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Pratiques frauduleuses et entourloupes de Total au Gabon contre ses anciens employés : Le procès le plus long de l’histoire du pétrolier au Gabon

Un groupe de salariés proches de la retraite pour certains, partis de l’entreprise en 2016 sans protocole d’accord bipartite, mais sur la base d’un départ volontaire proposé unilatéralement par une entreprise en difficulté selon les rapports financiers publiés, mais pas forcément fidèles à la réalité, ont exigé suite au constat des entourloupes de leur ancien employeur dans le calcul de leurs droits, que les droits légaux applicables en République gabonaise leur soient appliqués dans le cadre de leur séparation, sans douter de sa bonne foi.

Si Daryl F. Zanuck, auteur du film à succès « Le jour le plus long » avait séjourné au Gabon ces dernières années, il aurait très certainement trouvé matière à tourner une série de téléréalité à l’américaine, en s’inspirant des tribulations de la filiale gabonaise du Groupe Total SA, dans l’interminable procès qui l’oppose à ses anciens salariés.
Ces agents qui se séparaient de Total Gabon, c’étaient malheureusement trompés, car la direction de Total Gabon a a usé de subterfuges comme à son habitude. Cette séparation a pris la forme d’une arnaque de la part de Total Gabon. L’entreprise va alors utiliser la naïveté de ceux-ci pour les flouer dans le calcul des droits légaux qui sont pourtant encadrés par les textes en vigueur en République Gabonaise.
L’ire et la stupeur sont d’autant plus graves que cette arnaque a eu pour acteurs principaux, des bras séculiers, cadres nationaux qui ont été récompensés pour cette basse besogne : l’un de la coquette somme d’un demi-milliard de Fcfa, soit environ 763 000 euros sans la déclarer au fisc, l’autre d’une énième promotion dans l’hexagone au siège de cette gigantesque mafia puis, pour le troisième, d’une promotion à des hautes responsabilités au sein du comité directeur du Groupe Total. Les anciens collaborateurs qu’ils ont crus naïfs, ont fini par se constituer partie civile et ester en justice l’entreprise pétrolière.
La supercherie est découverte après un examen détaillé des conditions de leurs départs, sous la supervision de l’Inspecteur Provincial du Travail en charge du secteur pétrolier. Le constat est clair et sans équivoque : les différentes rubriques qui ont constitué les sommes versées aux partants n’étaient pas conformes à la réglementation gabonaise ! Un constat qui a été signalé à la direction de l’entreprise, au ministre du Pétrole et des hydrocarbures de l’époque et à Patrick Pouyanné, directeur du Groupe Total. La réponse de ces derniers, comme un concert philharmonique était que : « les calculs ont été faits en conformité avec les règles d’éthique du groupe Total ». Bien entendu, une réponse soufflée par le directeur général gabonais de Total Gabon, le premier de cette entreprise, qui était dans son rôle, conformément à la sulfureuse mission dont il avait la charge, dans ce qui est supposé être son pays. Nous étions en début d’année 2017.
Ce n’est que par la suite, en octobre 2018, qu’intervient monsieur ce Directeur général de Total Gabon, donnant l’impression d’être surpris par les requêtes de ses anciens collaborateurs, pour jouer à la politique de la ‘’main-tendue’’. Une véritable illusion car la seule rencontre s’est résumée pour ce qui le concerne, à se soucier de l’image de l’entreprise depuis le conflit ouverts avec les anciens salariés, ses anciens collaborateurs et de répéter laconiquement qu’il était persuadé que son Directeur des Ressources humaines avait correctement fait son travail ; ce qui est une imposture, quand on connaît ce DRH. Lui rappelant que l’image de Total Gabon qui a fait des envieux et qui est l’œuvre de ses interlocuteurs du jour, pour avoir en leur temps contribué à écrire les plus belles pages de l’histoire d’Elf Gabon devenue Total Gabon, les anciens salariés lui ont fait savoir que la bonne image ne faisait plus partie de leurs préoccupations, mais que c’est aux jeunes générations de s’en préoccuper désormais. Surpris par cette réponse sèche et sans détour, le Directeur général promit une autre rencontre un mois plus tard. Cette rencontre n’a finalement jamais eu lieu.
Et, malgré les multiples tentatives de réconciliation de l’inspection du Travail, Total Gabon n’a jamais daigné répondre aux convocations de cette administration. Les rares fois où la direction de cette entreprise a bien voulu se déplacer, c’était pour afficher avec arrogance, le mépris qu’elle a des lois gabonaises. Il en a toujours été ainsi à chaque fois que Total Gabon devait se plier à la réglementation du Gabon, pays qui l’héberge et lui a permis de s’enrichir outrageusement avant d’envisager son retrait du Gabon en toute discrétion.
C’est donc cette attitude irrévérencieuse pour ne pas dire impérialiste qui a contraint malgré eux, les anciens salariés à se constituer partie civile et ester en justice contre l’entreprise hors-la-loi, en portant l’affaire devant le tribunal de première instance de Port-Gentil.
Les salariés n’ayant pas le même entregent que celui qui a fait plier Total Gabon dans une affaire de redressement fiscal en 2014 pour cause de multiples fraudes de l’entreprise, le premier épisode s’est soldé par un échec, les anciens salariés ayant été déboutés pour des raisons fallacieuses.
Fin 2018, sans se décourager, les anciens salariés affutent leurs armes en concertation avec leur avocat pour relancer l’affaire auprès du tribunal et montrer leur détermination à faire dire le droit, rien que le droit.
Devant le constat, c’est sans surprise qu’ils notent que les magistrats, plutôt que de dire le droit, ‘’vont en recyclage à Total Gabon’’ avant de rendre les décisions. Des décisions jugées iniques, en total décalage avec l’objet des requêtes. Face à cela, les salariés ont redoublé de détermination en interpelant, toutes les parties concernées par la violation du droit du travail, en l’occurrence par une entreprise comme Total Gabon, caractérisée par un mépris hérité du passé colonial de sa maison-mère, le groupe Total.

 

 

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