Hommages appuyés de son président au sortir du dernier congrès du parti toujours cher à Guy Nzouba Ndama. Vide fait autour de lui avec tous ces débauchages orchestrés par le parti au pouvoir. Enfin, cette poignée de mains avec un président sortant, irrémédiablement sur la sortie, qui préfigurerait une alternance au pouvoir que l’ancien maire de Lambaréné a pronostiquée obligatoire cette année. Avant d’en arriver-là, il faudrait que Moukombo, qui n’a de toutes façons plus de choix fiables, consente à le positionner.
L’aventure fâcheuse de Nzouba Ndama à la frontière congolaise, dans le Haut-Ogooué en octobre dernier, et les achats/démissions en cascade, depuis avant cela, de hauts cadres de la formation politique Les démocrates pourraient ouvrir les portes de la compétition présidentielle à celui qui apparaît aujourd’hui comme le soutien le plus fidèle et le mieux outillé politiquement du président assigné à résidence et, pour tout dire, durablement neutralisé.
Bien avant ces malheureux concours de circonstances, qui pourraient faire le bonheur de l’ancien-maire lambarénéen, ce sont les propos élogieux du président de son parti, lors du dernier congrès, qui semblent avoir entrouvert les issues d’un possible positionnement du président du groupe parlementaire à l’Assemblée nationale.
Autre signe possible du destin, diversement commenté, cette poignée de mains, plutôt chaleureuse, avec le président de la République bientôt sortant et probablement sorti qui peut avoir tout intérêt à commencer à construire des passerelles de convivialité avec un successeur en capacité, quelque part, de gérer son futur judiciaire. Parce que le bonjour passé à un adversaire politique, toujours illustre, ne doit aucunement signifier une quelconque abdication. D’autant plus qu’Ali Bongo Ondimba, qui a ses relais communicationnels et de renseignements partout dans la ville et à travers tout le pays, est bien informé de ce que Séraphin Akure Davain veut imposer, cette année, l’alternance au sommet de l’Etat au Gabon. En homme politique averti, le chef de l’Etat gabonais sait aussi qu’en politique tout reste possible à tout moment.
Déjà remarqué par l’opinion à travers la qualité et la densité de ses interventions à l’Assemblée nationale, Guy Nzouba Ndama a estimé qu’il se devait lui-même de valider le satisfecit général. En effet, aussitôt réélu pour un nouveau mandat de cinq ans à la tête du bureau exécutif du parti politique Les démocrates, il n’a pas tari d’éloges sur le président de son groupe parlementaire à l’Assemblée nationale. Au point, à l’époque, que certains analystes avaient conclu à une mise en lumière particulière du député du 2ème arrondissement de la commune de Lambaréné pour la présidentielle de plus en plus proche. Tellement proche que Nzouba, victime de tant de trahisons, ne voudrait plus tergiverser et prendre le risque de capitaliser sur d’autres « souris » qui se cacheraient encore dans le « sac d’arachides » possiblement hérité de son ancien job à la tête de l’Assemblée nationale.
Sylvanal Békan