Depuis quelques mois, les fonctionnaires de Lambaréné qui occupent les maisons des fêtes tournantes et qui sont sous la gestion du gouvernorat n’ont plus le sommeil tranquille depuis que la tigresse Paulette Mengue m’Owono a fait son apparition sur les bords de l’Ogooué avec l’appui de Denise Mekam’ne. Les « Bilop », en particulier, sont chassés sans ménagement pour caser les parents de l’« ayong ». Autrement dit, seuls les « modzang » trouvent grâce à ses yeux.
Il y en a qui parlent de tribalisme ou d’une sorte d’épuration ethnique à Lambaréné. Le terme est certainement trop fort, mais juste pour expliquer que lorsque la tigresse bitamoise veut s’imposer et bomber le torse à Lambaréné, elle ne fait pas de détail, encore moins dans la dentelle.
Pour rappel, avec le grisbi des fêtes dites tournantes, édition 2007, l’Etat avait construit un certain nombre de villas dans différentes cités à Lambaréné. Primitivement sous la gestion de la municipalité, ces villas, pour ne pas tomber sous le charme des politiques, verront leur gestion tombée dans l’escarcelle du gouverneur. A l’époque, le gouverneur se nommait Pascal Yama Lendoye. C’est lui qui a intercédé, lors du passage d’Ali Bongo à Lambaréné en 2013, pour que ces villas, qui n’étaient pas encore occupées, soient attribuées aux fonctionnaires en manque de logement à Lambaréné. Ce qui fut fait quelques temps après. A l’époque, des propositions de contrat de bail furent mises sur la table afin que les occupants puissent les signer avec, comme contrepartie, la suppression pure et simple de la prime de logement. Cependant, le contrat de bail ne fut jamais signé, encore moins la prime de logement ponctionnée.
Yama Lendoye parti, Diderot Moutsinga lui a succédé. C’est sous sa gestion que les clés furent remises aux heureux récipiendaires ainsi que le recensement des occupants par les services du patrimoine de l’Etat. Diderot Moutsinga dégommé, Nguema arrive et ne bouscule pas les murs.
Mais lorsque la tigresse Mengue m’Owono arrive, elle décide de nettoyer au Karcher les villas en les débarrassant d’un genre de fonctionnaires dont la bouille ne lui revient pas. C’est ainsi qu’elle convoque les occupants pour une réunion qui va se révéler un tribunal où madame le gouverneur fait office en même temps de « juge et de procureur » face aux « prévenus » qui ne sont autres que les occupants des villas. Lors de l’interrogatoire, elle demande aux « prévenus » par quelle méthode ils ont réussi à acquérir ces villas. Chaque « prévenu » explique comment il est parvenu à se faire loger à la cité de Lalala.
N’étant pas satisfaite des réponses, madame « le procureur », pardon le gouverneur, fit savoir aux « prévenus » que celui qui leur a attribué ces villas est certainement « un cancre », car ne peuvent y prétendre que les chefs de service. Ce qui est loin d’être le cas de ces « crève-la-faim » qui sont devant elle. Il semble qu’une dame présente dans la salle, dotée d’un courage hors norme, s’est levée pour rappeler à la tigresse qu’elle fait une lecture erronée du texte signé par l’ancien directeur général du budget de l’époque (Yves Fernand Manfoumbi), texte qui précise bien que tout fonctionnaire peut y résider. Une incorrection que ne va pas lui pardonner madame le gouverneur, lui rappelant qu’elle est avant tout magistrat de formation et de carrière. Par conséquent, celle qui parlait est mal placée pour lui enseigner le droit. D’un ton ferme, elle demande à ceux qui ne sont pas chefs de service de libérer et d’aller se débrouiller ailleurs. Mais le comble est que sur les onze (11) villas recensées sur le site, seules trois (3) sont occupées par des chefs de service ou de fonction équivalente. Les « prévenus » vont brandir cette réalité à madame le magistrat de carrière. Elle s’énerve et leur demande de s’occuper de leurs problèmes et de libérer les villas. Pour cela, elle leur accorde un préavis d’un mois. Un (1) mois ? La législation en la matière au Gabon prévoit pourtant trois (3) mois. Notification leur est faite le 10 mai pour un départ le 10 juin. Face à la résistance des occupants pestiférés, dont certains sont des enseignants, elle proroge le préavis jusqu’au 28 juillet, date de rigueur.
Vont alors s’ensuivre des intimidations, des menaces, des violences verbales à l’encontre des occupants. Ne pouvant s’arrêter en si bon chemin, elle a décidé, la semaine dernière, de violer les domiciles des fonctionnaires indésirables allant jusqu’à pénétrer dans ce lieu intime qu’est la chambre à coucher…Ceci tout simplement parce qu’elle chercherait en réalité à loger une partie de sa fratrie. Des « modzang » qui émargent à son cabinet dont certains, à l’image de son chauffeur, pointent à la main-d’œuvre non permanente. Elle avait pourtant dit que pour prétendre y loger, il faut être chef de service. Est-ce le cas pour son chauffeur, son aide de camp, sa secrétaire ou son chef de protocole ?
Depuis son avènement à Lambaréné, les populations sont formelles pour dire que cette nana fait preuve d’une arrogance, d’un mépris et d’une haute idée de sa personne. Ne se privant pas d’user de l’intimidation, elle n’hésite pas à verser dans la provocation, comme ce fut le cas il y a quelques mois avec les jeunes d’Adouma, voulant même en venir aux mains devant ses administrés avec une gamine pouvant avoir l’âge de sa fille.
Le droit au logement est un droit constitutionnel inaliénable. Nul ne peut priver un compatriote de son logement d’astreinte sous aucun prétexte, surtout lorsqu’on exerce une fonction publique. Madame le gouverneur aurait pu prospecter ailleurs, au lieu de jeter dehors des compatriotes dont la bouille ne lui revient pas du simple fait qu’elle voudrait loger ses proches. Les autorités du pays doivent rappeler cette dame qui ne se prend pas pour rien à l’ordre. Elle ne gagne rien à humilier des pères et mères de familles en les jetant dans la rue devant leurs enfants.
GPA