gabonais se reconnaît dans la personnalité de son président dont les actes et les gestes relèvent à la fois de l’exercice du pouvoir, des principes et des décisions de gestion administrative ; dont les sanctions, mais aussi du respect de nos us, coutumes et traditions.
Aussi, le général président rompt-il totalement avec son prédécesseur en tissant une relation corps à corps et de forte complicité avec les populations. Qui peut dire qu’Ali Bongo aurait fait montre d’humilité en allant au domicile d’un patriote pour un entretien privé désintéressé comme l’a fait Brice Clotaire Oligui Nguema qui s’est rendu chez le Pr Albert Ondo Ossa ou en s’agenouillant avec respect et dévotion devant les sépultures des feus présidents Léon Mba et Omar Bongo, sans oublier feue Rose Francine Rogombé, présidente intérimaire en 2009, en honorant, à titre posthume, un artiste, en recevant les « anciens et notables » pour recueillir leurs avis et conseils… ? De ces faits et gestes empreints de courtoisie, d’élégance et de fraternité, naissent, en retour, des sentiments de sympathie, d’admiration et de confiance à l’égard de leur auteur.
Les populations observent et accompagnent le CTRI dans l’exécution des activités contenues dans sa charte-programme dont l’objectif stratégique est la « restauration des institutions ». De toutes ces institutions, l’Etat est, indubitablement et inéluctablement, la plus haute, la plus importante et la plus prestigieuse parce qu’il rassemble et exerce sur toute la population, l’ensemble des pouvoirs de toutes les formes, avec pour finalité la sauvegarde de l’intérêt général, la sécurité de tous et du bien public. C’est la restauration des composantes diverses et variées de cette immense institution qui est prioritaire dans les activités de la charte du comité de transition.
Outre les volets politique, administratif, économique, financier et social, le chantier de la « réforme des institutions gabonaises » du général président, chef de l’Etat doit réserver une place non négligeable à la restauration des mentalités des citoyens gabonais qui ont acquis de très épouvantables habitudes sous le long règne du régime Bongo-PDG qui avait fait du changement de mentalité un slogan fantaisiste, creux et fallacieux. Le changement de mentalité doit être concret et entrer dans les habitudes et les comportements du citoyen gabonais, quel qu’il soit et quelle que soit sa condition sociale.
Le CTRI est pour le Gabon, en cette première moitié du siècle, une « opportunité en or » pour poser les bases fortes du « changement des mentalités ». Il y a, présentement, à la direction du pays la volonté de se donner des institutions fortes, volonté portée par un chef qui dégage un charisme jamais connu avant lui au sommet de l’Etat gabonais. L’occasion est belle et le Gabon doit pleinement en tirer profit. Il faut restaurer l’ordre sans lequel le patriotisme et la restauration des institutions seraient vides de sens. C’est pour cela que le CTRI devrait rapidement et fermement installer, sans excès et brutalité, la discipline, la rigueur, l’obéissance, la sanction juste et les bonnes pratiques citoyennes dans tout le pays. Bref, il faut rétablir la « peur du gendarme et du policier » qui caractérise tout pouvoir d’Etat, toute autorité et puissance publiques… « Une main de fer dans un gant de velours ».
Durant la période de transition, voire au-delà, les membres du CRTI (stricto sensu) doivent pleinement avoir conscience de leur historique responsabilité dans la mission qui consiste à poser les jalons, non seulement pour la restauration des institutions de l’Etat, mais aussi pour la réhabilitation des valeurs morales traditionnelles, héritages de nos ancêtres, qui ont fait et qui doivent refaire la force, la puissance, la gloire et la fierté du peuple gabonais.
Les modalités de la restauration, dans le domaine économique, prendraient les formes de l’encouragement, de l’accompagnement et de l’encadrement de l’Etat pour faciliter l’émergence d’un entrepreneuriat national durable qui aura pour finalité la formation d’une catégorie de femmes et d’hommes d’affaires gabonais talentueux, sérieux, compétents, riches et déterminés…
La restauration des institutions est pluridimensionnelle
Pour emprunter à K. Marx, elle impacte à la fois les superstructures institutionnelles culturelles, administratives et politiques et les infrastructures économiques et financières.
L’avènement d’un pouvoir militaire au Gabon dans la nuit du 30 août 2023 a objectivement changé et amélioré l’image du pouvoir présidentiel et de l’Etat qui étaient devenus une honte faite de quolibets, d’humiliation, de déshonneur et de mépris à travers le monde entier. Aux costards mal portés ont succédé des uniformes étincelants. Généralement, un État militaire cohabite rarement harmonieusement avec un système politique qui se réclame de la démocratie. Cependant, l’espoir d’un apaisement a été donné par les membres du CTRI qui ont adressé une louange à Dieu, à travers une prière dite avec adoration et ferveur, à leur prise de fonctions. La voix du peuple étant la voix de Dieu, le président Brice Clotaire Oligui Nguema et le CTRI doivent persévérer dans cette manière de conduire les affaires de l’Etat et y insérer les saines pratiques religio-culturelles, immatérielles et spirituelles qui relèvent de nos us, coutumes et traditions.
Le peuple est et demeurera le seul souverain
Le peuple tire sa souveraineté de son grand nombre de sa diversité d’opinions, de comportements…de sa capacité et de son intelligence à se prononcer collectivement sur les questions majeures de sa vie et de celle du pays. La souveraineté fait du peuple un créateur. C’est lui qui crée les institutions républicaines dont le président de la République est la clef de voûte. Quand un mouvement politique prend les formes d’une révolution, d’un coup d’Etat ou d’un vote majoritaire qui débouche sur une vaste mobilisation et adhésion citoyenne libre, franche et volontaire, il confère, ipso facto, à ses auteurs, à ses partisans et à ses artisans la légitimité indispensable pour diriger le pays.
La souveraineté du peuple se traduit par la démocratie et cette dernière se nourrit de la liberté lors du choix des dirigeants des institutions par le vote. Les élections, l’élection présidentielle en particulier, sont le point culminant de la démocratique et des activités politiques. La transition se situera certainement dans un court terme qui ne permettra que de réaliser et d’atteindre certains objectifs prédéfinis par le CTRI. La nature d’une partie des orientations contenues dans le préambule et les missions de la charte du CTRI indique que seul un pouvoir militaire dispose des outils adaptés pour engager des actions qui pourraient s’avérer impopulaires pour rompre avec le fonctionnement défectueux et la gestion scabreuse des institutions sous le règne du PDG. L’Etat PDG avait instauré un climat social dégoûtant et malsain fait de méfiance, de jalousie, de mépris, de peur, de terreur. Il a encouragé l’individualisme, toléré des crimes de sang, l’homosexualité, le fétichisme, divisé des familles… Les Gabonais ne se disaient plus ou rarement bonjour normalement, de peur d’être touchés par un acte maléfique provenant de son vis-à-vis. C’est maintenant qu’il faut œuvrer à rejeter ces comportements et ces pratiques qui retardent la naissance d’une véritable nation gabonaise.
Chers compatriotes, participons à la restauration de nos valeurs, de nos institutions, de toutes les institutions de notre beau pays. Le chemin qui conduira vers la grandeur du Gabon sera long et jonché d’obstacles. Faisons le premier pas qui est le plus difficile et le plus important en compagnie du CTRI en restant prudents, attentifs et vigilants.