La galère des agents de la Sogatra, entreprise d’Etat, qui cumule plus de sept mois de salaires impayés ne prendra pas fin avec la nomination, ce mois, du nouveau Directeur général, Bruno Minko mi Ngwa. Pour résoudre la crise, le fils d’Okolassi a pris sa première décision : la réduction de 10% de la paie mensuelle des employés.
Alors que ces pères et mères de familles attendaient le règlement des arriérés de salaires des mois d’août 2018 à février 2019, ils reçoivent là, une douche froide de la part de leur nouveau DG. Pourtant, les Gabonais se souviennent que cette mesure de décote de 10% sur les salaires programmée par le gouvernement Issoze Ngondet pour satisfaire les conditionnalités du FMI an 2018 avait été combattue par la Conasysed et les syndicats des fonctionnaires. Le chef de cette centrale, Jean Rémy Yama, avait saisi la Cour constitutionnelle qui lui avait donné raison en annulant cette décision antisociale.
Cela n’a pas empêché le DG de la Sogatra, membre du staff politique du Premier ministre, Julien Nkoghe Bekale (JNB), de revenir à la charge et d’appliquer de façon arbitraire et cavalière cette mesure considérée par les travailleurs comme inique. Ressentie d’ailleurs comme telle dans le paiement des salaires de mars 2019. Les leaders syndicaux de la Sogatra, accusés d’opportunisme, demeurent étrangement muets et inactifs.
Autre curiosité quant à ce management de la Sogatra, c’est le règlement des salaires du mois de mars dernier, alors que celui des sept précédents toujours en attente ne semble pas préoccuper le nouveau DG. Le gouvernement de JNB a-t-il décidé de passer en pertes et profits cette dette à l’égard des travailleurs de cette société dont l’intérêt social n’est plus à démontrer pour élèves et les Gabonais à faibles revenus ou sans-emploi ?
L’Inspection du Travail et les syndicats de la maison semblent participer d’une même volonté de ne rien voir et de ne rien faire pour sortir les employés de la situation catastrophique dont ils sont les premières victimes. La proximité du nouveau DG avec le chef du gouvernement permettra-t-elle de trouver une solution définitive à ce drame oublié par tous ?
On peut en douter tant les cordons de la bourse sont tenus par l’intouchable et tout-puissant DG du Budget, Fabrice Andjoua, frère d’Ali Bongo, mais, surtout, fils de la Régence gabonaise. Ce docteur en médecine qui n’a jamais exercé dans ce métier est connu pour ne recevoir ni ordre ni instruction de sa hiérarchie. Cela, le ministre pôpô du Budget, JF Otandault Adjaou et le nouveau PM pourraient-ils nous démentir.
La lente et longue agonie de cette entreprise aux missions sociales indiscutables va donc se poursuivre dans l’indifférence générale du pouvoir émergent de Libreville. En attendant un funeste plan social par la mise au chômage collectif de ces parias de la nation.