Le vol et le trafic de gravier de la carrière du village Mitoné, à 10 km environs de la ville de Lambaréné, attribué à l’entreprise China Road and Bridge Corporation (CRBC) dans le cadre de la construction de la route Port-Gentil-Omboué, viennent d’être révélés au grand jour. Nul ne pouvait prédire cette situation qui, il y a quelques jours encore se passait dans l’ombre, sous les manteaux des auteurs.
C’est par le 3ème adjoint au maire central de la commune de Lambaréné, Alain Litsotsa, le vendredi 07 février 2020, puis le premier adjoint au maire du 2è arrondissement, le samedi 15 février de cette même année que le pot au rose a été découvert. Selon une source proche du dossier, c’est par les chinois eux-mêmes, en venant à leur base, que ces deux responsables municipaux ont été pris la main dans le sac. Pour Alain Litsotsa, il a réquisitionné le chauffeur et le véhicule de la Mairie, ainsi que certains ouvriers pour l’aider à faire le travail au-delà même de l’heure légale de travail, fixée à 15h30. Devant cette situation, les responsables chinois se sont permis de porter plainte contre ces présumés auteurs du vol à la brigade de gendarmerie de Lambaréné. De fil à aiguille, il ressort que ces auteurs sont plus nombreux qu’il n’y parait. Ceux qui ont été pris la main dans le sac ne sont que du menu fretin. Il y a des gros poissons derrière eux. Ils ont vendu la mèche en dénonçant leurs collègues plus au-dessus d’eux. Il s’agit de monsieur le maire du premier arrondissement de la commune de Lambaréné, Roger Ekomi Ndong, qui vendrait plusieurs camions de gravier de Mitoné moyennant de fortes sommes d’argent. Ce dernier postait son chef de cabinet pour contrôler les reçus venant de son patron avant la livraison du gravier.
‘’Nous savons que Roger Ekomi était la plaque tournante de la vente de gravier de Mitoné ici. Et c’est maintenant que les autres rentrent dans la danse pour se servir, parce que le maire Roger Ekomi Ndong se croit au-dessus de la loi, car il est en ce moment maire du premier arrondissement de la commune de Lambaréné, secrétaire provincial du Parti Démocratique Gabonais (PDG) et spécialiste de la consommation et de la répression de fraude, en matière de prix. Ayant trois casquettes dans cette république, il se croit tout permis. Il faut aussi savoir que cela est un détournement, puisque nous autres citoyens passons des moments difficiles pour nourrir nos progénitures, mais ces élus locaux se frottent les mains avec plusieurs salaires sous le nez des hautes autorités de la république. Je souhaite vivement que le gouverneur de la province fasse tout afin que cette histoire soit mise devant la justice de notre pays afin que les coupables payent.’’
Ainsi, va s’exprimer un riverain qui va requérir l’anonymat dans la ville chère au Dr Albert Schweitzer. Dans ce dossier, certaines langues se délient et donnent d’autres noms, comme le maire central Jean-Justin Maury Ngowémandji (concession en face de B2), la mairesse du deuxième arrondissement de Lambaréné, Brigitte Koumba (quartier Hacienda); Anaclet Ngowémandji chef de cabinet du maire central (quartier Atongowanga); Laurent Loundou conseiller en Urbanisme du maire centrale (Château-d‘eau). D’après cette source les quatre cités ont des stocks de gravier dans leurs concessions respectives. Vivement que la suite de l’enquête nous édifie sur les responsabilités de ces élus locaux qui sont censés incarner l’intégrité morale au sein des communautés qu’ils gèrent.