Après des semaines de tensions et la menace imminente d’une grève générale, un accord a été trouvé le mardi 9 septembre, entre le gouvernement gabonais et l’Organisation nationale des employés du Pétrole (Onep), marquant un tournant décisif pour l’avenir de l’industrie pétrolière nationale. Cette entente, fruit de négociations intenses, vise à redresser des préoccupations profondes et persistantes au sein de la main-d’œuvre pétrolière, tout en consolidant la performance et la résilience d’un secteur crucial pour le développement économique du pays.
Les acteurs clés et le contexte des négociations
Les pourparlers, qui se sont déroulés mardi dernier, ont réuni deux membres du gouvernement gabonais et des représentants syndicaux. Du côté gouvernemental, Sosthène Nguema Nguema, ministre du Pétrole et du Gaz, et Patrick Barbera Isaac, ministre du Travail, ont mené les discussions. Sosthène Nguema Nguema, nommé en septembre 2024, est reconnu pour son engagement à réformer le secteur pétrolier gabonais, notamment en mettant fin à la précarité des travailleurs et en promouvant la « gabonisation » des emplois. Patrick Barbera Isaac, quant à lui, est un syndicaliste qui a pris ses fonctions de ministre du Travail en mai 2025, avec pour mission de renforcer la politique du travail et d’améliorer les conditions des employés.
Face à eux se trouvait l’Organisation nationale des employés du Pétrole (Onep), dirigée par son secrétaire général, Sylvain Mayabi Binet. L’Onep est un acteur majeur dans la défense des droits des travailleurs du secteur pétrolier gabonais, et ses revendications ont souvent mis en lumière des problèmes structurels au sein de l’industrie. Étaient également présents le patronat, l’Upega, le Cepap et la Commission du dialogue national.
Les négociations ont abordé des points de discorde majeurs qui alimentaient le mécontentement des travailleurs. Parmi les préoccupations principales figuraient la précarité de l’emploi, caractérisée par des contrats à durée déterminée et des conditions de travail instables. Le recours jugé abusif aux sociétés intérimaires a également été un point central, les travailleurs dénonçant des disparités salariales et des avantages sociaux moindres par rapport aux employés directs. Enfin, l’utilisation de la main-d’œuvre étrangère en violation des décrets 162 et 150, qui régissent l’emploi des nationaux dans le secteur pétrolier, a soulevé des questions de conformité légale et de protection de l’emploi local.
Le ministre du Travail, Patrick Barbera Isaac, a souligné l’importance d’aligner les rémunérations des travailleurs intérimaires sur celles des employés directs, une mesure visant à garantir une équité salariale et à réduire la précarité. Cette initiative s’inscrit dans une volonté gouvernementale plus large de renforcer la performance et la stabilité du secteur pétrolier, tout en répondant aux attentes légitimes des travailleurs. L’objectif est de créer un environnement de travail plus juste et plus équitable, propice à une productivité accrue et à une paix sociale durable.
Les Termes de l’Accord et les Engagements Réciproques
Les discussions ont abouti à des résolutions concrètes sur les points de discorde soulevés par l’Onep.
Le Ministre du Travail, Patrick Barbera Isaac, a mis l’accent sur l’alignement des rémunérations des travailleurs intérimaires sur celles des employés directs. Cette mesure vise à éliminer la discrimination salariale et à offrir une meilleure protection sociale aux travailleurs temporaires, souvent exploités en raison de leur statut précaire. L’application de cette directive est un pas significatif vers l’équité salariale et la reconnaissance des droits des travailleurs, indépendamment de leur type de contrat.
Le ministre du Pétrole et du Gaz, Sosthène Nguema Nguema, quant a lui, a réaffirmé la détermination du gouvernement à mettre en œuvre les points d’accord avant la fin du mois de décembre. Cette échéance fixée témoigne de la volonté des autorités de ne pas laisser cet accord lettre morte et de traduire les engagements en actions concrètes.
Du côté de l’Onep, la satisfaction a été clairement exprimée face aux engagements pris par le gouvernement. Un point crucial de l’accord est l’application stricte de la loi 20, qui vise à lutter contre la précarité de l’emploi. Cette loi, dont l’objectif est de limiter le recours aux contrats précaires et de favoriser l’emploi stable, est un pilier de la politique sociale gabonaise. Son application rigoureuse devrait permettre de réduire le nombre de travailleurs intérimaires et de promouvoir l’intégration des employés dans des contrats à durée indéterminée, offrant ainsi une plus grande sécurité d’emploi.
La prochaine rencontre, prévue fin octobre, sera l’occasion d’évaluer les progrès réalisés et de s’assurer que les mesures promises sont effectivement mises en œuvre. Cette approche progressive et évaluative est essentielle pour bâtir la confiance entre les parties et garantir la pérennité de l’accord.