La décision de congédier les élèves en fermant les établissements scolaires suffira-t-elle vraiment à taire une fois pour toute la contestation qui semble à peine commencer ? Pas vraiment très sûr. Qu’Ali Bongo, que certaines rumeurs, à prouver, donnent encore reparti hors du pays pour une urgence médicale, sorte enfin de son silence pour montrer qu’il est toujours apte à diriger le pays.
Voilà un président contre qui on tente un coup d’Etat, qui rentre du pays après 5 mois d’absence, dont les rues du pays tout entier sont bourrées de manifestants (élèves), mais qui ne parle pas à la Nation pour appeler au calme, à l’unité et pour rassurer les uns et les autres qu’il suit tout ce qui se passe et qu’il va prendre des mesures pour éviter que le pays ne coure sérieusement un risque d’embrasement. Un tel président existe-il vraiment ici en Afrique ? Surtout quand il s’y perpétue une dynastie vieille de plus de cinquante (50) ans ? Assurément non. Cela veut dire que Boa est hors-jeu et que la vacance du pouvoir est, chaque jour, toujours plus évidente.
Tentative de coup d’Etat le 07 janvier 2019. Aujourd’hui, mobilisation de milliers de jeunes dans les rues de Libreville et des villes de l’intérieur du pays pour protester contre les mesures iniques du gouvernement contre leur éducation et leur avenir… Le Gabon arpente, à dose homéopathique, mais sûrement, le chemin de l’implosion.
Un Exécutif sans tête depuis le 24 octobre 2018. On ne sait vraiment plus qui décide de quoi, qui fait quoi et à qui, en pareille situation, faut-il recourir pour arbitrer et apaiser le pays. Toutes choses qui relancent le débat sur la vacance du pouvoir.
Bien que n’ayant pas été élu par les Gabonais qui, en août 2016, ont plutôt choisi Jean Ping, Ali Bongo s’est maintenu au pouvoir à la force des baïonnettes. Ce que tout le monde convient de qualifier de coup d’Etat militaro-électoral. A son secours sont venues l’administration civile et militaire, la Cour constitutionnelle dirigée depuis plus de vingt ans par sa belle-mère Marie Madeleine Mborantsuo. Il est donc, par défaut, la première institution du pays, la clé de voûte des institutions. Question : où est-il dans les bruits qui agitent actuellement le pays ?
Et, s’il veut faire plaisir au FMI, au lieu de frapper les hauts revenus, pourquoi ne pas taper dans les fortunes en commençant par celles de ceux qui ont « géré » le pays avec Boa comme Maixent Accrombessi, Liban Soleman et consorts ? Qu’ils remboursent leurs centaines de milliards ! Ailleurs, un président, que l’on dit en forme, aurait déjà appelé les ministres concernés, les syndicats et les représentants du mouvement des élèves pour examiner ce qui est utile pour l’intérêt du pays. Où est-il ?