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Société/ Renouvellement des instances dirigeantes de Eglise évangélique du Gabon : Un synode de la rupture ou de la continuité ?

Révérend Pasteur Jean-Jacques Ndong Ekwaghe, président de l’église évangélique du Gabon.

La communauté de l’Eglise évangélique du Gabon se prépare à l’organisation du synode (forme de conférence annuelle) qui doit permettre le renouvellement de ses instances dirigeantes. Comme à l’accoutumée, des jeux de pouvoir sont en action. Qui succédera (enfin) au très controversé pasteur, le camarade Jean-Jacques Ekouaghe, dont le présidence de l’Eglise depuis des années n’aura été que source de honte, de recul au plan social et spirituel à en juger par les dissensions internes et les scandales de femmes et d’argent qui ont émaillé cette communauté chrétienne du Gabon sous ses auspices ?

Figurant parmi les premières communautés chrétiennes du Gabon, l’Eglise évangélique, qui a ses racines profondes dans le Woleu-Ntem (notamment dans le Ntem, à Bitam), n’a pas véritablement évolué sous ce berger qui a été plus soucieux de se rapprocher d’Ali Bongo Ondimba que faire propager la bonne nouvelle du salut éternel en Jésus-Christ. Comme son pendant chez les catholiques, Basile Mvé Engone, l’amitié avec le pouvoir plutôt qu’avec Dieu constitue pour les prélats gabonais (y compris dans les obédiences pentecôtistes ou de réveil) un objectif « sacré ». Exit, la moralisation du corps du Christ, l’évangélisation, mais aussi le refus et la dénonciation des injustices sociales et politiques dans lesquelles vivent les Gabonais qui sont aussi membres de ces différentes communautés religieuses.
L’état des locaux des collèges protestants (Oyem, Lambaréné et Libreville), des logements de pasteurs, du siège national de l’EEG à Baraka et de nombreuses petites chapelles dans les bas quartiers de Libreville sont assez illustratifs du désarroi et de la précarité monétaire et spirituelle dans laquelle ce berger, d’un genre supposé révolu, laisse toute une communauté chrétienne pour redevenir simple pasteur après plusieurs années de mandat. C’est aussi la faible ou non expansion de l’Eglise évangélique dans les autres régions synodales du pays, c’est-à-dire hors du « pas fang » (Haut-Ogooué, Ngounié, etc.). Il a géré ses ouailles comme une épicerie familiale. De l’avis de nombreux fidèles, Jean-Jacques Ndong Ekouaghe a montré, vu le contexte peu régulier de son maintien à ce poste, qu’il était venu pour se servir et non pour servir. Les histoires de fesses (femmes), pour parler comme au quartier, et d’argent au sein de l’Eglise et la gestion des enveloppes bienveillantes du pouvoir émergent (Boa, le PM Issozet Ngondet, l’ex-PM Daniel Ona Ondo, le président de Démocratie nouvelle René Ndemzo’o, etc.) ont constitué des « domaines réservés » du berger de l’EEG.
Les langues se délient chez les fidèles et certains pasteurs sont outrés par le clientélisme et la cupidité de leur « président affairiste» à l’approche du synode prévu pour cette fin du mois de juillet. L’on parle aussi d’arbitraire et de népotisme durant ces années de gestion. D’autres ajoutent l’arrogance, voire l’accusent, à tort ou à raison, de « pratiques maçonniques » au sein d’une Eglise que Martin Luther avait fondée pour se distancer des pratiques façon-façon reprochées à l’époque (et encore aujourd’hui) aux catholiques dont ils sont issus.
C’est donc un bilan plutôt terne que laisse cet homme dit de Dieu derrière lui.

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