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Vice-présidence de la République : Un poste sans légitimité et sans contenu

En écrivant une Constitution sur mesure, en janvier 2018, Boa et ses sbires ne savaient pas qu’un jour à l’autre ils se retrouveraient dans pareille situation. Loin de l’intérêt général, le clan Bongo a toujours vu la Constitution comme une affaire d’individus et non d’institutions.

Maintenant que la biologie contredit les calculs politiques, le recours à un vice-président sans légitimité et sans consistance technique n’est qu’un exutoire de très faible durée au regard des risques et périls à l’horizon.

Un grand chargé de missions du PR

Le poste de vice-président de la République a été conçu par Obo comme une fonction de grand chargé de missions du PR. Il l’assiste dans ses fonctions. Il peut l’envoyer transmettre une lettre auprès d’un autre chef d’Etat, comme le ferait un ministre ou un conseiller du PR. Concrètement, il n’a pas plus d’attributions qu’un ministre et pèse moins qu’un PM. La seule mission qu’il a est de présider des Conseils des ministres sur habilitation expresse du PR. Le reste du temps, il se tourne les pouces ou accompagne le PR protocolairement dans ces déplacements à l’intérieur du pays. Il n’influence pas le gouvernement, n’a aucun lien avec le Parlement, n’influence pas l’administration ou les forces de défense et de sécurité. Il ne joue aucun rôle dans la diplomatie. Par rapport au PM, le VPR est une fonction sans légitimité et sans contenu. Le vice-président est nommé comme n’importe qui et révoqué pareillement. Il n’est pas issu du Parlement : soit en tant que président du parti majoritaire ou de l’opposition majoritaire, soit en tant que candidat à ce poste présenté par le PR et voté par les deux chambres du Parlement pour exercer les fonctions de VPR. Donc, c’est une entité bongoïste qui ne sert qu’à récompenser politiquement des « traîtres » ou à taire des concurrents supposés ou réels, voire à faire croire à certaines ethnies qu’elles au cœur du dispositif de commandement du pays. Or, il n’en est rien, ni politiquement (aucune responsabilité), ni financièrement (aucun budget). A l’origine même de la création de ce poste par Obo, le VPR de l’époque, Didjob Divungi di Ndinge, voulait disposer d’une administration à part entière : un cabinet et des départements techniques. Il lui avait été signifié par les sbires d’Obo que cela n’était pas possible. Il était là juste pour faire de la figuration politicienne et qu’il devait se contenter de son salaire et de ses avantages légèrement en hausse par rapport à ceux du PM. Il lui fut concédé juste un cabinet réduit. Ce qui est le cas de Maganga Moussavou, le patron de la PME/PMI politico-familiale dénommée PSD.
Pour essayer de lui faire plaisir suite aux railleries dont il est l’objet depuis qu’il est à ce poste, Boa l’avait envoyé, en mars dernier, pour faire une prétendue tournée République. En réalité, il a été envoyé au casse-pipe : aucun engouement populaire dans les villes qu’il a visitées et humiliation d’un pseudo opposant qui a trahi Jean Ping après avoir été le premier acteur politique à le reconnaitre comme le président élu la nuit du 27 août 2016 tout en annonçant être à sa disposition en lui proposant de faire la réconciliation nationale… La presse proche des émergents l’avait même traité de « porteur de valise » durant cette tournée. Aux législatives et locales d’octobre 2018, son épicerie politique familiale a récolté une honteuse moisson…
Opportuniste politique, Maganga Moussavou sait qu’il est tenu en respect par les émergents qui vont l’utiliser durant quelques semaines, le temps pour eux de se faire le maximum d’argent, vider les caisses de l’Etat au Trésor, leurs comptes à BGFIBank et ailleurs et placer encore leurs hommes à des postes sensibles dans l’armée et les renseignements… Le tout en lui faisant signer nuitamment des parapheurs même en dehors des Conseils des ministres .

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