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Depuis plusieurs heures, une vidéo circule dans les réseaux sociaux présentant, avec factures et relevés bancaires à l’appui, les dépenses et le train de vie du clan Bongo Ondimba, du temps de leur règne à la tête du Gabon, en particulier l’ancien président Ali Bongo Ondimba, son épouse Sylvia Bongo Ondimba, et leur fils Nourredine Bongo Valentin, tous les trois vivant aujourd’hui à Londres, en Angleterre, à la suite de leur mise en liberté provisoire liée à des raisons de santé. Le document audiovisuel se concentre principalement sur la construction et l’entretien de la villa Nam, une propriété d’Ali Bongo et sa famille, située au quartier La Sablière au nord de Libreville. Si Cette vidéo apparait comme une riposte à celle tournée par Nourredine Bongo et relayée actuellement par quelques activistes, consacrant la guerre de communication qui est déclenchée entre le clan Bongo et le régime actuel au pouvoir, elle a le mérite de donner un aperçu de la gabegie dans laquelle ont plongé ceux-là qui, aujourd’hui, accablent la justice gabonaise.
Si vous pensiez que les contes de fées n’étaient réservés qu’aux royaumes lointains, détrompez-vous. À Libreville, en plein cœur du quartier résidentiel de la Sablière, se trouve un palais digne des plus grandes monarchies. La Villa Nam, véritable chef-d’œuvre architectural, serait presque belle si ce n’était pas pour la question qui trotte dans toutes les têtes : qui paie la note ?
Le nom Bongo est synonyme d’opulence, et pour cause, cette villa de 4025 mètres carrés, bâtie sur un terrain de plus d’un hectare et demi, cache des détails dignes d’une saga épique de luxe. La villa comprend une multitude de pièces, de la salle de réception au salon bibliothèque en passant par un vestibule, une cuisine et même un ascenseur – parce que, bien sûr, pourquoi se contenter d’escaliers quand on peut faire entrer l’ascenseur de la royauté ?
Mais derrière cette beauté indéniable, un nuage de questions s’amoncelle. Comment les Bongo ont-ils pu financer un tel projet ? Les fonds privés ? Ou les poches profondes du contribuable gabonais ? Un détail qui ne cesse de hanter les citoyens gabonais, comme un mauvais rêve devenu réalité. Et quand les travaux débutent en avril 2008, à l’époque où Ali Bongo était ministre de la Défense, avec l’aide précieuse de sociétés comme Axial, on se demande vraiment si le pays n’a pas financé une partie de la royauté privée.
Il n’aura fallu que 100 millions de francs CFA pour lancer les travaux. Pas mal pour une simple résidence, non ? Et bien sûr, tout le monde a voulu sa part du gâteau. 4,5 milliards de francs CFA se sont volatilisés, et pour couronner le tout, les documents montrent que les études de sol, le décapage et autres étapes de construction étaient… « insuffisants ». Est-ce une erreur d’optimisation ou un génie financier caché ?
Construire un palais, c’est déjà un exploit. Mais l’entretenir, c’est un sport olympique. Qui d’autre qu’un gabonais moyen pourrait comprendre que la Villa Nam est un gouffre sans fond, dévorant les finances publiques à une vitesse impressionnante ? En effet, entre la maintenance des espaces verts, des piscines et des employés (qui ne manquent pas), le clan Bongo a fait un usage déconcertant des fonds publics. Et Sylvia Bongo, maîtresse d’œuvre de l’opulence, semble avoir élu domicile dans une relation intime avec l’argent public.
Les faits sont là : des achats aussi somptueux que des lustres à 3 millions d’euros et des œuvres d’art à faire pâlir le Louvre, payés sur le dos du contribuable. Une villa en soi, c’est une chose, mais un train de vie à Paris et Londres, avec des sacs Louis Vuitton et des voyages en jet privé pour le chien de la famille, c’est une autre. À croire que les animaux avaient plus de droits que les gabonais eux-mêmes.
Et le plus ironique ? Alors qu’Ali Bongo clamait haut et fort qu’il fallait réduire le train de vie de l’État, sa famille, elle, s’enivrait de luxe avec les trésors publics. Si ce n’est pas de la comédie, c’est du cynisme pur.
Après l’AVC de 2018, où Ali Bongo se retrouve en incapacité, Sylvia et son fils ont pris les rênes, non pas pour sauver le pays, mais pour se garantir un avenir encore plus doré. Un avenir construit sur des centaines de milliards de francs détournés, au détriment des gabonais.
Aujourd’hui, alors que la veuve noire et son rejeton vivent luxueusement à Londres, le Gabon continue de subir les conséquences d’une décennie de pillages. Les milliards détournés, les sociétés écrans, et les comptes à l’étranger sont le témoignage d’une gestion dévoyée, que même les rires en coin des Bongos ne sauraient faire oublier.
Le Gabon se relève difficilement de ce système kleptocratique, et la Villa Nam, comme un monument de l’indécence, continue de défier la conscience des citoyens qui se battent pour un pays digne de ce nom. Mais au final, la vraie question est : qui est le véritable propriétaire de la Villa Nam ? Le clan Bongo ou le peuple gabonais ?




