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Arrestation de grévistes du Centre hospitalier d’Oyem : Un mouroir qui fait office de mangeoire !

Encore appelé hôpital canadien, le Centre hospitalier régional d’Oyem (CHRO) n’existe que de nom. Devenue la machine à sous de ses directeurs successifs, dont l’actuel, Pierre-Honoré Eliott Befame, la structure tourne au ralenti depuis quelques années.

La situation a empiré à telle enseigne que, dans la matinée du 31 mai 2018, les agents de sécurité ont été appelés à la rescousse par la hiérarchie du CHRO pour mettre hors d’état de « nuire » les agents en grève…

Des revendications qui durent depuis des lustres

Le personnel réclame depuis des mois le paiement intégral de 10 mois d’arriérés de quotes-parts ; des primes de garde et de responsabilité ; le versement régulier des salaires de la main-d’œuvre non permanente ; la mise en circulation immédiate des bus de transport du personnel du CHRO. Outre l’application de deux arrêtés du ministère gabonais de la Santé, l’un portant mode de distribution de la quote-part, soit 51 % pour le fonctionnement de l’hôpital et 49 % pour le personnel, et l’autre ayant trait à la création des comités de gestion des structures hospitalières au Gabon, les agents de santé demandent le retour, au sein de l’hôpital, du service du Trésor public ; l’approvisionnement régulier des médicaments de première nécessité et des consommables médicaux ainsi que l’effectivité des gardes et de la permanence des médecins et l’intégration des stagiaires à la Fonction publique. D’autres problèmes sont évoqués dans la quasi totalité des services du CHRO. En guise d’exemple, au service des urgences et réanimation, le manque d’oxygène mural permanent, de différentes sondes (urinaires, nasogastériques, d’aspiration…), d’appareil de glycémie capillaire, de produits de sensibilité A (gants, alcool, transfuseurs, valium, dexa…) et de différents types de tensiomètres et brassards, etc. Au service laboratoire et banque de sang, on note l’absence cruelle de réactifs et consommables, d’un appareil de biochimie. Les agents réclament l’ouverture du service de bactériologie, la mise en service des appareils liés à l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations de football (Can 2017), de l’appareil à ionogramme sanguin ainsi que la mise en service de la chaîne Elisa et de l’appareil à hémostase. En matière de gynécologie, l’on dénote, entre autres, l’absence de kits d’accouchement et de la césarienne, de produits désinfectants, ceux de sensibilité A et les potences (bloc d’accouchement) ; monitoring, couveuses, table chauffante non éclairée, pousses-seringues, climatisation, scopes et des produits de sensibilité A (Service néonatalogie) ; manque de films, de matériel de protection et d’aspirateur (service radiologie), produits anesthésiants (stomatologie), fils, Bétadine (petite chirurgie), etc.

L’incroyable silence de la junte…

Un cas atypique d’hôpital public émergent qui montre la rupture entre les mensonges de Boa célébrés à Libreville sur la prétendue amélioration de l’accès des Gabonais à la santé publique du seul fait de la CNAMGS comme si elle résolvait tous les problèmes sanitaires d’un pays, et la réalité que vivent les Gabonais sur le terrain. Le directeur émergent de cet hôpital de brousse, pour ainsi dire, qui confisque les primes de garde de ses administrés (infirmiers, médecins) et se sert dans la caisse de l’hôpital pour construire et mener la dolce vita entre Oyem et Libreville, est le même qui ne se prive pas, via des réseaux occultes dans lesquels il est intégré à Oyem à travers la chaîne de commandement, de mettre aux arrêts les agents grévistes. Il dit avoir des relations solides à Libreville, qu’il est intouchable et qu’on ne peut le bouger de ce poste. Une situation qui ne fera que des victimes supplémentaires (décès) étant entendu que les agents ont décidé de ne pas reprendre du service.
Or, aucune autre structure sanitaire n’existe dans la province, à part les centres de santé de Bitam, de Mitzic et Minvoul en manque cruel de tout. Ceux qui ont un peu d’argent vont à la clinique La Paz de Mongomo ou au Cameroun voisin, mais souvent quand il est trop tard ou font face à des complications policières au niveau des deux frontières. Quid d’une hiérarchie ministérielle aphone à Libreville (Denise Mekam’ne) et des cadres de la localité (Estelle Ondo) sans aucun doute plus intéressés par les élections législatives à venir, qu’à la vie de « misérables » Woleu-ntémois.

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