Très attendu pour ce lundi 24 février 2020 par de nombreux compatriotes, le procès de Bertrand Zibi Abeghe s’est soldé par une déclaration d’incompétence de la Cour d’appel qui devait statuer sur la demande de liberté provisoire formulée par les avocats de l’ancien député du Haut-Ntem . Le 9 mars prochain, le Tribunal de Libreville jugera au fond les faits de détention illégale d’armes à feu, instigation aux actes ou manœuvres de nature à provoquer des troubles, et manifestation contre l’autorité de l’État pour lesquels il est incarcéré depuis fin août 2016.
Se fondant sur les dispositions de l’article 400 alinéa 3 du Code de procédure pénal et de la jurisprudence de Landry Amieng Washington qui avait demandé et obtenu du Tribunal de Libreville de comparaitre en tant qu’homme libre, les avocats de Bertrand Zibi avaient sollicité sa mise en liberté provisoire. A cette demande, la Cour d’appel s’est déclarée ce lundi 24 février 2020 incompétente, sans toutefois en décliner les motivations.
Une décision à la suite de laquelle le juridique, le politique et la société civile se sont exprimés pour traduire leur incompréhension. Pour sa part, Maître Jean Paul Moumbembe, avocat de Bertrand Zibi, a déclaré, « j’ai l’impression que le pouvoir judiciaire est aux ordres ; je le dis avec force (…) Comment peut-on se déclarer incompétente sur une question sans nous renvoyer devant une autre juridiction. Alors que ce sont des règles processuelles élémentaires ». Alexandre Barro Chambrier, président du Rassemblement pour la Modernité, a soutenu au sortir de l’audience que « Bertrand Zibi Abeghe est maintenu dans les geôles du pouvoir pour des raisons essentiellement politiques…Comment peut-on se déclarer incompétent ? Mais lorsqu’on est incompétent, qu’est-ce qu’on fait, on démissionne… » Quant à Simon Ndong Edzo, membre de la société civile, il s’est dit simplement « outré » par cette incompétence auto-déclarée par la Cour d’appel.
C’est dans cette ambiance de tristesse et d’incompréhension de la part des soutiens de Bertrand Zibi, que le Tribunal de Libreville a fixé la date du 9 mars prochain pour juger au fond les faits de détention illégale d’armes à feu, instigation aux actes ou manœuvres de nature à provoquer des troubles, et manifestation contre l’autorité de l’État dont est accusé le prévenu.