Aujourd’hui 27 janvier 2024 marque le troisième anniversaire du départ dans l’au-delà d’un des fils les plus dignes et les plus combatifs jamais portés par la terre Gabon. Fabien MÉRÉ n’aura pas eu l’heur que j’ai de vivre dans cette terre nôtre avec pour dirigeant un autre que Bongo père ou fils. Anaclet BISSIELO non plus. Lui qui a suivi à quelques mois d’intervalle son compère de toujours et compagnon de lutte. Les peuples, dit-on, ont la mémoire courte.
Mais triste est l’élite à la mémoire sélective, ajustable au gré de l’intérêt. Et détestable est la race qui se fabrique un destin exceptionnel en marchant sur les héros. Parler d’éveil des consciences gabonaises en 2024, c’est avouer son réveil tardif à la conscience nationale qui s’est formée, tantôt dans la joie des petites victoires tantôt dans la douleur, par des générations de devanciers vivants et morts.
Je suis d’avis que la restauration des institutions doit s’accompagner d’une restauration des valeurs morales. Ces dernières pour s’enraciner ont besoin de baigner dans une éthique sociale ayant pour support la vérité historique. Les grands hommes de ce pays doivent tous prendre la place qui leur revient de droit dans la mémoire collective. Car rien de solide ne se bâtit dans l’amnésie ou le mensonge.
Un premier pas dans le bon sens consisterait à rebaptiser les voiries de la capitale gabonaise afin de donner à celle-ci le supplément d’âme nationale qui fait défaut à l’adressage aux contours mystérieux et aux désignations souvent incongrues opéré sous l’égide de l’édile Rose Christiane Ossouka Raponda.
Une commission ad hoc pour ce faire lors du dialogue national à venir ne serait pas de trop.
Romuald ASSOGHO OBIANG
(Républicain par religion et par vocation)