Input your search keywords and press Enter.

Ngounié/Makongonio : le poids de l’Histoire refait surface, 40 ans après la tragédie

Le 1er septembre 2025 à Makongonio, quarante ans après la catastrophe aérienne qui a endeuillé la localité, le Gabon reconnaît enfin officiellement ce drame longtemps ignoré. L’inauguration d’un mémorial sur le site du crash, en présence de la Première Dame Zita Oligui Nguema, marque un tournant dans le travail de mémoire nationale.

Le 28 juin 1985, un hélicoptère s’écrasait dans cette zone reculée de la province de la Ngounié, provoquant la mort de dizaines de personnes et plongeant de nombreuses familles dans le deuil. Jusqu’ici, aucun hommage officiel n’avait été rendu aux victimes, un silence pesant, vécu comme une forme d’oubli volontaire par les survivants et les proches des disparus.

C’est donc un geste fort qu’a posé la Première Dame, en dévoilant ce mémorial érigé « dans la dignité et le respect », selon les mots de Jean Remy Junior Makaya, représentant des rescapés et fils d’une victime. « Nous trouvons enfin un lieu pour poser nos douleurs, honorer nos disparus, et transmettre aux générations futures l’histoire de Makongonio. Non pas comme une simple tragédie, mais comme un pan de notre mémoire nationale », a-t-il déclaré avec émotion.

À travers sa présence, Zita Oligui Nguema a adressé un message fort aux familles et à la nation : celui de la reconnaissance, de la compassion et de la volonté de tourner une page douloureuse, sans l’effacer. « Votre présence à nos côtés en ce jour historique est bien plus qu’un geste symbolique. C’est un acte de solidarité envers celles et ceux qui ont perdu un être cher », a ajouté Makaya.

Cette reconnaissance officielle intervient dans un contexte politique nouveau, marqué par une volonté affichée de transparence, de réconciliation et de restauration de l’État de droit. Depuis plusieurs années, des voix réclamaient que lumière soit faite sur ce drame oublié de l’histoire gabonaise.

Avec ce mémorial, Makongonio entre enfin dans la mémoire collective. Un rappel que, malgré le silence et le temps, l’Histoire finit toujours par ressurgir.

Lecia Marline

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *