À l’approche des élections législatives et locales couplées des 27 septembre et 11 octobre 2025, le Gabon renforce ses mécanismes de prévention des violences électorales. L’Institut International pour la Démocratie et l’Assistance Électorale (IDEA International), en partenariat avec Women Go for Peace (WGP) et le Réseau de Défenseurs des Droits Humains en Afrique Centrale (REDHAC), organise du 23 au 24 juillet 2025 à l’hôtel Hibiscus de Louis un atelier de cartographie des risques électoraux. Cet événement marque également le lancement de la deuxième phase du projet de monitoring et de prévention des violences électorales.
Cet atelier, soutenu par le Ministère de l’Europe et des Affaires Étrangères de la République Française et la Délégation de l’Union Européenne, réunira pendant deux jours des représentants de l’Autorité de Contrôle des Élections et du Référendum (ACER), des parlementaires, des experts, des organisations de la société civile, des journalistes et des partenaires internationaux. L’objectif principal est d’identifier, d’anticiper, d’évaluer et d’atténuer les risques de violence potentiels lors des scrutins à venir.
Bien que l’élection présidentielle du 12 avril 2025 se soit déroulée dans un contexte apaisé, le rapport du monitoring des violences électorales a révélé quelques incidents et des pics de tensions durant la campagne. Les risques identifiés ne se limitent pas aux violences physiques ; ils englobent également les menaces juridiques, les détournements de matériel et de fonds de campagne (16 cas lors de la présidentielle), les discours haineux ou stigmatisants (9 cas), les violences physiques et verbales (intimidation, perturbation du vote, séquestration), l’inégal accès aux médias, la cyber-violence, les conflits intra-partis ou encore la désinformation. Autant d’actions susceptibles d’affecter le bon déroulement du scrutin.
Les travaux de cet atelier s’articuleront autour de présentations d’experts, de sessions de discussions et de partages d’expériences. Un sondage téléphonique, effectué sur un échantillon de trois personnes par province (une autorité, un leader de la société civile et un moniteur de violence), sera également présenté pour approfondir la réflexion. Ces échanges visent à garantir un processus électoral inclusif et apaisé, dans un contexte où le Gabon a entrepris des réformes majeures, notamment l’adoption d’une nouvelle Constitution, d’un nouveau code électoral et la création de l’ACER.
L’atelier permettra également la mise en réseau d’acteurs complémentaires (anciens membres des forces de sécurité, OSC, chercheurs). Les résultats des discussions serviront de base à un rapport et à une méthodologie pour élaborer les outils nécessaires à la deuxième phase du projet. Cette phase inclura notamment une cellule de veille sur la désinformation, déployée par l’ONG Tournons la Page (TLP).
Après l’identification et l’évaluation des risques électoraux, l’objectif est de produire un rapport détaillé, de classer les risques et d’élaborer un registre des risques avec des réponses adaptées. Ces outils alimenteront directement la cellule de veille des violences électorales, qui sera opérationnelle pendant les scrutins de septembre et octobre 2025. Cette cellule de suivi intégrée, combinant analyse des incidents et veille informationnelle, servira également de base à la communication publique sur les zones sensibles, contribuant ainsi à un environnement électoral plus transparent et sécurisé au Gabon.