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Consty Eka-Marie Madeleine Mborantsuo et les 30 ans de la Cour constitutionnelle : Une communication ratée

L’annonce de la com’ valait son pesant d’or : « Pour la première fois en Afrique et en diffusion simultanée sur dix chaînes de télévision panafricaines ‘’Devoir de mémoire’’, une émission à ne rater sous aucun prétexte… ». Et pourtant, ceux qui ont fait preuve de courage n’ont regardé l’émission qu’au trop 30 minutes. L’affaire de Consty Eka et Marie Madeleine Mborantsuo a finalement été un flop. Alors que la même émission, nous l’avons déjà dit, préparée et présentée par des confrères locaux, aurait eu un autre éclat. Le mercredi 12 octobre dernier, il faut le dire, Mborantsuo et Consty se sont bien payés la tête du public gabonais qui a vite fait de zapper…

Les seuls bénéfices que Consty a pu tirer, c’est non seulement le blé aboulé pour cette pitrerie, mais aussi le fait que Mborantsuo, pour avoir eu recours à lui, lui a fait implicitement la preuve que les journalistes gabonais ne sont pas à la hauteur pour une émission pourtant de piètre facture où le présentateur était obligé lui-même d’user de superlatifs pour flatter « une grande dame, une icône… ». Alors qu’il promettait « deux heures de bonheur » avec l’illustre présidente de la Cour consti’, Consty Eka nous a malheureusement servi deux heures d’intense lassitude, ruinant ainsi tout le crédit que ceux qui doutaient qu’il avait une frappe derrière ont bien voulu lui accorder. D’ailleurs, on comprend toute la difficulté de Consty à s’acheter sur place des confrères pour assurer le service après-vente, du simple fait que son produit n’était pas vendable.
Si le service communication de l’institution a participé à cette forfaiture, pour ne pas dire cet amateurisme, la patronne des lieux devra tirer les conséquences de ce fiasco, car Mborantsuo, n’étant professionnelle de la com’, c’est quelqu’un au sein de la maison qui y a introduit Consty et a certainement perçu sa commission. Or, comme le rappelle notre confrère Chamberland Moukouama, « le sérieux du thème convoqué nous aurait bien épargnés de cet habillage télévisuel surchargé plus proche des animations de clips ou des jeux vidéo. En imaginant le budget alloué à ce programme, la solennité des lambris dorés de notre Cour constitutionnelle trentenaire ne s’accommode guère de cette fantaisie-là. Que sieur Consty Eka ait demandé à Marie-Madeleine Mborantsuo de fixer la caméra pour adresser un message aux téléspectateurs de la dizaine de chaînes tv mises à contribution, ça se comprend. Le détail du rappel à l’illustre interviewée de la marque de la caméra à regarder pendant l’entretien était d’une élégance inappropriée, superflue. C’est finalement un abécédaire de fâcheuse mémoire qui nous a été servi, loin du “devoir de mémoire” énoncé comme titre avec tant d’obséquiosité répandue de A à Z tout au long de l’interview et dont le caractère répété a fini par produire l’effet contraire chez les téléspectateurs que nous sommes. Le ton solennel et ampoulé dissimulait mal la flatterie, loin de l’exigence pédagogique du “devoir de mémoire” et pourtant nécessaire à l’édification civique de ce Gabon politique dont 3M garde non seulement bien des secrets, mais aussi ses précieuses notes infra-paginales du livre politique post-année 90, tous bords confondus ».
Plus connu dans le monde du show-bizz, Consty a voulu s’essayer en politique cette fois-ci, sauf qu’il a visé trop haut pour quelqu’un qui a encore des dents de lait en la matière. A la limite, Mborantsuo lui a servi de cobaye. Malheureusement, ceux qui ont regardé cette affaire-là sur les dix chaînes mobilisées à grands frais ne voudront jamais tenter l’expérience. En tout cas, pas avec lui. Et pourtant, si Mborantsuo tenait vraiment à se vendre à l’international, n’était-ce pas mieux de s’acheter les services d’un autre confrère camerounais qui fait autorité en la matière, Alain Foka de Rfi ?
Sauf à être de mauvaise foi, le chef-d’œuvre de Consty a finalement été un flop. Et ce programme, dont le but était pourtant de grandir la figure de l’illustre invitée, l’a malheureusement rabaissée. Et l’institution avec.

Odette Melighe

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