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Des résistants gabonais à Paris privés de l’établissement de passeports : Enongoué confond militantisme et diplomatie

Le film a fait le tour des réseaux sociaux. L’ambassadeur du Gabon en France, le camarade Flavien Enongoué, chassant du périmètre de l’ambassade, avec l’aide des policiers français, un compatriote venu s’enquérir de la situation de son dossier de demande de renouvellement de passeport. Un document pourtant apolitique.

Si vous n’êtes pas affilié au PDG-France ou à d’autres associations autour du PDG, vous n’avez plus le droit, depuis une semaine, de vous présenter à l’ambassade du Gabon à Paris pour des formalités administratives et citoyennes (passeport, cartes consulaires, mariages, légalisation de documents…). Loin d’être un fake news, c’est le philosophe (donc une lumière scientifique du PDG) et grand diplomate par devant Ali Bongo, dénommé Flavien Enongoué, ambassadeur sur place, qui a rendu officielle cette décision. A quand la confirmation par le Conseil des ministres ?
Repêché à une ou deux fois de la porte de sortie du poste d’ambassadeur du Gabon à Paris, alors qu’il était sur le point d’être viré pour « incompétence partisane » à défendre Boa malmené en France par la diaspora, l’ambassadeur Flavien Enongoué a décidé, pour protéger son poste, de passer la vitesse supérieure en établissant une liste noire de Gabonais de la diaspora française supposés ou appartenant comme telle à l’opposition pro Ping. Tous ceux qui y figurent n’ont plus droit de mettre pied à l’ambassade, « son » ambassade. Le premier Gabonais de France qui s’est vu interdire directement par Flavien Enongoué lui-meme l’entrée à l’ambassade alors qu’il venait pour des soucis administratifs, est sieur Serge Christian Nguema Ndong, activiste anti-Ali Bongo à Paris, plus connu sous le surnom de « Bob-le-fou ». Ce dernier aurait fait partie des Gabonais qui, selon le militant ambassadeur, avaient symboliquement destitué Ali Bongo l’année dernière en faisant descendre sa photo officielle dans le hall de l’ambassade.
Une dérive autocratique d’un soi-disant intellectuel qui confond le « kounabélisme » et les missions régaliennes ; qu’on soit opposant ou pas. Ce personnage lit-il la Constitution gabonaise qui reconnaît à tout Gabonais le droit d’être d’accord ou contre le gouvernement et de le manifester ? Etant en France, Flavien Enongoué a-t-il entendu le gouvernement français décider d’interdire l’entrée dans les mairies et les autres services publics aux Français qui sont des activistes parmi les « gilets jaunes », le plus grand mouvement anti-Macron ? Même ici au Gabon, les opposants ne vont-ils pas dans les ministères et les mairies et d’autres services publics ? Voilà un zèle démodé qui surprend, car venant d’un « prétendu » intellectuel universitaire, mais qui se comporte comme un vrai primate de la politique post-coloniale en Afrique équatoriale. Gageons qu’il ne rasera pas les murs demain une fois qu’il sera débarqué !
Non content d’avoir fait de l’ambassade du Gabon à Paris l’une des plus surveillées par la police française, comme si le Gabon était en crise, il a renforcé les fils barbelés, placé des caméras, imposé des mesures restrictives de fouille, de prise de rendez-vous à l’avance pour un banal service administratif à l’ambassade. Il développe une politique de division et de zizanie entre personnels de l’ambassade selon qu’il soupçonne certains diplomates et employés gabonais d’être contre lui ou de vendre des infos jugées accablantes ou déstabilisantes en les envoyant à Libreville et aux membres de la diaspora.
Après avoir engagé des poursuites judiciaires contre des compatriotes de France qui l’empêchent de gérer la diplomatie avec la France, selon ses dires, il n’a pas eu besoin d’avoir le verdict de la justice française que, déjà, il devient à la fois ambassadeur, portier et videur de l’ambassade pour filtrer les « bons » et « mauvais » Gabonais qui doivent y entrer ou pas. Avec ça, le Gabon devient une risée équatoriale. Ce monsieur devrait pourtant, à son haut niveau de responsabilité, savoir qu’il y a la diplomatie de jour et la diplomatie de nuit. Et le fait de ne pas avoir réussi à se trouver des sympathisants au sein de la diaspora bruyante doit être perçu par lui-même comme un fiasco. Imaginons un seul instant que Ngoyo Moussavou ait, en son temps, fermé les portes à ces compatriotes, quelle image allait renvoyer la diplomatie gabonaise en France au monde libre ? Ce monsieur est un vrai danger pour l’image du Gabon en France, car il confond militantisme et diplomatie.

 

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