Un incendie vient de faire une victime et plusieurs dégâts au quartier Petit-Paris III, dans le deuxième arrondissement de la commune de Lambaréné. Un homme de 30 ans, Florent Nziengui, Gabonais sans emploi, y a trouvé la mort dans sa maison calcinée. Ceci sous le regard de ses parents et voisins désarmés qui ont assisté impassiblement au drame. C’était dans la nuit du mardi 17 juillet 2019 aux environs de 21 heures.
Dans la nuit de mardi 17 juillet 2019, aux environs de 21 heures, un incendie s’est déclaré après la coupure d’électricité par la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG). Selon les témoignages recueillis sur place auprès des riverains, c’est la bougie qui a été à l’origine de l’incendie. La grande sœur du défunt, Madame Germaine Kassa, raconte : « Nous étions déjà en paix et tranquilles sans les coupures de dame SEEG depuis un certain temps. Il y a un moment, pas de coupure d’électricité ou de délestage dans Lambaréné. Et voilà que ce lointain souvenir revient au galop. C’est suite à la coupure dans le quartier Petit-Paris III que mon frère est parti acheter la bougie pour s’éclairer dans sa chambre. Cette maison familiale est construite en planches. Il y a quatre chambres, un salon et une cuisine qui est totalement calcinée. Moi, j’habite un peu plus loin de la maison familiale. C’est les cris du voisinage qui nous ont alertés et quand nous sommes venus, il était trop tard. Mon frère est déjà décédé par manque de secours dans l’obscurité totale. Quand l’incendie a commencé dans la chambre de mon frère Florent Nziengui, la première personne qui dormait dans l’une des chambres à ses côtés était ma sœur Rosalie Moussounda qui s’est d’abord occupée à évacuer ses trois enfants de là dans la précipitation. Et quand elle est revenue pour le frère, il était trop tard. Pour nous, c’est la SEEG qui est à l’origine avec ses coupures sans raison. Et comme il n’y a pas une brigade de sapeurs-pompiers dans la ville de Lambaréné, tout s’est consumé. Malgré les cris de mon frère dans la nuit et une obscurité totale, personne ne pouvait lui venir en aide. Il faut que les autorités de notre province se penchent sur cette question sérieusement », s’est-elle s’exprimée. Informé, le procureur de la République s’est rendu immédiatement sur les lieux afin de faire un constat de visu. Pour le représentant du parquet, le constat est très douloureux. La victime était calcinée. C’est ainsi que la famille de la victime a été autorisée à inhumer le corps le même jour. Chose qui a été faite par les membres de la famille du défunt.
Ce qu’il faut dire après cet énième incendie, c’est rappeler aux autorités l’urgence d’une compagnie de sapeurs-pompiers dans la ville de Lambaréné pourtant bien arrosée en eau, car traversée par le plus long et majestueux fleuve Ogooué. Cette ville est en pleine expansion. Plusieurs personnalités de la République, ressortissants de la province ou d’ailleurs, y ont investi, à l’image de Richard Auguste Aunouviet (Rao) et Pierre Claver Maganga Moussavou avec des hôtels de luxe et autres. Un des riverains s’est exprimé en assistant impuissant au drame : « …Je ne comprends pas ce qui se passe chez nous. Notre Lambaréné est une province fluviale, mais pas de brigade de sapeurs-pompiers ici. Il me semble que, pendant un temps, le sénateur Zéphirin Rayita avait pris ce problème à bras le corps. Mais les filles et fils du Moyen-Ogooué ne s’accordent pas sur l’essentiel, ni sur les bonnes choses au profit de leur population. Voilà que ce dossier qui, selon mes sources, est allé jusqu’à la présidence de la République, n’a pas toujours trouvé de suite malgré les drames. Sans indexer quelqu’un, même au sein du conseil municipal sortant, ce dossier a fait couler beaucoup d’eau sous les deux ponts de Lambaréné sans résultat positif. Une équipe de la haute hiérarchie du commandement des sapeurs-pompiers était en mission dans la commune de Lambaréné où un site avait été même identifié et retenu pour ce projet. Mais, hélas ! Nous n’avons que nos yeux pour pleurer ».
Vivement que les politiques s’attaquent à cette question afin de faire l’économie de vies humaines.
Esaïe Ndiloroum