C’est maintenant chose faite. Le département de l’Abanga-Bigné compte désormais un de ses authentiques ressortissants dans l’équipe gouvernementale mise en place par Raymond Ndong Sima mercredi dernier. Il s’agit de la ministre des Affaires sociales, Mireille Nadine Nnang-Enzema. Il va falloir que le reste suive pour bien l’accompagner dans sa délicate mission au service du CTRI et du pays.
Les cadres et notables du département de l’Abanga-Bigné résidant ponctuellement à Libreville, relayant les frustrations légitimes des populations locales de cette seconde circonscription de la République du Moyen-Ogooué, s’angoissaient, ces premiers jours de l’année 2024, de la posture dans laquelle ils se retrouveraient au moment où, un peu partout à travers le pays, se préparaient les tournées républicaine du président du CTRI, président de la République, le Gl de brigade Brice Clotaire Oligui-Nguema.
En cause, l’éviction quasiment généralisée, sans remplacement, de leurs fonctions, des cadres de l’Abanga-Bigné dans toutes les institutions et administrations publiques et parapubliques du Gabon de…tous. Et surtout du PDG qui refuse de disparaître à Ndjolé comme ailleurs dans le pays. D’où l’incompréhension de l’Abanga-Bigné de noter d’entrée de jeu la manière sélective, un peu à la tête du client, avec laquelle le Premier ministre Raymond Ndong Sima s’est mis à sévir contre ses filles et fils.
Exit donc des fonctions de président du Conseil d’administration qu’ils occupaient respectivement à l’Agence gabonaise pour la sécurité alimentaire (Agasa) et à l’Agence nationale de l’aviation civile (Anac) l’expérimenté et fidèle pédégiste samkitois Samuël Abeigne-Nguema et l’ancien ministre Emmanuel Didier Bie.
Une deuxième charrette de licenciés va immédiatement suivre : Mireille Nadine Awa-Nnang (directeur général de l’Anac), Régis Pamphile Emane Ntoutoume (directeur général du patrimoine d’Etat), Pierre Moïse Mba (directeur général du Conseil gabonais des chargeurs), Joseph La pensée Essingone (directeur de la législation aux impôts) et Thomas Ntoutoume-Ngoua (directeur adjoint de la solde). Une véritable hécatombe d’autant mal vécue dans l’Abanga-Bigné que l’on voyait plus fautifs et moins outillés professionnellement qu’eux monter en grade ou conserver leurs fonctions.
Les populations de l’Abanga-Bigné, à l’unanimité, prises indistinctement, sans considération d’appartenance politique, commençaient à redouter d’être perçues comme…les acteurs moqués de l’allégorie des souffleurs de trompettes et des gonfleurs de joues. Il n’en sera heureusement rien grâce au grand sens de l’écoute du sémillant Gl de brigade, chef de l’Etat.
A l’occasion du dernier remaniement du gouvernement, même si elle n’a pas été nommée à ce titre, le département de l’Abanga-Bigné a pu s’honorer de voir figurer dans l’équipe Raymond Ndong-Sima II une authentique fille de la commune de Ndjolé et du district Ebel-Bifoun en la personne de Mme Mireille Nadine Awa-Nnang, qui a politiquement de quoi tenir.
En effet, bien que relativement effacée sur le terrain, parfois sauvage, de la politique politicienne, la nouvelle ministre des Affaires sociales, département sensible s’il en est, possède de solides assises familiales dans la commune de Ndjolé et les cantons Ebel-Menguègne et Samkita. Mireille Nadine Awa-Nnang est, pour ceux qui ne la connaissent pas très bien, la fille de Gaston Nnang-Enzema, un homme à la carrière politico-administrative très fournie. Il fut tour à tour député du deuxième siège de l’Abanga-Bigné, gouverneur de province, important conseiller politique de feu Georges Rawiri et maire de la commune de Ndjolé.
La nouvelle ministre, qui est ressortissante du village Ekorédo, non loin d’Ebel-Abanga, est du clan Effack, celui de son père. De son père, et pour commencer à rassembler, elle peut s’appuyer sur les Yengui de Ngouabilagha, parents maternels de son géniteur. La nomination de la ministre des Affaires sociales devrait aussi faire des joyeux du côté de Lambaréné, notamment au quartier Adouma d’où sa défunte mère, de la tribu des Ebikala, était originaire.
Tous ces atouts seront-ils suffisants pour en faire le leader transitionnel et consensuel dont a besoin une circonscription riche d’autant de potentialités diverses ? Il ne tiendra qu’à elle d’en décider en tendant la main à tous, en n’excluant aucune des communautés pluri-ethnique qui peuplent le département, en ne se laissant pas embrigader par toutes celles et tous ceux dont les populations pensent toujours, malgré tout, s’être débarrassés le 30 août dernier et qui ne vont pas lui faciliter la tâche au-delà des accolades et des sollicitations intéressées de leurs proches, espions infiltrés. Vaste programme et beaucoup de courage !
Sylvanal Békan