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Nécrologie/Décès de l’ancien ministre Jean Marc Ekoh Ngyema : La chute du du dernier baobab de l’ère Léon Mba !

Homme politique en quête de liberté et d’indépendance, cet orateur hors-pair a quitté le monde des vivants le 3 janvier dernier à l’âge de 93 ans. La nouvelle du décès de Jean Marc Ekoh Ngyema n’a pas surpris ceux qui l’ont rencontré depuis 2020. Au regard de son état de santé et du poids de l’âge de celui qui fut le plus jeune ministre du premier gouvernement du président, feu Léon Mba.

En ce qui nous concerne, c’est plusieurs années après, le samedi 26 juin 2021, que nous l’avons rencontré, lors de la conférence-débat citoyenne organisée par Edmond Okemvele Nkogho dans l’amphithéâtre Isaac Nguema de l’Université Omar Bongo. Cette conférence avait pour thème : « Présentation d’une esquisse de la Constitution de la 2è République gabonaise et de l’exposé des motifs ». A cette rencontre du savoir, Jean Marc Ekoh Ngyema était aux côtés d’autres doyens politiques tels que Louis Gaston Mayila, Luc Begono Nsi, Martin Edzodzome Ela… Il était accompagné du patriarche Michel Essima Osse.
Remarquant que l’ancien ministre de feu Léon Mba était très affaibli par le poids de l’âge et probablement par des affections médicales, nous avons négocié sa rencontre par le canal de l’un de ses neveux, le président de l’une des ailes du Mouvement du redressement national, Thierry Ondo Assoume. Celui-ci nous a conduits au domicile de Jean Marc Ekoh, sis au quartier Batterie 4, le 30 juin dernier. C’est ce jour-là que celui qui était parmi les doyens politiques nous accorda une interview, qui est d’ailleurs le dernier entretien qu’il accorde à un journaliste. Vous aurez le plaisir de la lire à partir de notre prochaine édition.
L’histoire nous enseigne que Jean Marc Ekoh Ngyema est né en 1929 à Bitam. Qu’il devient moniteur de l’enseignement protestant et icône du scoutisme.  Cet homme avait des qualités d’orateur hors-pair. Il disait avec ses mots ce qu’il pensait. La fougue de sa jeunesse était marquée par la quête de la liberté et de l’indépendance d’un homme politique qui évolua rapidement aux côtés de Jean Hilaire Aubame, président de l’UDSG, dont il était le fidèle lieutenant et cadre du parti, dont l’idéologie était basée sur le rassemblement du peuple gabonais. Il y avait également dans ce parti d’autres combattants tels qu’Yves Henri Evouna, Eugène Amogho et Jean Stanislas Migolet.
Selon plusieurs témoignages, la vie de Jean Marc Ekoh Ngyema est traversée par des moments d’exception. Comme beaucoup d’autres, c’est un heureux hasard qui a voulu que ce fils du département du Ntem s’engage en politique à une époque où tout se construisait. Ce qui fait qu’au fil des décennies, on perçoit son empreinte. En 1961, il est membre du gouvernement de l’Union nationale. En 1964, il répond à l’appel des militaires pour faire un coup d’Etat. Puis, il se retrouve membre du gouvernement civil de Jean Hilaire Aubame. A la surprise générale, il échappe à la prison, en 1968, et s’engage auprès du président, feu Albert Bernard Bongo, qui crée le Parti démocratique gabonais (PDG) sous prétexte que, c’est pour, entre autres, réconcilier un pays déchiré sous Léon Mba. En 1982, Jean Marc Ekoh Ngyema est jugé dans le cadre du procès du Morena avant de soutenir, en 1990, des efforts en faveur d’un retour au multipartisme et à la démocratie.
Appelé affectueusement par certains de ses proches, « Jeune homme de 92 ans », Jean Marc Ekoh Ngyema, malgré son grand âge, a continué à intervenir en public et à travers les médias dans les moments difficiles pour donner son avis sur les questions importantes du pays.
C’est en 2017 que l’écrivain Bonaventure Mvé Ondo lui consacre un livre, « Jean Marc Ekoh : l’homme debout ». A cette occasion et en présence de feu Bonjean Ondo Ndong, il déclare : « c’est dommage de voir que nous avons gâché toutes les chances que nous avons eues pour faire du Gabon un grand pays ».
Avec cette disparition, notre pays perd l’un des plus anciens témoins de son histoire politique, donc une importante bibliothèque. Notable, patriarche, homme vaillant…, que Dieu, notre Créateur, t’accueille dans son royaume éternel !

C.O

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