C’est le prestigieux cadre de la Chambre de Commerce de Libreville que l’Union Nationale, le principal parti de l’opposition radicale au pouvoir PDG, a choisi d’effectuer sa rentrée politique pour l’année 2023. Ce sera ce dimanche 27 novembre 2022 à 15h00, devant tout ce qu’elle compte de militants, de sympathisants de Libreville ou simplement de passage dans la ville, selon un communiqué parvenu à notre Rédaction.
Il va s’agir pour Paulette Missambo qui préside ce parti depuis tout juste un an, à la suite d’une élection gagnée de justesse contre Paul-Marie Gondjout désormais à la tête de sa propre formation politique, de décliner le programme et les actions politiques du parti pour une année qui se veut éminemment charnière dans la vie du pays. Il est en effet prévu une révision générale du paysage et de la direction politique du pays avec coup sur coup une présidentielle, des législatives et des locales.
L’occasion sera donc donnée de Paulette Missambo de déterminer et de décliner clairement les ambitions de son parti pour ces élections générales. Les cadres de l’UN n’en font pas un secret, ils n’ont pas encore digéré l’appel au boycott lancé pour les dernières législatives et locales. Eux qui restent convaincus qu’une participation de l’opposition aurait pu bénéficier de la dynamique qui a conduit à la victoire de Jean Ping en 2016 pour avoir une majorité parlementaire. Le boycott a malheureusement accouché d’une législature monocolore qui est en place aujourd’hui, avec les conséquences qui vont avec. L’UN attend non seulement aller aux urnes, mais aussi se construire une victoire.
Le challenge premier va être de ramener les électeurs de l’opposition dans les bureaux de vote. Ils sont à l’évidence les plus nombreux dans le pays mais restent gangrénés par le pessimisme des élections meurtrières, volées ou truquées et par les consignes parfois incompréhensibles des leaders. D’autant que les opérations de révision des listes électorales viennent d’être lancées, non pas par un appel officiel vers les électeurs pour qu’ils se manifestent, mais par une correspondance du ministre de l’Intérieur adressée aux Maires et demandant simplement la mise à disposition des salles pour accueillir les usagers désireux de s’inscrire, de se radier ou de changer de circonscription électorale. Un appel est attendu de l’Union Nationale qu’ils envahissent les centres d’enrôlement.
Paulette Missambo devra également redire la position de l’UN sur la question d’une candidature unique. Deux facteurs obligent l’Union Nationale à réajuster sa position. Le fait du passage à un scrutin à deux tours, et les expériences passées d’un ralliement à la candidature de Jean Ping et des candidatures couplées avec le RHM.
Mais tout ceci sera bien entendu lié à l’initiative de la réforme du code électoral que le part a portée avec les Démocrates, le Rassemblement pour le Gabon, le Rassemblement pour la Patrie et la Modernité, et par la suite à dix autres partis. La proposition argumentée avec des propositions d’amélioration a bien été présentée à la Cour constitutionnelle et déposée au ministère de l’Intérieur. Elle semble avoir été ignorée, sans réponse claire ni demande d’éclaircissements ni de discussion si elle avait eu le mérite d’une suite aux yeux de l’administration des élections au Gabon. Là probablement, les militants de l’Union Nationale seront informés et appelés à jouer un rôle pour que cette initiative qui leur appartient aboutisse.
Le chantier est grand. La sortie de l’Union Nationale de ce dimanche mérite de ce fait qu’on lui prête une attention.