Il n’y a qu’au pays des aveugles que les borgnes sont rois comme le dit l’adage. Car comment un pays comme le Gabon, immensément riche (pétrole, bois, mines, ressources humaines), peut-il être géré de la sorte par des « soi-disant » fils de ce même pays au vu de leur mépris de l’honneur et du patriotisme ?
Issoze Ngondet, qui toucherait un salaire hors normes avec son maitre Boa, peut-il dire qu’il a souvenance d’un PM marocain, sénégalais, français ou ivoirien parti inaugurer 5 mètres de routes couvertes de latérite sur un tronçon goudronné dans l’ensemble ? Ou justifier l’insalubrité du pays par la faute des autres ministres avant lui quand il totalise près de deux ans bientôt à la tête du gouvernement ? Bon Dieu ! Originaire d’une des provinces (Ogooué-Ivindo) les plus pauvres et très sous-équipées du pays (routes, écoles, dispensaires), Issoze Ngondet a-t-il encore une once de dignité en se pavanant avec des caméras pour montrer qu’il travaille alors que l’axe Ovan-Makokou (96 km) est une honte pour sa province et qu’il n’y a rien fait alors qu’il est déjà à la porte de sortie du « 2 Décembre » ?
Rappelons que, mis dans les mêmes dispositions, le vieux Paulin Obame Nguema, arrivé à la primature suite aux Accords de Paris, avait réussi à transformer son bled natal (Kango) en bitumant les routes et en y apportant l’électricité et de l’eau. Mieux, à chaque notable de la ville, il avait offert une villa de deux chambres. Sauf chez le papa d’un confrère qui le trucidait dans journal où il officiait.
A la décharge d’Issoze, on peut comprendre que quelqu’un qui n’a même pas un poulailler chez lui ne peut pas avoir l’ambition de participer à la construction d’un pays, car il est loin d’être un bâtisseur. D’ailleurs, pour faire simple, comment ce cuspodien a-t-il fait pour se rendre à Bifoun pour célébrer cette « victoire » de son gouvernement sur l’axe Bifoun/Four-place, quand on sait que les axes Libreville-Ntoum et Ntoum-Kango s’enlisent depuis 7 ans et sont impraticables ? Simple, Ali lui a prêté son hélico.
Les animateurs de la junte sont décidément nés avant la honte. Même des pays qu’on dit « pauvres » par rapport aux ressources naturelles du Gabon comme le Burkina, le Sénégal n’affichent pas ce genre de choses. Leurs ambitions sont plus nobles. Il n’y a qu’à voir les routes, échangeurs, aéroports inaugurés ces derniers mois dans ces pays et qui sont sans comparaison possible avec ce dont la junte se vante de réaliser au Gabon (les insalubres ponts des Charbonnages, Nzeng-Ayong et IAI, des routes dégradées après deux saisons de pluies, des bâtiments publics en ruines après 3 à 5 ans d’utilisation, des tentes à l’université en guise de salles de cours et d’amphis, des tas de sable au bord de mer à la place d’une corniche moderne comme celle que le Maroc vient d’inaugurer entre Rabat la petite ville voisine de Salé, etc.). Quand le patriotisme cède la place à l’égoïsme, la honte devient la norme. Quand l’illégitimité s’impose, l’honneur disparait…Bref, Boa, Mborantsuo et tout leur gang pensent berner le Gabon et les Gabonais, mais ils ne font qu’accumuler des arguments qui serviront à leur procès sans pitié un jour dans ce pays.