Input your search keywords and press Enter.

La chronique politique de Guy Nang Bekale : Réalités gabonaises

Le peuple ne veut plus des Bongo et de leurs obligés parents, amis, connaissances et collaborateurs à la direction de l’Etat gabonais ; même si les Bongo font partie du peuple. Toute fonction publique étatique, de portée nationale, confiée à un Bongo ou assimilé provoque la désapprobation et la répugnance des citoyens patriotes.
Le nom Bongo a été énormément avili et vomi parce que les mauvaises œuvres qui ont été accomplies durant les règnes du PDG-Rénovation et du PDG-Émergent ont rabaissé et désolé la nation et déshonoré les gabonais. A bien observer la situation actuelle, on se rend compte que la « grande famille Bongo » conserve des héritiers et des démembrements dans toutes les Provinces du pays, et qu’elle se présente encore comme une aristocratie d’argent et une oligarchie politique économique, commerciale et financière. Les changements politiques qui passent par une « Transition » et point par une « Alternance démocratique » peuvent être rapides, accélérés, précipités,  lents ou balbutiants et d’une prudence précautionneuse.
En accédant au pouvoir par un « coup d’Etat » à connotation militaire, le CTRI a posé un geste qui a été accueilli par un enthousiasme populaire du fait de l’immense impopularité du pouvoir d’Ali Bongo, qui était devenu le symbole et l’incarnation du « mal être national gabonais » ; et dont les récurrents actes impardonnables étaient : la violence d’Etat, les incessantes violations de la loi : la Constitution et les droits humains ; l’injustice et l’impunité ; la mauvaise gouvernance ; les détournements des deniers publics et l’endettement ; la démagogie et le parjure ; la fraude électorale étêtera…  que ce pouvoir avait érigé en modes et pratiques de commandement et d’exercice du pouvoir. Par une prise de conscience ou par l’habitude de subir les agressions diverses et variées, l’immense majorité des gabonais ont pendant longtemps rêvé de changement et d’alternance politiques démocratiques qui devaient s’obtenir par eux-mêmes ; et qui passeraient par le changement des femmes et des hommes, suivi de la restauration des institutions qui, elle, dépend de la qualité des acteurs et des responsables de ce processus. Il faut souhaiter que la population gabonaise qui a vécu de longues années dans un système de parti unique passe d’un État civil à un État militaire.
Une telle évolution peut comporter un risque et un degré de haine et de violence qui serait difficile à enrayer, parce que la violence, la vraie, n’épargne personne ; pas même ceux qui en sont les instigateurs. Le peuple ne veut plus vivre avec la peur de perdre le contrôle et la gestion de son pays. Il veut pleinement jouir de ses richesses.
Au moment où les peuples des autres pays francophones reconsidèrent l’indépendance politique qui leur a été octroyée par leur ancien colonisateur, le peuple gabonais en est à vouloir s’approprier sa souveraineté confisquée par les pouvoirs français successifs depuis 1960. Le CTRI s’est engagé à maintenir tous les accords internationaux du Gabon à un moment où certains pays francophones remettent en question leurs relations avec la France.
Tous les observateurs qui s’intéressent à la place du Gabon dans la Communauté internationale savent que les accords passés entre la France et ses anciennes colonies sont défavorables aux intérêts de ces dernières devenues pays francophones indépendants. Aussi, ce sujet majeur doit être inséré dans l’agenda prévisionnel du CTRI, pour être abordé minutieusement au regard du principe de la Restauration qui ne doit pas ignorer cette problématique qui sera forcément traitée par le futur pouvoir, qui sortira de l’élection présidentielle post-Transition et qui est déjà en gestation, dans tous les « alcôves » politiques.
Le Général Président de la Transition, Chef de l’Etat a troqué son costume militaire pour un costard qui lui sied à merveille et lui donne davantage l’image d’un « Président normal ». La vérité est que les tenues militaires rappellent aux gabonais les mauvais souvenirs qu’ils exècrent parce qu’ils leur font peur ; tandis qu’un beau costume en tissu tergal, super 100, alpaga, velours ou autre, bien porté, attire les regards et crée un sentiment de confiance et de proximité. Pour mémoire, Omar Bongo était d’une parfaite élégance. Ses vestons, taillés dans de luxueux tissus princiers lui allaient comme des gants…La grande classe !… Le port de la tenue militaire doit être occasionnel. Oui Monsieur le Président ! Une bonne image mise au service du politique est rassurante et apaisante.

 Fait inédit : un blocage inutile et incompréhensible

Depuis la « mise à plat » des Institutions par le CTRI, le Centre Gabonais des Élections (CGE) n’existe plus et ses membres sont invisibles dans la ville. Les candidats indépendants et des Partis politiques sont confrontés à une situation à la fois cocasse et simple à solutionner. Ils avaient tous déposé des cautions, en espèces pour quelques-uns, au Trésor public (TP) et à la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), pour participer aux élections qui ont été annulées par le CTRI. Étrangement, la procédure de remboursement devient compliquée et les intéressés se demandent quand ils entreront en possession de leur argent.
La caution de certains candidats endettés doit leur permettre de rembourser une partie ou la totalité de leurs dettes. La réponse qui est donnée aux plaignants par les agents du TP et de la CDC est qu’ils attendent un ordre de mainlevée en provenance de la présidence de la République, pour procéder aux remboursements. Un ordre de la présidence pour restituer à un citoyen la modique somme de 250.00 ou de 350.000 francs de caution qui n’est pas de l’argent public ? Même les anciens candidats du PDG, parti Etat et riche, se demandent s’ils obtiendront le remboursement de leurs frais de campagne électorale.
Signalons que le budget de l’Etat prévoyait une enveloppe de 100 milliards FCFA pour l’organisation des élections générales. Cependant, les  candidats de l’opposition et du PDG ont financé leur campagne sans bénéficier de la subvention dite « franc électoral » qui est un droit, que l’Etat leur accorde pour participer aux élections.
A ce jour, personne ne peut dire ce qu’est devenue cette enveloppe de 100 milliards. En l’absence du CGE qui pouvait faire office d’interlocuteur, de facilitateur et de garant de l’opération, les partis doivent porter cette situation à l’attention de l’Administration en charge des élections pour solliciter des compensations ; sans cela, qu’on dise aux leaders politiques l’utilisation qui a été faite de l’inscription budgétaire…. Bonne nouvelle, le prix du carburant a baissé.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *