Il y a bientôt trois semaines déjà que l’actuel PM a reçu l’imprimatur de la représentation nationale suite à sa déclaration de politique générale déclinée en 12 axes. Mais tout le monde a vite compris qu’il s’agissait là d’un simple habillage politique et stratégique d’intentions, car six mois, c’est bien court pour convaincre. Et si on organise un simple sondage à ce propos, une écrasante majorité de Gabonais diront que l’homme va lamentablement échouer. Ceci pour plusieurs raisons.
La première, de Paul Biyoghe Mba à Bilie-By-Nze, l’enfant-roi a nommé plus de sept PM en 14 ans. Les uns et les autres ont délivré un bilan lamentable. Celui d’Ossouka Raponda étant le plus médiocre.
La deuxième, les PM précédents, contrairement à celui d’AC, ont eu plusieurs années alors que lui ne dispose que de six maigres mois et en pleine année électorale. Réussir, pour un gouvernement qui va bientôt aller en campagne, relève du miracle.
Troisième raison, chaque Premier ministre qui arrive semble marqué par une tare congénitale, celle de « doit échouer ». Et si l’on ajoute le fait qu’il s’est installé au palais une caste d’ados pubères tatoués kleptomanes qui n’ont jamais fait mystère de la haine qu’ils affichent envers le natif de Makokou, on ne voit pas trop bien ces derniers ne pas lui savonner la planche et continuer à dilapider allègrement le moindre copeck qui entre au trésor public. Si l’année dernière, une source au trésor nous a avoué que Médias 241 (un des médias d’Ella Ekogha, alias Pablo Escobar) touche 60 millions par mois et que ce monsieur « dispose de plusieurs OP (ordre de paiement) au trésor », il est loin d’être le seul. La démesure financière dont ferait preuve actuellement Madame Ian Ghislain Ngoulou à Fougamou est bien le signe que son époux qui, officiellement n’est plus rien au palais, mais garde son influence là-bas grâce à ses liens avec Noureddin. Il continue, lui aussi, à émarger et à piller allègrement le trésor. Et la ruée vers l’or des ados pubères, liée à leur haine envers le PM, nous réserve des lendemains déjà connus avec les autres gouvernements…
En revisitant sa déclaration de politique générale déclinée le 24 janvier dernier, ACBBN a fait une brillante démonstration de ses intentions, agissant ainsi comme une personne qui croit avoir du temps devant lui pour mettre en œuvre les 12 axes du programme qu’il a déroulé. Mais avec le recul que permet le temps, trois écueils se posent déjà sur son chemin : le temps, les moyens et les ennemis politiques de son camp. Comment pense le PM pour gagner la confiance des populations ? Y pense-t-il seulement, lui qui se sent plus dans la peau de pédé-giste que de PM ? « Le PDG ne vous passera jamais le relais », avait-il répondu au député Akure Davain. Non, un PM en posture républicaine doit se débarrasser de ses habits partisans. Mais certainement qu’il s’était laissé piéger par l’émotion…
En outre, au PDG, on n’est pas idiot. Ils savent que quelqu’un de la trempe politique de Bilie-By-Nze arrive à la Primature avec deux fers au feu. Le premier, faire élire Ali Bongo Ondimba avec ou sans la transparence, au cas où ce dernier se porterait candidat et espérer revenir à la Primature. Le deuxième, se porter lui-même candidat au cas où l’enfant-roi, affaibli par la maladie, choisirait de jeter l’éponge. Et, à ce niveau, tout le monde comprend que le PM arrive à la Primature au bon moment.
Sa réussite va dépendre non seulement de tous ces facteurs, mais aussi de la manière dont il va chercher à établir la confiance avec tous les Gabonais et non avec les seuls pédé-gistes. Pour cela, la tchatche seule ne suffira pas. Il lui faudra avoir la politique de ses moyens et les moyens de sa politique. En gardant à l’esprit que, de là où il est, il y a des coups à donner, mais aussi des coups à prendre. Pour le moment, ACBBN peut croiser les doigts et bien serrer les fes…ses, car un report inéluctable des élections, du moins la présidentielle, pourrait lui servir de bouée de sauvetage inespérée.