Le DC PR contrôle un certain nombre de structures parapubliques aujourd’hui qui sont devenues comme les fameuses caisses noires de la Présidence. Il s’agit notamment la GOC, de la CNAMGS, de CDC, de la SEEG, y compris les régies financières (Douanes, Impôts, Trésor, DG Hydrocarbures). Ces structures ont des liens officieux, occultes avec le cabinet présidentiel que seule une enquête indépendante peut révéler dans les détails.
On doit parler aujourd’hui d’un « système Laccruche » au sein de la haute fonction publique. Ces réseaux qui s’étendent du Budget au Trésor, en passant par ces sociétés parapubliques et services de collecte et de garde des fonds publics. Le surnom qu’il a, le « financier », selon la presse étrangère, provient de la maitrise de ses chaines de directeurs généraux qu’il place et peut enlever à tout moment si les « ordres d’en haut » ne sont pas bien exécutés. A l’époque d’Accrombessi, c’était la même chose. Ces liens financiers occultes ont été épinglés en fin d’année dernière par la Cour des comptes, qui s’était étonné du volume des transferts financiers officiels que ces structures font à l’égard de la présidence de la République.
C’est ainsi qu’en novembre 2018, c’est sur saisine de la Commission nationale de lutte contre l’enrichissement illicite (CNLCEI), la Cour des comptes avait procédé au contrôle du ministère des Mines, du Pétrole et des Hydrocarbures. Une enquête des pièces comptables de cette administration laissait entrevoir des irrégularités sur la gestion de fait (à la main) d’un montant de 20 milliards de Fcfa au sein dudit département. Ainsi, la Cour avait relevé, dans son rapport, deux principales irrégularités notamment la constitution irrégulière des « fonds politiques » et la « gestion occulte des recettes minières et des produits pétroliers ». Pour se justifier cette gabegie et ces vols systématiques, les autorités de tutelle avait avancé que c’est sur la base du décret n°00518/PR du 06 août 2002, que ces envois d’argent à la présidence de la République, soit de l’ordre de 5% des recettes minières et des produits pétroliers à la présidence de la République pour régler les questions de sécurité intérieure et extérieure. Vérification faite, ce décret n’est ni régulier, ni existant car, selon le rapport de la Cour il « n’a pas été publié et ne comporte pas toutes les signatures habilitées, notamment celle du ministère des Finances», ce qui rend son application de fait caduque et donc illégale.
La GOC dans le collimateur du FMI : oui !
C’est dans ce feu d’informations que la GOC, pour apparaitre comme une société bien gérée, a annoncé, alors que le FMI était en route pour le Gabon en début avril, la réalisation d’un bénéfice net de 18 milliards 452 millions de Fcfa en 2018, soit 6 milliards 112 millions de Fcfa de plus qu’en 2017. Ce chiffre est en réalité une mascarade car en 2018, l’activité de la GOC a été renforcée par l’Etat à travers de nouvelles parcelles et la gestion de nouveaux actifs. De plus, le contexte mondial du pétrole a été très favorable en 2018 (hausse des prix du baril de pétrole). Ce résultat est donc faux et mérite d’être revue en profondeur.
Dans sa coordination des informations économiques mondiales sur le Gabon, le FMI sait que cette caisse noire de la présidence de la République gabonaise cache une grande partie de ces recettes ; des recettes qui manquent dans les comptes publics. On ne peut pas faire pression sur les bourses des étudiants, les salaires des fonctionnaires et les retraites, baisser les subventions à caractère social, et laisser de l’autre côté la GOC détourner des milliards de FCFA.
Par ailleurs, l’autre manquement que la GOC cause à l’Etat est le non-paiement des imports et de droits de douane pour des milliards de FCFA. Où va donc tout le pognon issu de la vente des parts du pétrole gabonais ? Où va le pactole issu de l’exploitation de parcelles pétrolières et actifs que l’Etat lui attribue ? Ne dites surtout pas dans les caisses de l’Ajev.