En attente depuis deux semaines de leurs salaires, les douaniers en poste dans la province de l’Ogooué-Maritime (G8) et réunis en un collectif baptisé Collectif des agents des douanes en poste dans l’Ogooué-Maritime (CDOM) ont averti le gouvernement de l’imminence de leur riposte si, après le 15 août prochain, ils ne perçoivent toujours pas leurs salaires.
En effet, dans un communiqué daté du 07 juillet 2018 parvenu à notre rédaction, le Collectif des agents des douanes en poste dans l’Ogooué-Maritime (CDOM) s’est montré non seulement solidaire de la dynamique de contestation de l’amateurisme, sinon de la politique expérimentale d’Ali Akbar Onanga qui prive des milliers d’honnêtes fonctionnaires gabonais de leurs soldes du mois de juillet sans cause, mais aussi ont dénoncé « l’espèce de magie dans le fonctionnement des appareils de l’Etat ».
Constat de l’amateurisme du gouvernement
Sans langue de bois, les douaniers de l’Ogooué-Maritime ont tenu à rappeler à la junte que non seulement, à l’instar des autres corps et services de l’administration publique, ils ne sont en rien responsables de la situation actuelle de quasi faillite des finances publiques, mais aussi « se refusent de faire les frais de l’incompétence manifeste de certains à trouver les solutions concrètes » au fiasco dans lequel ils ont délibérément plongé le pays. Non seulement ils estiment que la junte a menti en annonçant ne pas étendre la mesure aux agents publics de l’intérieur du pays, vu qu’ils sont sur bon de caisse, mais en plus, rien n’est fait ni par leur hiérarchie directe (direction générale), ni par leur tutelle (ministre Ogandanda) pour qu’une issue réaliste soit trouvée à leur situation depuis deux semaines. Une désinvolture qui montre l’espèce de mépris de ce régime vis-à-vis des Gabonais en général et des douaniers en particulier.
Pour administrer la preuve de leur rendement, le CDOM a rappelé avoir engrangé, pour le compte du Trésor public, près de 3 milliards de Fcfa l’année dernière pour un effectif d’à peine 85 agents. Ce qui est incompréhensible au regard de la suspicion d’incompétence qu’ont les émergents à l’égard des fonctionnaires, comme si, de l’autre côté, ils étaient plus diplômés, ou auraient des CV élogieux de grands manageurs. La plupart étant, au demeurant, passibles d’emprisonnement pour détournements de deniers publics au regard de leurs signes extérieurs d’aisance et de richesse sans cause.
L’ultimatum fixé au 15 août 2018
La sortie du CDOM sonne au sein des douanes gabonaises comme un déni fait aux syndicats des douanes qui ont pignon sur rue à Libreville et dont certains leaders émargent dans la galaxie des corrupteurs du régime en se faisant soudoyer à de dizaines de millions, préférant délaisser la situation de leurs collègues. On a d’ailleurs vu certains faire une sortie au sein du curieux syndicat dénommé USP (Union sacrée pour la patrie) qui soutient les mesures d’austérité contre les fonctionnaires. Quand l’argent et le tribalisme nous tiennent ! N’empêche, les douaniers de l’Ogooué-Maritime, mobilisés depuis 2014 au sein du CDOM, ont donc lancé un ultimatum au gouvernement qui prendra fin le 15 août prochain. Passé ce délai, il faudra redouter la fermeture des services douaniers au port de Port-Gentil (la capitale économique) et des pertes de l’ordre de plusieurs centaines de millions de Fcfa ! Voilà où mène la politique expérimentale.