La plateforme dénommé ‘’Référendum : je vote NON’’, un regroupement d’acteurs politiques et de la société civile de notre pays, a animé une conférence de presse le vendredi 23 août 2024, à Okala, dans le 1er arrondissement de la commune d’Akanda. Au menu des échanges avec les hommes des médias, les membres de ladite plateforme ont exhorté la population gabonaise à voter NON au Référendum constitutionnel qui est prévu se tenir en décembre prochain, et cela, après avoir égrené un chapelet de raisons qui justifient ce choix.
Entre autres membres de la plateforme ‘’Référendum : Je vote NON’’, on citera le Pr Daniel Mengara du Congrès citoyen, Thierry Ondo Assoumou du Morena, Marc Ulrich Malekou du Mouvement Panafricain ‘’Osons pour l’Afrique’’, ou son épouse Sophie Saulnerond, de l’ONG un sourire en Prison, ou encore Jean Victor Mouanga Mbadinga du MESP, Christian Bernard Rekoula de la diaspora, tous ces acteurs politiques et de la société civile militent pour que le NON l’emporte lors du référendum de décembre prochain, lequel permettra aux gabonais d’adopter par oui, ou de rejeter par non, la nouvelle constitution de notre pays, inspirée en grande partie par les conclusions du dialogue national inclusif d’avril dernier à Angondjé. Pour cette plateforme, certaines dispositions issues de ces assises ne sont pas conformes à un Etat démocratique tel que voulu par les gabonais et ne méritent donc pas de figurer dans la Loi fondamentale.
« Ce qui fâche les gabonais et par ricochet nous qui sommes là, c’est d’abord le code électoral qu’on nous présente aujourd’hui, un code électoral anti démocratique. Mes prédécesseurs et nous-mêmes avons lutté et continuons à lutter pour avoir un code électoral démocratique et transparent qui peut nous emmener vers l’alternance à tous les niveaux. Mais lorsqu’on ramène l’organisation et la gestion des élections au ministère de l’Intérieur, c’est grave », s’est insurgé Thierry Ondo Assoumou, président du Mouvement de redressement national (Morena).
Pour Daniel Mengara, plus pédagogique, « le citoyen qui est préoccupé doit regarder un seul critère, qu’on va appeler un critère disqualifiant c’est-à-dire qu’est ce qui est important pour vous en tant citoyen quand on vous propose toutes ces solutions-là ? Parce qu’en réalité chacune des questions disqualifie le reste parce que si un des aspects est mauvais, le reste des aspects sera forcement mauvais parce qu’on ne regarde pas un système de gouvernance dans les éléments isolés, les choses s’imbriquent les unes dans les autres », a-t-il expliqué pour justifier son choix de voter non. Et d’appuyer par un exemple. « Alors, si moi par exemple, je suis un citoyen préoccupé par le fait qu’on supprime le principe des commissions électorales indépendantes, et qu’on veut nous ramener le ministère de l’Intérieur alors que depuis 1990, les gabonais ont vomi cette particularité, qu’en réalité il faut dégager cette responsabilité du gouvernement et la donner à une commission qu’on voudrait réellement indépendante. (…) si cela est une préoccupation pour vous vous devez NON ».
Quant à Marc Ulrich Malekou, il reproche au pouvoir actuel que « la nécessité d’acter le départ de l’armée française, la nécessité de réviser les accords de coopération avec la France pour tendre vers notre souveraineté, la nécessité d’ouvrir des enquêtes sur les crimes post électoraux de 1993 à nos jours, la dissolution du parti démocratique gabonais et la poursuite de tous les membres de ce parti responsables de crime économiques, de crime politique et de crime de sang…», pourtant décidés de manière consensuelle dans les commissions aient finalement été dans le rapport final du DNI, n’ont donc aucune chance d’intégrer la nouvelle constitution.
Rappelons qu’une semaine après la clôture du dialogue national inclusif, un comité constitutionnel national avait été mis en place pour rédiger la mouture de la prochaine constitution. A ce jour celle-ci tarde à être rendue publique. Pourtant les appels à voter oui au prochain référendum constitutionnel, plus nombreux que ceux appelant à voter non, se multiplient, à la surprise des observateurs politiques de notre pays et de nombreux compatriotes.