Voilà un président (par défaut puisque non élu) que, à ce jour, les rumeurs les plus folles donnent pour mort et les plus réservés dans un état médical quasi dangereux, mais qui ne peut pas se soigner dans son propre pays qu’il dirige, depuis 9 ans, et que son père a dominé pendant 41ans. De Bongo père à fils, l’histoire se répète.
Après un mois d’absence au pays, dit-on hospitalisé à Riyad, en Arabie Saoudite, puis évacué manu militari à Rabat, au Maroc, dans un autre royaume, Boa est rattrapé par la démagogie et les mensonges de sa propre gouvernance en matière d’offre de santé publique.
Des projets et investissements en trompe-l’œil
Boa avait cru tromper les Gabonais en construisant ou en réhabilitant quelques structures médicales. Mais pour quel contenu en termes de prise en charge médicale ? Et à quel coût ? Voilà un pays où ses dirigeants ne se soignent presque pas dans les hôpitaux publics, sinon à l’étranger pour la plupart du temps. Si Boa avait été humain en construisant et en équipant aux normes internationales et technologies actuelles ses hôpitaux, certainement qu’il se serait souvent fait prendre en charge ici à Libreville et n’aurait pas eu d’AVC à Riyad. Parce que bien pris en charge à tout moment dans son pays. S’il était encore vivant et convalescent, pourquoi, pour éteindre les rumeurs, n’a-t-il pas choisi de venir se faire soigner dans les hôpitaux « dernier cri » qu’il a tant vanté avoir construit et équipé au Gabon ?
Le coût de son hospitalisation à Riyad, à lui seul, peut équiper deux à trois hôpitaux en dernières technologies médicales et pas des moindres. Voilà quelqu’un qui, depuis qu’il s’est accaparé du pouvoir, n’a jamais véritablement pensé au bien-être des populations pour lesquelles il prétend exercer le pouvoir suprême. Les femmes accouchent à même le sol au CHU de Libreville. Sa propre femme avait déclaré en juin 2014, en faisant le tour de quelques hôpitaux publics du pays (Ogooué-Ivindo, Woleu-Ntem, Ogooué-Lolo, Haut-Ogooué, Estuaire), qu’« aujourd’hui encore trop de Gabonaises ne bénéficient pas des compétences d’une sage-femme, d’une salle d’accouchement, des médicaments nécessaires pour éviter des complications lors de l’accouchement. Nombre d’entre elles, pendant leur grossesse, ne consultent pas de médecin, ne vont pas à l’hôpital ». Voilà résumée l’incurie de la politique de santé publique de son propre mari qui dépense l’argent du contribuable pour aller en villégiature à travers le monde, payer des villas à Paris, Londres, des voitures de luxe dont les montants couvriraient largement des hôpitaux en personnels et en outils médicaux de pointe pour sauver des vies (y compris la sienne) et améliorer l’espérance de vie des Gabonais. Les IRM et scanners coûtent les yeux de la tête, même avec la CNAMGS (du moins quand elle est acceptée).