Visiblement, ça ne s’arrête. Pas, la série de déraillement sur la voie ferrée a encore de beaux jours au Gabon. Le dernier en date a eu lieu hier jeudi 22 juillet 2021.
« La Setrag informe l’ensemble des usagers de la voie ferrée du déraillement du train marchandises n° 2101 ce jeudi 22 juillet 2021 aux environs de 11h 34 entre les gares de Mbel et Oyan.
Une équipe pluridisciplinaire est déployée sur les lieux pour organiser l’intervention dans les meilleurs délais.
Setrag présente ses excuses aux usagers pour le désagrément causé et les remercie pour la bonne compréhension ».
C’est par ce communiqué laconique de presse que la Setrag a rendu public l’énième déraillement de l’un de ses trains. Il faut dire que, pour le commun des Gabonais, les déraillements de trains sont devenus un phénomène banal au Gabon alors qu’ailleurs ils sont une vraie alerte envers les autorités. Parfois, des têtes tombes. Heureusement encore qu’au Gabon le pire n’est jamais arrivé avec, par exemple, le déraillement d’un train passagers avec les lourdes conséquences qui peuvent aller avec. La question qu’on peut donc se poser est celle de savoir pourquoi les déraillements sur la voie ferrée sont-ils devenus contumiers ces dernières années et de manière rapprochée. En interrogeant les spécialistes du secteur, leur réponse est nette. Pour eux, cela tient de deux facteurs. Le premier est le vieillissement de la voie ferrée lié à l’instabilité du sol par endroit. Le deuxième est lié au refus des acteurs du secteur de respecter le tonnage à l’essieu. Autrement dit, lorsqu’Eurotrag a construit ce tronçon, l’un des rares au monde à n’avoir qu’une seule voie, il avait prévu un tonnage entre 18 et 20 tonnes à l’essieu. Que constatons-nous aujourd’hui ? Il semble que les trains marchandises et particulièrement les trains minéraliers de la Comilog ne respectent pas le tonnage prévu. On parle de chargement allant de 24 à 26 tonnes à l’essieu. Ainsi, le vieillissement de la voie, lié au mauvais état actuel de la voie ferrée, ne peut que provoquer des déraillement de trains surchargés, notamment au niveau des virages. Et si, jusqu’à présent, on ne note pas encore le déraillement d’un train passager, c’est tout simplement parce qu’à ce niveau le tonnage est respecté.
Aujourd’hui, l’une des solutions serait de refectionner totalement la voie en tenant que compte de la qualité du sol et du tonnage actuel. C’est l’opération qui est en cours en ce moment. Au-delà de cette réfection en cours, il y a lieu de penser à la construction d’une deuxième voie. Ce qui va permettre non seulement une bonne fludité, mais aussi ralentir l’usure de la voie ferrée. Quoi qu’il en soit, le déraillement d’hier n’est certainement pas le dernier.