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Gabon/L’Etat vient de décider de jeter un coup d’œil sur les baux administratifs : Henri Claude Oyima sera-t-il assez courageux ?

Le 26 mai 2025 dernier, le ministre l’Economie et des Finances, de la Dette et des Participations, de la Lutte contre la vie chère, Henri Claude Oyima (HCO), prenait la décision suspendant le paiement des loyers administratifs. Enfin, il était temps. En effet, depuis plusieurs années, l’Etat claquait des milliards pour caser ses ministères et ses fonctionnaires, bref ses services en les logeant de grands immeubles construits par des particuliers sur le dos de l’Etat. Sauf que les propriétaires des maisons étaient, soit des ministres, soit des hauts fonctionnaires de l’Etat qui mettaient leurs biens à la disposition de l’Etat parfois sans appel d’offres.

Ainsi, des centaines de milliards étaient jetés par la fenêtre chaque année pour enrichir ceux qui avaient volé l’Etat et avaient trouvé un moyen bien huilé pour le dépouiller encore un peu plus, à savoir, bâtir avec l’argent volé à l’Etat pour faire louer leurs immeubles à l’Etat à prix d’or. Henri Claude Oyima, ministre l’Economie et des Finances, de la Dette et des Participations, vient donc de prendre une lourde décision en mettant le pied dans la fourmilière en décidant de tout suspendre. Mieux, il a décidé de lancer un audit complet sur ce dossier pour ces 13 dernières années. Il a donc décidé de remuer le caca et ça commence déjà à sentir dans le G2 où ils sont nombreux dans ce juteux business…
Reste à savoir quand, comment et par qui sera mené l’audit et pour quel résultat. Est-ce pour analyser les contrats ? Savoir qui a volé l’Etat à ce niveau ? Ça va commencer quand pour s’arrêter quand ? Les résultats seront-ils rendus publics ? Autant de questions que les Gabonais se posent sur cet acte salutaire et courageux d’Henri Claude Oyima…

Pourquoi se limiter à 13 ans alors que le système perdure depuis Bongo père ?

Parce que si l’Etat n’a pas les moyens de se doter d’un patrimoine immobilier complet – ce qui le pousse à louer -, personne ne peut nier que, depuis près de 13 ans, l’affaire était devenue incontrôlable. L’enveloppe avait explosé. Des sociétés – et même des sociétés écrans immobilières montées par des proches d’Ali Bongo et de Sylvia, y compris Sylvia elle-même – prospéraient et proposaient des immeubles à louer à l’Etat à des prix très élevés. Un véritable pognon de dingue qui pouvait pourtant permettre à l’Etat de construire ses propres immeubles. Pire, certains immeubles n’étaient loués que sur papier. Autrement dit, aucun service de l’Etat n’y était logé. Parfois c’était des amis, des copains et coquins. Mais c’est l’Etat qui claquait.
L’audit d’Henri Claude Oyima devra donc démontrer quels types de bailleurs sont mouillés dans ce dossier. Qui sont les propriétaires des sociétés écrans ? Arrivera-t-on à des poursuites contre des bailleurs véreux ? HCO, qui a hérité de ce dossier explosif qui mêle personnalités publiques influentes, hauts gradés de l’armée, hauts magistrats et autres grosses légumes du Haut-Ogooué, aura-t-il la force pour s’attaquer à tous ces fauves aux dents longues et qui ne vont pas tarder à montrer les crocs..?
Et l’escroquerie était bien huilée. Tout partait par le montage d’une société immobilière par un proche du pouvoir ou une personnalité influente de ce pouvoir. Ensuite, ce dernier trempait les mains dans la caisse pour, soit construire un grand immeuble, soit s’acheter un vieux bâtiment qu’il rénovait. A partir de là, il proposait son immeuble en location à l’Etat et à un prix exorbitant en faisant prévaloir son titre, sa fonction ou même ses soutiens à un niveau suffisamment élevé au sein du pouvoir. Et, sans la moindre négociation, l’administration donnait son accord sans même aller contrôler l’immeuble en question pour savoir s’il en vaut le prix. Les loyers pouvaient alors couler tous les mois. Et tant pis pour l’Etat si les paiements tardent. L’affaire était menée en justice pour réclamer de lourds dommages et intérêts. Une fois le rendu du tribunal en main, on pouvait aller négocier les paiements au trésor avec promesse de commission au cas où le paiement se faisait en urgence…
Cet audit, s’il aboutit et les conclusions rendues publiques, aura le mérite de montrer aux yeux des Gabonais que non seulement plus rien ne sera comme avant, mais aussi confondre les bailleurs véreux qui auront volé l’Etat via des conflits d’intérêt. Et l’Etat se trouvera en mesure de saisir les immeubles construits avec de l’argent volé dans ses caisses ou alors de se faire rembourser, sous peine des poursuites judiciaires…
Reste à savoir si le gouvernement actuel aura le courage d’aller jusqu’au bout en s’en prenant aux puissants des anciens régimes jusqu’à les faire tomber. HCO a secoué le cocotier, nous attendons que les noix tombent. Certainement pas sur la tête du gouvernement !

GPA

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