Le 17 mai 2021 dernier, le journal en ligne proche du cabinet du président de la République, Médias 241, sonnait la charge à l’arme lourde contre Eugène Mba. Selon des informations publiées par ce site, le maire de la commune de Libreville pourrait rejoindre son prédécesseur à « Sans-famille », le pénitencier de Libreville. Eugène Mba est accusé d’avoir signé des factures et mandats de paiement pour le décaissement, en 2 jours, d’environ 338 millions de francs cfa pour des travaux d’assainissement non effectués dans les 6 arrondissements de Libreville. Vérification faite, le décaissement n’a jamais eu lieu jusqu’à ce jour. L’entreprise demandait plutôt une garantie de paiement.
Nous nous sommes alors posé la question comment un journal, dont le propriétaire est censé être du même bord politique que le maire de Libreville, peut-il ainsi le dézinguer à l’arme lourde pour une faute qu’il n’a pas commise sans même lui donner la chance de se défendre. De nos investigations, il ressort que depuis l’ère Léandre Nzuè, l’actuel directeur de cabinet de Nourredin Bongo Valentin, Ian Ghislain Ngoulou, avait pratiquement pris le contrôle de l’hôtel de ville en nommant ses proches à des postes clés. Notamment, la directrice générale des ressources humaines et des affaires sociales, Mme Koumba Malékou, épouse Moussadji ; la directrice générale des finances, Mme Gisèle Yolande Mombo ; le directeur général des affaires économiques, M. Franck Lionel Tchandi Dine Bello. Un attelage qui, semble-t-il, n’était pas du goût du nouveau maire Eugène Mba. Il va donc travailler à déstructurer la toile de Ian Ngoulou. Mme Gisèle Yolande Mombo est donc relevée de ses fonctions, ainsi que son adjoint. Ils sont remplacés par d’autres compatriotes, notamment Zeph Etoto et Diouf. Sont-ils moins Gabonais que les hommes de Ian Ngoulou ? Passons !
Seulement voilà ! C’est tout de même bizarre que des informations sensibles concernant la comptabilité de l’hôtel de ville apparaissent dans la presse et les réseaux sociaux juste après le limogeage de Mme la DG et M. le DGA des finances ! L’opinion comprend que le fait de partir de ces postes que l’on dit juteux est loin de leur plaire. Alors, ils décident de casser la baraque. Or, dame Gisèle Yolande Mombo, n’est rien d’autre que la propre belle-mère de Ian Ghislain Ngoulou.
Ainsi, Ian Ngoulou a donc décidé de sortir le grand jeu en menaçant le vieux Eugène Mba d’emprisonnement. Ira-t-il jusque-là au moment où les notables fang de l’Estuaire ne cachent plus leur frustration suite aux humiliations qu’ils subissent pour la préférence omyènè…
D’ailleurs, on en était là jusqu’au moment où madame le gouverneur de la province de l’Estuaire sort du bois et passe, elle aussi, un savon au maire de Libreville en ce qui concerne les recrutements à la mairie et les nominations. Quelle mouche a bien pu piquer Marie Françoise Dikoumba pour exiger du maire de Libreville le gel des nominations et des recrutements ? Ian Ngoulou l’aurait-il poussée à l’acte ? Dikoumba ira jusqu’à exiger du maire de garder en fonction les agents qu’il venait de remercier. Il faut comprendre que Ian Ghislain Ngoulou est passé par là. Aura-t-il le scalp, sinon la démission d’Eugène Mba ? Rien n’est moins sûr. Si tout le monde s’accorde à dire que Ian Ngoulou cherche à pousser Eugène Mba à la démission, on conseille aussi au maire de Libreville de ne pas aller jusque-là et si Ian Ngoulou est vraiment courageux, qu’il aille jusqu’au bout de sa logique en faisant démissionner lui-même Eugène Mba et le jette en prison comme il le projette dans la presse à sa solde. Et là on saura qu’il est un vrai garçon. Qu’il a quelque chose qui se lève entre les cuisses. Sinon on comprendra plutôt qu’il est une sorte de chien avec des crocs qui aboie, mais ne mord pas.
Venons maintenant à l’affaire du décaissement de la bagatelle de 338,9 millions à la mairie de Libreville ! S’il est vrai que des documents de paiement ont effectivement été signés en guise de garantie, mais il est également vrai que, jusqu’à ce jour, aucun sou n’a été décaissé. Ceux qui connaissent Eugène Mba disent de lui qu’il est un homme effacé, droit, respectable et rigoureux. Ce banquier de profession est loin d’être le voleur que Ngoulou veut nous présenter. Sauf que, suite à la task force de Nourredin, où de nombreux patrons d’entreprises ont été humiliés, certains refusent de travailler pour l’Etat sans garantie de paiement. Il semble que Jeta Groupe, l’entreprise incriminée, aurait donc voulu s’entourer de garantie de paiement. Difficile pour nous de conclure si l’opération est légale ou pas, mais tout le monde a bien vu le maire Eugène Mba lancer au cinquième arrondissement de Libreville les travaux de récurage des caniveaux dont le paiement est décrié aujourd’hui par le directeur de cabinet de Nourredin. C’était dans la matinée d’hier, du côté de Lalala.
Vivement qu’on arrête avec cette République des humiliations ! Depuis un moment, des hauts commis d’Etat et des notables de la République sont publiquement humiliés par des gamins qui peuvent avoir l’âge de leurs petit-fils. Pour peu que la bouille de Léandre Nzuè ne leur revenait plus, il a été relevé de ses fonctions de manière humiliante et jeté spectaculairement en prison. Pour leur avoir demandé le respect des textes qui régissent le fonctionnement de l’UOB, l’ancien recteur, Marc Louis Ropivia, est humilié et traité de vulgaire voleur. Pour préserver son honneur, sa réputation et sa dignité, il a choisir lui-même de démissionner. Du fait qu’il manque de l’eau au prytanée militaire, le DG de la SEEG est humilié et traité de corrompu. Pour avoir voulu faire jouer son autorité à la tête de la municipalité de Libreville, Eugène Mba est, à son tour, humilié et traité de vulgaire voleur par les mêmes gamins, visiblement, à l’éducation inachevée.
A qui le tour demain ? Il faut que ça s’arrête !