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CIMGABON : Une concurrence déloyale ou d’un manque de compétitivité ?

Inauguration de l’usine de Cimaf-Gabon

Ancienne filiale du groupe norvégien Heidelberg, CimGabon a cédé, en mai 2014, la totalité de ses parts, soit 75% du capital de l’entreprise, au groupe marocain Cimaf. Malgré des initiatives managériales destinées à booster les ventes et à étendre sa présence sur le marché local, la société n’est pas toujours sortie de ses ornières : pertes financières, recul face à la concurrence des ciments importés, masse salariale intenable…

 

Et pourtant l’inauguration d’une nouvelle usine en juin 2016 avait été présentée comme la solution pour renforcer la production de la société et partant son modèle économique, et préserver ainsi les emplois des Gabonais. Deux ans plus tard, CIMGABON traverse toujours des turbulences qui remettent en cause les emplois des Gabonais. Le syndicat des employés la société accuse pour sa part la  concurrence étrangère. Un argument qui sonne « faux » au regard des récriminations des gabonais qui ont du mal à construire à cause de la cherté du ciment produit localement par rapport à celui qui est importé.

 

La concurrence, un argument « bouc-émissaire »

 

En tant que principale cimenterie du pays, CIMAGABON avant que le secteur ne soit même ouvert  à la concurrence, n’était pas capable de satisfaire la demande locale en matière de construction. Les pénuries étaient récurrentes et aggravées pour l’intérieur du pays. La concurrence fut d’ailleurs, à juste titre, une solution pour compenser le manque à gagner. Comment comprendre que ce secteur de l’industrie soit le seul à se plaindre de la concurrence, ailleurs dans d’autres secteurs (télécommunication, agro alimentaire), la concurrence a été bénéfique pour les consommateurs. Dan d’autres (eau, électricité), elle est même de plus en plus souhaitée pour sortir du monopole de la SEEG. Comment comprendre que le ciment importé soit  moins chère de 10 à 15% voire plus que le ciment produit par l’unique cimenterie nationale, alors dans le même temps la demande nationale est forte ?

 

La régulation du secteur ou sa libéralisation ?

 

L’enjeu social des emplois ne doit pas empêcher de mettre en œuvre des solutions plus durables dans l’intérêt de l’économie nationale et surtout de développement du pays. Ceux qui appellent à la « régulation du secteur » ont en arrière plan l’idée de freiner les importations de ciment. Mais pour quelle efficacité économique réelle ? La libéralisation se présente plutôt comme la solution la plus globale. CIMGABON souffre d’un manque crucial de compétitivité (et pas de qualité de ses produits). Aidée par l’incapacité du régime à baisser les prix des matériaux de construction en général (sable, fer…) et à offrir des logements sociaux à prix bas, CIMGABON ne peut pas espérer durant des années à refusant la conjoncture économique : soit elle produit plus pour rester dans le marché du ciment et maintenir les emplois en son sein, soit la libéralisation et la concurrence vont faire baisser encore plus le prix du ciment et mieux couvrir la demande nationale en construction et ce sera le dépôt de bilan pour CIMGABON, c’est-à-dire un rachat par un autre groupe qui sera plus regardant sur la masse salariale et la production à l’usine.

Entre temps, les pouvoirs publics, pour peu qu’ils se montrent « patriotes » gagneraient à prendre des mesures transitoires pour aller vers cette inévitable libéralisation du secteur des ciments au Gabon. Car à défaut d’offrir des logements sociaux en clés à main aux gabonais et des terrains déjà viabilisés, qu’ils agissent sur les prix des matériaux de construction et du ciment.

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