La promotion de Jean-Claude Ivala au sein de la dernière équipe gouvernementale remaniée jeudi de la semaine dernière consacre enfin le retour aux affaires du Centre des libéraux réformateurs (CLR) de Jean-Boniface Assélé. Lot de consolation pour une formation politique qui mériterait mieux et davantage tant l’engagement pour la consolidation du pouvoir actuel, depuis 2016, ne s’est pas démenti en dépit des vicissitudes. Les autres composantes de la majorité républicaine et sociale pour l’émergence, comme l’Udis et le PGCI, sont restées en rade.
Jean-Boniface Assélé, le président du Centre des libéraux réformateurs, vient d’être très justement récompensé, mais, malgré tout, à minima, des efforts qu’il n’a eu de cesse de déployer ces derniers mois afin de sortir les principaux partis politiques alliés du PDG autour du président de la République de l’isolement et de la marginalisation dans lesquels ils étaient tenus depuis la longue absence de ce dernier.
C’est dans une très longue interview accordée à notre média en fin d’année dernière, que le leader de la formation réformatrice, avait crié tout haut, son dépit de voir qu’une poignée de d’individus inconnus du landerneau politique qui a bataillé fermement pour maintenir à flot un pouvoir sérieusement balloté par les vents de la violente contestation postélectorale, avait, pour ainsi dire, pris en otage le chef de l’Etat. L’encerclement d’Ali Bongo Ondimba, pour le soustraire au contact de ceux qui ont mouillé était tellement serré, que lui-même, Assélé, n’a pu le voir d’assez près, que lors de la dernière concertation politique co-présidée par Alain-Claude Bilie-By-Nze. Un homme dont il avait dit le plus grand bien avant même son entrée en fonction, à travers nos colonnes dans l’entretien que nous évoquons plus haut.
Est-ce à l’issue de ces assises de mars dernier que le futé politicien, qui avait déjà reçu la première réunion à ce jour de la Majorité Républicaine et Sociale Pour l’Emergence en présence de Steeve Nzegho Diecko à sa permanence du K-baret des artistes, a commencé par plaider sa cause ? Fort probablement. Mais le général à la retraite, qui s’y connait en stratégie, n’a pas relâché pour autant la pression sur l’Exécution, en convoquant le mois dernier une grande réunion des cadres du Clr. Rencontre qui pour beaucoup, avait des allures de chantage et de déjà vu de sa part à l’approche des échéances électorales que le PDG ne peut espérer aborder sereinement avec des novices et des inconnus.
La promotion au gouvernement de Jean-Claude Ivala, vice-président du parti, en tant que ministre délégué auprès du ministre d’Etat à l’intérieur, en charge du portefeuille de la Sécurité, vient donc de marquer le retour aux affaires d’un Clr que son fondateur venait de sauver des de l’enlisement dans lequel certains lieutenants, dont sa propre fille, avaient tenté de le conduire maladroitement ; et pour des calculs d’intérêts personnels dont le fondateur a très vite fait la lecture.
Sylvanal Békan