Depuis le vendredi 23 juillet 2021 dernier, la ville de Tchibanga, chef-lieu de la province de la Nyanga est en effervescence. Il semble que ce soit le procureur de la République, près le tribunal de ladite ville, qui aurait mis le feu aux poudres en incarcérant le chef d’antenne DGDI pour laver ‘’l’honneur’’ du gendarme. Un commando de la DGDI serait partie de Libreville ce dimanche, bousiller la prison de Tchibanga et extirper le collègue détenu. Commando qui aurait été stoppé par les militaires en poste à Mouila…
Selon la version qui nous a été rapportée, au mois de juin dernier, le Commandant Patrick Moubogha (chef d’antenne Direction générale de la documentation et de l’immigration-DGDI), se rend chez une commerçante en compagnie de l’un de ses collègues pour se restaurer. Sur place, l’officier de police est froissé par un compatriote qui va également lui manquer de respect. L’individu provocateur est tout de suite maitrisé, menotté et conduit au poste (Commissariat). C’est là, que déclinant son identité, on découvre qu’il s’agit en réalité, d’un gendarme, agent à la Direction générale des recherches (DGR) à Tchibanga). Et comme le veut la pratique entre corps habillés, le chef d’antenne DGDI va tout de suite remettre le gendarme interpellé à sa hiérarchie à Tchibanga. Théoriquement, l’affaire se serait arrêtée là. Sauf que quelques jours plus tard, le gendarme provocateur décide d’aller jusqu’au bout de sa logique en déposant plainte au tribunal, plus précisément au parquet. Donc entre les mains du procureur de la République Illitch Ndjeme Benga. Dans sa plainte, le gendarme affirme sans sourciller que les deux policiers l’auraient brutalisé et violenté et qu’il souffre de quelques traumatismes. Dispose-t-il d’un certificat médical ? Il semble que non ! Certaines indiscrétions laissent entendre que le gendarme était souffrant depuis un moment déjà. Autrement dit, son état de santé n’aurait rien à voir à la suite de son altercation avec les deux policiers de la DGDI.
Sauf que muni de la plainte, le procureur Illitch Ndjeme Benga fait un soit-transmis au B2, leur demandant de convoquer, d’entendre sur PV et de conduire au parquet, le Commandant Patrick Moubogha et son collègue. Les deux policiers ne s’exécuteront pas. Et pour cause, il existe une procédure assez particulière, sauf en cas de flagrant délit, concernant l’arrestation d’un agent des forces de l’ordre et plus encore un officier que l’on dit sans histoire. Procédure qui passe par la saisine de sa hiérarchie et qui atterrie à l’Inspection générale de police, qui délivre la mise à disposition de la justice après enquête et établissement d’un PV. C’est au nom de la méconnaissance de cette procédure ou son refus de l’appliquer par le tout puissant procureur, que les deux flics refuseront de se rendre auprès des militaires du B2 en poste à Tchibanga.
Refusant de saisir la hiérarchie de la police, le procureur va plutôt convoquer les témoins. Après les avoir entendu, il va lui-même, délivrer un mandat de dépôt uniquement contre le Commandant Moubogha, comment s’il avait une dent contre lui. Ce qui va susciter l’indignation et irriter pas mal de policiers, aussi bien à Tchibanga, qu’à Libreville, même au sein de l’opinion. Surtout lorsqu’on apprendra que le procureur Illitch Ndjeme Benga serait le parent du gendarme devenu la victime dans cette affaire.
Ne sachant pas trop comment faire exécuter son mandat de dépôt, en faisant publiquement arrêter le Commandant devant ses éléments, le procureur Illitch Ndjeme Benga sort le grand jeu. Il décide de tendre un guet-apens au Commandant qu’il appelle au téléphone, lui demandant de passer à son bureau récupérer un dossier. Sans se douter de rien (le procureur est le patron des OPJ), le vendredi dernier, Moubogha se rend alors au parquet prendre le fameux dossier. Mais à peine franchit-il la porte du bureau du procureur, qu’il est maitrisé par les éléments du B2 qui lui passent les menottes et le déposent au pénitencier de Tchibanga comme un vulgaire voyou, sans même en informer sa hiérarchie qui va l’apprendre par d’autres voix.
Dimanche 26 juillet 2021, coup de tonnerre. Il semble qu’un commando des éléments de la DGDI serait parti de Libreville et aurait reçu le renfort de leurs collègues de Tchibanga. Ensemble, ils sont allés cassés la prison de Tchibanga et délivrer le Commandant Moubogha. Sauf que sur le chemin du retour, ils seront stoppés par les militaires au niveau de Mouila. Voilà un dossier qui fait intervenir trois ministères, celui de l’Intérieur (police), celui de la Défense (gendarmerie et armée) et celui de la Justice (parquet).
Loin de nous l’idée de défendre la police, mais en bafouant les procédures au nom de son statut de procureur (maitre des poursuites) et en cherchant à humilier un officier de police dont la culpabilité n’est pas prouvé, le procureur Illitch Ndjeme Benga a visiblement mis le feu aux poudres et susciter l’ire de la police. Il devrait être le premier à en répondre et à payer le prix de son irrévérence et de son incorrection. Tout comme le gendarme qui a saisi le parquet, alors que c’est de lui que serait parti l’acte de provocation. Et à ce niveau, la hiérarchie de la gendarmerie auprès de qui l’élément a été remis, devrait être attendue.
Cela étant, on ne peut pas fermer les yeux sur l’acte posé par le commando venu de Libreville, quand bien même on peut lui trouver des circonstances atténuantes. Quoi qu’il en soit, si quelqu’un doit trinquer dans cette affaire et aller en prison, c’est d’abord le procureur Illitch Ndjeme Benga.