L’heure est grave en ce moment chez les émergents du Haut-Ogooué. Entre ceux qui conspirent en silence, ceux qui versent dans la félonie et la trahison et ceux qui complotent parce qu’ils ont été éjectés de la mangeoire. Aujourd’hui les risques d’explosion sont graves et évidents.
Depuis le mois de juillet, nous avons produit une série d’articles sur le climat malsain qui prévaut dans le Haut-Ogooué en ce moment. Cette province qui a confisqué le pouvoir depuis 50 ans, pourrait précipiter la chute du régime, si du moins ceux qui animent la contestation en ce moment ont la possibilité d’en découdre. Nous disions à l’époque que des réunions secrètes se tenaient çà et là, notamment à l’Assemblée nationale où un groupe de députés originaire du Haut-Ogooué conspire en secret.
Mais comme au PDG la traitrise est également la chose la mieux partagé. Une fiche de renseignement dont nous avons réussi à lorgner, dénonce le jeu trouble de ces honorables députés là. L’absence de preuve matériel, car n’ayant pas réussi à avoir copie dudit document, nous empêche de livrer leur noms. Mais ce que nous savons de sources sûrs, c’est qu’une fois la fuite sur ce document organisée, sa teneur est arrivée aux oreilles de certains acteurs de premier plan du Haut-Ogooué, certains d’entre eux, ont rejoint le maquis.
Ayant effectué dernièrement un voyage en France, Jean Pierre Oyiba sera suspecté de fuite. Est-ce vrai ? Nous ne pouvons le dire. Mais ce que nous savons, c’est que lors de son retour au pays, il serait allé faire allégeance chez qui de droit. Mieux, un document confidentiel est parvenu à notre rédaction, ce document signifiait clairement que les immunités de Jean Pierre Oyiba et Ali Akbar Onanga Y’Obeghe allaient être levées et ces derniers traduits en justice. Est-ce pour cela qu’Oyiba aurait décidé de faire profil bas ? Un autre député identifié comme faisant partie de la contestation pourrait avoir lui aussi des bricoles. Au-delà des crimes de détournement qui lui sont reprochés, il serait épinglé dans une affaire de mœurs. Dans nos sociétés, lorsqu’on épouse une femme et qu’elle vient avec un enfant en bas âge, cet enfant devient notre enfant. Or, le député en question entretiendrait actuellement une relation nuptiale avec la propre fille de sa femme. Fille qui serait aujourd’hui enceinte de lui.
Ainsi, la sortie du clan Ngari et les Dabany ne serait ni fortuite, encore moins inopinée. Elle relève des plans savamment muris depuis des mois. Mieux, les provocations d’Ali Akbar Onanga qui viennent de payer rentrent dans cette logique. L’homme voulait pousser ses camarades à la faute. Il a presque réussit. En effet, Ali Akbar savait, pour avoir pendant longtemps entretenu du monde au sein des services de renseignements, qu’une procédure en son encontre était en mouvement. En poussant la hiérarchie du PDG à l’exclure de manière maladroite, sans instruction du dossier comme cela est de coutume, l’homme se fait passer un martyr. Mieux un libérateur. L’arrêter et l’enfermer pourraient susciter auprès de ses partisans de la colère et pourquoi pas, organiser un soulèvement dans le Haut-Ogooué. A ce niveau Ali Akbar joue gros. Tout dépend aujourd’hui de la capacité du pouvoir à montrer qu’il ne badine pas et comme cela nous a été signifié par un membre influent du régime : « les immunités seront levées » ! Ce n’est donc pas la joie aussi bien chez Ali Akbar, que du côté de son beau-père Idriss Firmin Ngari. Liliane Ngari, épouse Ali Akbar Onanga n’a plus le sommeil tranquille depuis que Nicole Assélé a été viré coup sur coup, de la direction générale de la CNSS que de celle de la SGEPP. D’abord à cause de l’activisme de son époux, mais aussi suite au sit-in que les Ngari et les Dabany ont organisé au domicile privé d’Ali, dévoilant au grand jour que rien ne va plus au sein de la famille présidentielle…
C’est donc à un jeu dangereux que se livrent en ce moment les fils et fils du Haut-Ogooué avec en prime, la perte ou la conservation du pouvoir. Garde-t-ils seulement à l’esprit que si leur province a aujourd’hui le pouvoir, c’est loin d’être de leur fait, mais de la seule volonté de la France coloniale. Ceux qui, dès les premiers jours de la maladie d’Ali ont pensé que le pouvoir était par terre, Paris les a tout de suite rappelés à l’ordre, alors qu’à Libreville, le régime les éconduisait sèchement. Aujourd’hui, Fréderic Bongo, Etienne Makaga, Arsène Emvahou et bien d’autres sont tombés en disgrâce et éloigné de la mangeoire. Nicole Assélé vient de prendre le même chemin en voulant prendre tout le bras au moment où on lui donnait la main.
Nos sources affirment que certains officiers supérieurs reçoivent de précieux cadeaux en ce moment de la part de cadres fortunés de G2. Cadeaux désintéressés ou moyen de séduire la troupe pour le moment venu ? A cette question, un sécurocrate tapis au palais nous a donné cette réponse : « Les armes sont sous bonne garde ». Cela veut dire ce que ça veut dire.
Laurent Lekogo