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RPM/Michel Menga : Rebondissement à la Cour d’appel

Souvenir, souvenir. Congrès de changement de dénomination du FUNDU en RHM avec Alexandre Barro Chambrier comme nouveau président, succédant à Noël Borobo Epembia.

Non du tout satisfait par la curieuse décision rendu par le juge de référés dans le conflit en paternité qui l’oppose à son ancien allié, l’actuel ministre de la Culture d’Ali Bongo, Michel Menga M’Essone alias Santiago, Alexandre Barro Chambrier s’en était remis à la sanction de la Cour d’appel. Lisant le droit, le juge d’Appel a jugé la requête de Barro Chambrier « recevable » et a renvoyé les parties chez le juge du fond. C’était le 30 juin dernier.

Dans sa décision du 30 juin 2021, le juge d’Appel a reconnu à Alexandre Barro Chambrier son droit, en qualité de président du RPM à exiger du tribunal qu’il se prononce sur la requête introduite par lui, contre « l’anarchiste » Santiago pour « cessation de trouble ». Désavouant ainsi le juge de référés qui lui avait nié cette qualité, en déclarant sa requête « irrecevable ». Il faut dire que Santiago avait tôt fait de chanter victoire, au regard de la décision à connotation politique rendu par le juge de référés. Et pour cause, en droit, le juge ne répond qu’à une question qui lui a été posée. Mieux, le juge de référés est appelé le juge de l’urgence. Il n’a donc pas qualité d’examiner un dossier au fond et rendre une décision définitive. Autrement dit, lorsque Alexandra Barro Chambrier s’était adressé à lui, il était question à l’époque de se prononcer sur « la cessation de trouble » et non pas sur la légalité du RPM. Trouble causé par Michel Menga pourtant exclu du RHM qui entre temps s’était mué en RPM lors d’un congrès auquel avait pris part, le même Michel Menga. Le juge de référés avait estimé que le RPM de Barro n’étant pas légale (absence de récépissé définitif), sa requête devait être déclarée « irrecevable ».

Noël Borobo Epembia, président fondateur du FUNDU.

Or, pour asseoir son argumentaire, Menga affirmait devant la presse médusée, qu’en tant que membre fondateur du RHM, il y régnait une sorte de collégialité qui faisait en sorte qu’aucun membre fondateur n’avait le droit ou le pouvoir d’en exclure un autre, encore moins de changer tout seul la dénomination. On peut à juste titre, se poser la question pourquoi l’opportuniste Menga n’a pas conseillé à Borobo Epembia de ne pas procéder au changement de dénomination du FUNDU ? Il aurait pu être simple militant là-bas et poursuivre la légalisation du RHM, ce qui faisait de lui, le seul patron du parti. Tout comme il aurait pu refuser d’adhérer au FUNDU et ainsi rester propriétaire de l’ancien RHM…Menga sait au fond de lui-même qu’il n’avait, ni les moyens, encore moins la capacité de légaliser un parti.

Pour Alexandre Barro Chambrier, Menga versait, dans un mensonge facilement démontable, car le RHM dont Menga pouvait en réclamer la paternité est mort dès l’adhésion ou la fusion de ce groupe politiquement illégale, au sein du FUNDU qui avait pour président à l’époque, Noël Borobo Epembia. Autrement dit, l’adhésion à un parti étant individuel, en adhérant au FUNDU Michel Menga était conscient qu’il signait là, de fait, l’acte de mort du RHM qui se voulait primitivement un courant au sein du PDG et qui a fini par se désolidariser de ce parti au pouvoir. A ne pas confondre avec celui né des cendres du FUNDU. Nous rappelons que Le Front Uni National pour le Développement Utilitaire (FUNDU-parti légale) de Noël Borobo Epembia s’était mué en Rassemblement Héritage et modernité (RHM), dont Alexandre Barro Chambrier était devenu le président de la formation politique, lors d’un congrès extraordinaire tenu le dimanche 9 juillet 2017 à Libreville (Okala). Menga joue donc gros en affirmant être membre des pères fondateurs du RHM. Lequel ?

Avançons par hypothèse d’école. Si par cynisme, le ministre de l’Intérieur avait trainé les pieds pour reconnaitre la légalité du congrès du FUNDU qui va se muer en RHM, de quel parti Menga allait-il se revendiquer aujourd’hui, si ce n’est du FUNDU dont il a signé de sa propre main, l’acte d’allégeance ? Et étant au FUNDU, est-il certain qu’Ali Bongo allait le nommer au gouvernement ? Pour quel intérêt ? Menga a été nommé au gouvernement pour gêner Barro Chambrier et pas pour ses beaux yeux. Barro l’a compris si vite qu’il a préféré s’en séparer. En homme digne, il aurait gagné à créer sa formation politique, si tel est qu’il en est capable et aller soutenir Ali Bongo.

La décision du juge de la Cour d’appel est tellement limpide qu’elle tombe sous le sens, car, s’il s’est déclaré incompétent à reconnaitre l’existence juridique du RPM, c’est tout simplement parce que cela ne relève pas de sa compétence, mais plutôt du juge du fond comme nous l’avions déjà écrit ici. C’est donc là-bas qu’il a renvoyé les parties. La bataille va donc amorcer son dernier virage avec deux issues.

La première, le juge du fond qui va certainement prendre son temps (souvent entre six mois et un an), rend une décision politique. Dans ce cas, il fait un habillage juridique en reconnaissant que Barro et Menga étant allés aux élections locales et législatives de manière antagoniste, cela supposait de faite que le RHM se serait mué en deux tendances irréconciliables, chacun avec ses élus. Ainsi, Barro et Menga seront renvoyés dos à dos avec la reconnaissance des deux tendances au RHM dont une s’est muée en RPM.

La deuxième issue, le juge lit le droit. Dans ce cas, au regard des textes, il reconnait la légalité du congrès de changement de dénomination convoqué par Alexandre Barro Chambrier, qui tire sa légitimité et sa légalité du congrès de changement de dénomination du FUNDU (un parti légale) et qui a fait de lui, le président du FUNDU devenu RHM, avec la participation de Michel Menga et son nouvel alter ego Serge Maurice Mabiala. Dans ce cas, il va déclarer le RHM de Michel Menga illégale et reconnaitre l’existence de fait du RPM. Voilà à quoi doivent s’attendre les parties lorsqu’elles seront devant la barre du juge du fond.

 

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