Le processus d’un prochain hold-up électoral en août prochain a commencé avec la mise en place du CGE. Alors qu’il y avait plusieurs candidats à la moralité acceptable, le PDG y a placé un militant tapageur à la moralité douteuse, un repris de justice pour viol et inceste. Il vient de se poursuivre avec le quitus donné à Ali Bongo par la commission médicale qui dit qu’il serait en bonne santé pour être candidat. Le moment venu, le CGE et la Cour constitutionnelle feront le reste comme à l’accoutumée. Seule la volonté du peuple pourra sauver le Gabon.
Sont-ils poursuivables en cas de forfaiture ? Il semble que la loi ne le prévoit pas. Mais la commission médicale de validation des candidatures à l’élection présidentielle mise en place par le régime en place et composée de militants du PDG s’est tiré une balle dans le pied non sans se décrédibiliser aux yeux des Gabonais. Sauf s’ils ont porté des œillères, mais il est impossible que ces gens-là n’aient pas pu voir ce que tout le monde voit, l’état de santé physique et mentale chancelant d’Ali Bongo. Conséquence, ils sont accusés, à tort ou à raison, de s’être fait graisser la patte afin de fermer les yeux sur le cas de l’indigent candidat émergent. Un jour, ils devront rendre compte devant l’histoire ou devant leurs enfants et petits-enfants.
En effet, le dossier médical du candidat à la présidentielle est déterminant dans ce sens qu’il est non seulement le premier document demandé, mais aussi celui qui ouvrira la porte à tout impétrant pour la présidentielle. C’est, en fait, un certificat d’aptitude qui dit que la personne qui sollicite le suffrage des Gabonais est physiquement et mentalement apte et digne de briguer ce poste sans que, pour des causes de limite physique et mentale, il aille faire honte à son peuple à l’étranger et devienne la risée du peuple à travers le monde comme c’est le cas actuellement. Si cette commission avait bien fait son travail, Ali Bongo Ondimba n’aurait jamais franchi ce cap et sa candidature aurait été invalidée, lui-même étant invalide. Mais la puissance du pouvoir et la docilité militante ont certainement poussé ces médecins et, accessoirement, militants du PDG à lever le pied et fermer les yeux sur l’invalidité de Boa…
Partant de là, l’enfant-roi a compris que ses camarades venaient de lui ouvrir un vaste boulevard pour le 26 août prochain. C’est avec joie, d’ailleurs, qu’il est allé trouver un autre militant du PDG qu’il avait lui-même désigné et investi à la tête du CGE, le camarade Stéphane Bondha, un bagnard peu fréquentable. Qui peut imaginer un seul instant le camarade Bondha dire que le dossier de son distingué camarade n’est pas bon ? D’ailleurs, ce n’est pas son rôle, même l’acte de naissance du monsieur poser problème. Mais l’ayant déjà utilisé deux fois, en quoi peut-il encore poser problème cette année ?
Que reste-t-il ? Il reste à Ali Bongo et ses hommes à mobiliser des milices privées, les forces de l’insécurité pour qu’au soir du 26 août prochain, s’il est battu dans les urnes comme d’habitude, il soit déclaré élu par le camarade Bondha. En effet, selon des sources dignes de foi, cette année, au soir de la proclamation des résultats, Ali Bongo va sortir ses chars et boucler tout Libreville. Impossible donc de protester. Et c’est dans la même logique que Marie Madeleine Mborantsuo, recevant les dossiers envoyés par le CGE, après avoir fait quelques réglages, va proclamer urbi et orbi la victoire d’Ali Bongo pour un nouveau et troisième mandat de cinq ans.
Sauf que, cette fois-ci, il est difficile de dire si, malgré la présence des forces du désordre et de l’insécurité, malgré la présence des milices privées et des mercenaires étrangers, les Gabonais se laisseront faire. Depuis un moment, « on va encore faire comment ? » disparaît de leur langage pour laisser place à l’indignation et à la protestation. Voilà quelqu’un qui, incapable de diriger un pays en 14 ans de pouvoir et qui, malgré le fait qu’on lui ait fait savoir que sur les 113 promesses faites en début de son mandat, il n’en a réalisé que 12 seulement, veut encore bien enfoncer le pays dans les profondeurs des abîmes. Nous refuserons cela.
A tous ceux qui ont pris la lourde responsabilité de soutenir cet homme et de faire confisquer le destin du Gabon en jouant aux collabos, Montesquieu rappelle ceci : « Au soir de la libération, on n’embrasse pas les collabos, on les fusille ».
Laurent Lekogo